8 H I S T O IR E N A T Ü R E L E E D E S O IS E A U X
Cette espèce, qu’on trouve aussi dans lesgraudes des Antilles, semble moins craindre le
froid que h Grive tannée. Elle tiuitte pins tard le tiord y revient plutôt, et un gmnd
nombre d’individus passent l'hiver dans les parues sud des Eta s-Uins. Idli a le. ht c , la
tète, toutes les parties supérieures et les lianes bruns : cette couleur, mais moins loncee,
borde en dehors les pennes primaires dos ailes et forme des taches encore plus claires a
Tcxtrèmité des grandes couverlurcs; la gorge, le devant du cou, la poUrmc et le
haut du ventre sont mouchetés de noirâtre sur un lond blanc; les pieds sont bruns.
L o n e u e u r to ta le , six p o u ce s d e u x lign es . , i •
u femelle et les icuncs no dilTèrcnt du mâle qu’en ce qu ils oui des lâches moins
prononcées et moins étendues. Au reste, le plumage de ces (.rives est sujet a varter
â quoiqu’âge que ce soit. Chez les unes, la couleur bruiie des parues supérieures est
nuancée d’olivâtre ; chez d’autres, la poitrine est ombrée de )au.ialrc ou de roux ; d autres
ci.li.i out des taches plus ou moins alo.igées, ,.lus ou moins nombreuses. Cepe.idan ou
ne doit pas avoir égard â ces différences, car tous ces oiseaux apiiarlieiinent a la même
espèce.
De ma collection.
L A G R I V E C O U R O N N É E , Turdus coronaius. Pl. 6‘ |.
G d’un brun olivâtre en de.Nins; sommet de la tâte d'un bel orange ; raie longitudinale noire sur les
de la corse ; devant du cou d'un blanc pur ; poilrmo cl lianes d un blanc jannalrc, lachele
T n o i r jl/M/f. Plumage terne. Tcmelk. Dessus de la tète d’un roux jaunâtre; parties supérieure»
du corps brunes et inarijuées de roux ; inférieures d’uu blanc sale, varie de bruii. Jeune.
La Grivelelle de Saint-Doniingne. Be„. 3Iatac.Ha auriaapüla, Lis«. G.v. Gold..«row„ed Tl.rusii, L„u.
L e s Ornithologistes ne sont pas d’accord sur le genre dans letjuel cet oiseau doit être
classé Brisson et Gmelin en font une Fauvette, Buffon et Latham le domienl pour une
Grive avec laquelle il a de l’analogie dans le naturel et les mouchetures de ses jvarlies
inférieures. Il est vrai que sa taille et son bec eflilé indiquent des rapports avec la F auvetle,
mais il n’en a point le genre de vie. Ses habitudes sont les mêmes que celles de l'espèce
précédente ; il se plait dans les bois épais, solitaires et arrosés par des ruisseaux ; il ne se
nerclie que sur les arbrisseaux ou sur les branches les jilus basses des arbres. On n’apperçoit
en lui nul vestige de celte vivacité et de celte gaîté qui caractérisent les Fauvettes
■ 11 ne se donne aiieiiii mouvement et reste â la même place quelquefois une heure
eiuièré. Sou regard est stupide , et son indifférence pour tout ce qui se passe autour de
lui est telle qu’oii I'apjiroclic de très-jirès. D’uii naturel silencieux et solitaire, il sc tait
quand celles-ci animent les lieux qu’elles habitent, et il vit toujours isolé, si ce n’est an
printemps, où l’on rencontre ipiclquofois le mâle et la femelle ensemble. Son cri est
foiblc et ressemble à celui que notre Grive commune fut entendre â l'aiilomnc.
Gomme 11 clicrchc sa nourriture plus volontiers â terre que sur les arbres, c’est au
pied des arbrisseaux et des buissons qu’on est presque toujours certain de le trouver.
Cette (’.rive diffère des autres par la manière de jilaccr et de construire son nid.
Elle le pose -à terre sur le pencbanl d’une monticule exposée au midi, le compose de
fcuiUes sèches et d’herbes grossières, lui donne une forme ovale et jilace l'entrée à ftin
des deux bouts. Sa ponte est de quatre ou cinq oeufs blancs et laelielés de brun.
Celte espèce est peu nombreuse, et elle est, comme la |.réccdciile, très-grasse à son
arrivée dans le nord , c’est-â-dire au printemps. Ce serolt un mets li-ès-reelicrelié si elle
étoit mieux coiiiuie. Elle quitte le centre des Etats-Unis â faiitoimie, pour jiasser son
quartier d’iiiver ii Saint-Domingue où je l’ai trouvée, à la Jamaïque et dans les contrées
voisines.
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