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D E L ’A M E R IQ U E S E P T E N T R IO N A L E . „
erreur provient vraiscmbiabiemciil de ce qu’ii n’a vu ces Merics que pendant l’id v cr ,
époque à iaquciie iis se larsenl.
,1e cherciie, mais en vain,ce qui a pu décider les auteurs à classer cet oiseau parmi les
Mouclierolles , car il n’a point les caractères assignés à ce genre, et 11 s’cii éloigne par son
instinct, ses moeurs , sa nourriture et par la manière dont il la prend. Au contraire il a
une analogie complète avec les Merics, dans la forme do son hcc , dans scs liabiiudcs et
dans son naturel. Comme le .\lcrlc commun, Turdus inerula, Linx. G m. , 11 se lient
dans les luües et les buissons, cl il préfère sur-tout les taillis les [>lus fourrés. 11 vil de
gros insectes, de cerises, de baies, et il saisit les vers de terre de la même manière.
Comme celui-ci, il porte au bout du bec la nourriture qu’il destine à ses petits , il est
solitaire, cl il eliaiue caelié dans i’épai.sseiir d’un liosquet. Sa voix n’est pas aussi forte,
aussi éelalaiitc que celle de cet oiseau d’Europe , mais scs accens sont idus doux , plus
variés et beaucoup plus agréables. Il place son nid dans les mèiues endroits c|ue le
Merle, lui donne la même forme cl le compose des mômes matériaux. Il a le même
mouvement de <|ueue et le même trê|)ignemenl d’aile. On ne le volt jamais donner la
citasse aux iiiseetes ailés et les saisir, comme font tous les Mouclierolles ; au eomraire, il
cherciie sa nourriture au pied des liaies, dans les licrhes, sous les feuilles tombées; il vole
a raz-de-tcrre de buissons en Ituissoiis, et ne s’élève au sommet des arbres que lorsqu’ils
portent les fruits ou les baies dont il se nourrit. Le Calbird passe ordinairement une
grande partie du jour dans des endroits tellement fourrés cl garnis de broussailles, qu’on
ne l’y soupçonneroit guère s'il ii’y déceloit sa présence , au iirintcmjis par son cliaiil,
et en loulo autre .saison par son cri familier : on l'aiiiiroche alors de très-près, ¡tarée qu'il
s’y croit à l'abri de tout danger, mais il marque de la défiance lorsqu’il est à découi en.
Cependant on ne peut le ranger parmi les oiseaux sauvages et craintifs.
Ce Merle construit son nid dans les buissons élevés, dans les haies, et (¡ueltmefois sur
les branclies basses des arbres, pourvu qu'elles soient très-feuillées. 11 en compose l'cx-
Icrieiir d'iierbes grossières, de joncs, et le garnit en dedans de mousse et de petites racines
chevelues. Peiinanl se trompe, (¡uand 11 dit que la couvée de cet oiseau est d’un oeuf;
s'il en étoit ainsi, il faudroil que cette espèce, qui ne produit (jue ¡lendiml trois ou iptalrè
mois de fannée, fil dans ce laps de temps beaucoup de couvées, que rincubalion et
1 éducation de scs petits iussent de peu de durée, pour se niaiiilonir aussi nombreuse
qu’elle est. En effet, il y a peu de bn.sqnels, peu rie laillis, peu .l'Iiabilatioiisrurales, où
l'on ne la leiieuiiue, et dans le irai elle liilt deux couvées eoiiqiusées eliacunc de
I|nalrc oeufs bleus. Il est Irès-vrai.scmblable (¡lie la méprise de Peniiaiil, copiée ¡lar dos
üriiltliologislcs ¡ilus modernes (¡ni, comme cet auteur , ii’oiil point observé cet oiseau
dans la nature, ¡irovieiit de ce que Catesby s’csl borné à dire que cet oiseau iioiidoit
un ocui bleu. ^
Le Calbird ne passe que la belle saison dans la Peii,sylvanlc et les contrées voisines et
reste rpiclqucfois pcndam l’Iiivcr en Virginie et dans les Carolincs. Il a le bec l'iris’ le
front et le siiiciput noiidlres; le reste de la tête , le cou et le coips d'un gris cciid’ré ■ cTlle
teinte se rembruinl sur les ailes et sur la poitrine, elle s’éclaircit sur'la gorge cl sur le
ventre. Les couvertures inférieures de la queue sont rougeâtres et les ¡leiiucs noires •
cclle-eiest un peu étagée; les pieds sont bruns. Longueur totale, sc,.t pouces neuf
lignes. ^
l>a femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu’elle a le sommet de la tète d’une nuance
moins ioiicee : les jeunes lui ressemblent.
De ma collection.
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