l ï ï i i i
I l SiÉllil
ttiiîlSl'!^
i i i f „ii
i i r i
( 32 )
colonie de Faubaté, ou bien contre les Espagnols du Paraguay; telles sont encore les
expéditions avaniurcuses de pelitcs troupes guidées par des chefs audacieux, à travers
les déserts de l'intérieur, pour y cliercher l'or et les pierres précieuses. Ces laits expliquent
en même temps plusieurs traits de leur caractère.
L'esprit entreprenant des Paulistes s'exerce maintenant dans un cercle plus pacifique
: cette ardeur qui les poussait vers l'or et les diamans que renlermciit les
montagnes lointaines de Minas, de Goyaz et de Cujaba, s'est lournée vers la culture
d'un sol lerliie, qui est situé sous le climat le plus doux de la terre; ils s'appliquent
aussi à l'éducation des bestiaux. Toutefois de nos jours encore on rencontre
des Paulistes dans presque toutes les parties du Brésil; ils y sont colons,
ou clierclient fortune par tout auti'c moyeu. On les regarde aussi conmie les meilleurs
soldats du Brésil, et dans la dernière guerre de Buenos-Ayres leurs régimens
de milice ont soutenu cette réputation. 11 y a dans le caractère et dans les
moeurs des Paulistes bien des clioses que l'on j)eul expliquer par le mélange du sang
espagnol; en elfet, il est arrivé dans leur pays jikisicurs émigrations des colonies
que celte nation a dans le voisinage : c'est ce qu'atteste cette multitude de noms
espagnols usités dans cette province. De là une grande sinqilicitc dans les mteurs
et dans les besoins de la vie, l'absence de luxe, même dans les classes élevées, surtout
en ce qui concerne les meubles et la batterie de cuisine; de là enfin celte
cordialité qui règne dans la société. La nuisi(|ue, la danse, la conversation y remplacent
les cartes, qui sont au premier rang des plaisirs dans la j j luparldes autres villes
d u Brésil, où l'on se conforme sur ce point aux liabitudes portugaises et anglaises,
tandis que les Paulistes ont conservé les Tertullas d'Espagne.
Les difiërences qu'on remarque entre le caractère des liabilans de Minas Gcraes,
appelés Minciros, cl celui des Paulistes, sont grandes; elles pourraient étonner, surtout
si l'on considère que pour la plus grande partie la première de ces provinces
a reçu sa population de San Paulo. Cependant ces différences s'expliquent au moyen
de l'arrivée d'aventuriers de tous les pays. L'innnense abondance de l'or de Minas
Geraes, le gain facile que présentait autrefois ce métal, ne pouvaient roanquer d'amener
deux conséquences assez fàclieuses jiour le caractère des Minciros, l'oisiveté el
la prodigalité, qui marchent accompagnées de toute sorte de déréglomcns. Il faut y
ajouter d'autres circonstances d'un'a-ès-inauvais effet: l'alTluence de vagabonds do
toutes les parties dn Brésil, les prohibitions d'exportation de l'or et des diamans audelà
des limites de la j irovince, elc. 11 est résulté de tout cela beaucoup de tromperies,
de crimes et de violences ; il ne iàul donc pas s'étonner si le puiqile de Minas Geraes
„•a pas une li-cs-b„,me «puladon. U decadence de lexploilalion de l'or, en rejeu,
ni une grande pai-lie de la populalion vers l'agricultoe e, l'éducation du hétail,
opéi-era un cliangemenl salulalre dans le caractère du bas peuple.
Dans toutes les parties du Brésil les costumes ont conservé quelque ressemblance
avec ceux que porte le peuple dans la métropole et en Espagne. Néanmoins
l'influenec des modes de Franec et d'Angleterre se fait setnir dans les provinces
tnarilimes et à liio-Jaueiro, car le Brésil n'a point encore de fabrique», et sous le
gouvernement portugais il était défendu d'en établir.
A Kio-Janeiro les hommes portent des vestes courtes de toile ou tie eoton, de
longs patnalons avec des ceintures de soie de diverses couleurs, puis le ebapeau à
larges bords et de forme conique, que l'on a emprunte an Cbili, enfin la capa (le
manteau) i, la manière espagnole. Dans la capitale le vêtement des l 'emn, « est soun.
is à l'empire variable de la mode. Cependant elles ne changent volontiers ni
l'élolTc ui la couleur de leur robe, qui le plus souvent est d'atlas noir. Le noir est
aussi la couleur du voile, saus lequel ordinaire,nent aucune li.nunc ne sort.- elles
o.n des lleurs u-ès-fraiehes dans les cheveux et à la ceinture, et portent une toile
légère, appelée /mmmdo, ou bien une guirlande dont les coulctirs variées adoucissent
ce que leur robe a de trop sombre.
Les duègnes igées ont toujours la této couverte d'un mouchoir, et sont revêtues
J'uuc mantille, pour laquelle on prend le plus ordinairement des étoffes de couleur
claire. Les costumes des provinces de la cilte ne diffèrent que Ibrt peu de ceux-ci. Plus
on s'éloigne des ports de mer, plus il y a de simplicité. La mantilla devient tl'un tisage
plus général : un chapeau de feutre rond et i plumes prend la place du voile tant il San
Paulo qti'i Minas, et comme le climat plus tempéré néeessite des viteniens plus
eliautls, on voit dans l'intérieur Je leurs maisons les femmes revêtues d'un surtout
de toile légère : .souvent cette redingote est remplacée par la simple toile que portent
les Négresses, et que l'on met en manière de sehal.
Les costumes qui ont le plus d'originalilé, sont ceux des hommes île .Minas et de
fravas, et surtout ceux des tropeiros chargés de la conduite des mulets. Leur téte
Ml couverte d'un grand chapeau de feutre gris, !, rctrous.sisj leur camisole el leurs
culottes sont brunes; leurs bottes, d'un cuir (lexible, viennent jusqu'à moitié de la
cuisse, mais on peut les rabaltre. Pour compléter cette mise, ajoutez-y un grand man-
»eau, qu'on ne rejette pas par-dessus l'épaule, mais qui présente une ouverture pour y
passer la tête. Ce qui relève encore le grotesque de cet aeouiremcnt, e'cst uiie manière
bi-^arrc de s'armer; ce sont des cannes à épée, de longs fusils, et tout l'attirail
iii :. i ^ l i ^
1- d