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( M o n - o - d a - N o s s a - S c n h o r a - c l a - G l o r l a ) ; 11 est ainsi appelé du nom d'une cl.apclle
qui y est bâtie. A pai-tir de là, le rivage se dirige d'abord plus vers le nord; puis
il fait une légère courbure vers l'esl, où il Ibrme un angle aigu, Punla-da-Calaboueo;
d e r r i è r e cetle poinle on suit pendant un court espace la dircclion du nord-ouest,
j u s q u ' à u n angle oblus, nommé Morro-de-San^Bento. C'est ici que commence la baie
p r o p r e m e n t dite, le rivage se retirant vers l'ouest.
La côte orientale forme, inmiédiaiemenl après l'entrée, qui est représentée par
n o t r e première planche, mie anse profonde et irrcgulière, appelée Sacco^ puis une
langue de terre rocailleuse à deux pointes. Celle du sud, appelée Puuta-da-Nossa-
S e n l . o r a - d a - B o a - \ i a g e m , est ornée d'une chapelle; celle du nord se nomme
P u n t a - d a - G r a v a t a . Ce promontoire, avec la Punta-da-Calabouço, qui est précisément
vis-à-vis, forme l'entrée vers la rade intérieure, que l'on voit s'élargir bientôt
des deux côtés. Le rivage de la baie est montueux, ainsi que celui de ce canal ou
vestibule antérieur, cl souvent les rochers s'étendent jusqu'à la mer. Toutefois les
montagnes du rivage oriental sont eu général moins hautes, elles out des formes
moins étonnantes, moins pittoresques que celles du rivage occidental, où l'on
r e m a r q u e surtout l'énorme masse de rochers du Corcovado. Plusieurs fleuves
viennent verser leurs eaux dans l'enfoncement de la baie, et forment des bas-fonds
sablonneux et marécageux; mais dans le lointain s'élèvent les pointes ciselées de
S e r r a - d o s - O r g a o s , Serra-de-Estrella. Il y a dans la baie beaucoup d'îles; la plupart
sont rocailleuses et peu étendues. La plus grande est voisine du rivage occidental;
on l'appelle l lha-de-Governador. On en a fortifié quelques autres à l'entrée de la
haie; elles sont ¡»articulièrement destinées à défendre la ville du côté de la mer et à
protéger les divers mouillages. iSons compterons |)armi ces dernières l'illia-da-Lagcm,
qui est à l'entrée, rilha-de-Villegagnon el l'Illia-das-Cobras, que nous avons dcjà
nommées.
La ville de Rio-Janeiro est située sur la côte occidentale, précisément à l'angle qui,
d e ce côté, termine le col de la haie vers l'intérieur. La plus ancienne et la plus grande
partie de la ville est construile sur une petite plaine irrcgulière, placée entre deux
rangées de collines rocailleuses et sans liaison entre elles. La ligne méridionale va
r e j o i n d r e la Punta-da-Calabouço, cl porte le fort San-Sebastiao; la ligne septentrionale
se termine par le Morro-San-Bcnio. C'est enU-e ces deux points que l'on
aborde communémcnl ; on y voit les quais, la place du jialais imj)érial, cl vis-à-vis de
San-Bento, à une petite distance, l'Ilha-das-Cohras. A l'ouest, cette port ion de la ville
est séparée par une grande place (le Canq)0-de-Sanla-Atma) du faubourg plus moderne
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qui porte le môme nom; et à l'ouest de ce Jînihourg, j.hisieurs petites rivières et
u n bras de mer ou bas-fond forment une sorte de marais, Saco-do-Alferez, lequel
sépare cette portion de la ^•ille des faubourgs les plus avancés, Mata-porcos et Calumbi.
On traverse le Mata-porcos sur une route en forme de digue, et l'on passe
le pont San-Diogo pour aller au château royal de San-Christovao, éloigné d'une
demi-lieue.
Les maisons de la ville vieille s'alignent sur le rivage, selon que le leur permetteni
les collines rocailleuses qui le bordent; elles s'étendent au sud jusqu'à la chapelle
de Nossa-Senhora-da-Gloria, en ¡¡assant derrière le moniicule qui porte le couvent
sur sa pointe la plus avancée, regagnant l'anse de Cálete, (jui n'a point de hauteurs;
et plus loin, au sud, le Praia-Flamengo, jusqu'à la baie de Botafogo. Toutefois,
c'est à peine si l 'on peut regarder comme faisant par t i e de la \illc. Cálete et Botafogo;
car il y a peu de suite dans les rues qui les unissent, et souvent elles sont interrompues
par des jardins et des plantations. Les vallées qui descendent vers le rivage
sont aussi liées à la ville par de nombreuses maisons de campagne et par une grande
q u a n t i t é de jardins. La plus agi-eable est celle que l'on aj)pclle í-arangeÍros, dans
les environs de Catete.
B i o - J a n e i r o est entièrement dépourvu d'édifices que l'on puisse dire réellement
beaux : néanmoins cette ville en a beaucoup qui frappent les yeux par leur gi^andeur
et leur situation. Tels sont par exemple la cathédi-ale da Candelaria, l'église de
San-Francisco, et plusieurs couvens, construits la plu])art sur les collliies qui s'élè\cnt
dans la ville même. Nous citerons San-Ben(o, San-Antonio, Sanla-'flicrcsia, enfin
le château San-Sebastiao, puis d'autres édifices publics, pai- exemple, le bâtiment
d e l'Académie et du Musée, et l'Hôtel-de-ville, sur la place Sainte-Anne. Le Palais
inqiérial est un édifice vaste et irrégulier, du plus mauvais genre d'architecture;
celui de l'archevêque est d 'un meilleur goût. Dans la part i e ancienne de la ville, les
rues sont étroites, mais régulières; elles se coupent à angles droits, et presque toutes
sont pavées et pourvues de trottoirs. Les maisons de ce quartier sont en généj'al
hautes cl étroites; leur toit est pointu, et rien dans leur construction ne rappelle
le climat du tropique. Elles ont presque toujours trois ou quatre élages, et seulement
trois croisées de face. Comme les fenêtres sont fort longues, la disproportion
qui existe entre l'élévation et la largeur des maisons en devient plus choquante.
L'arch i l e c t u r e est beaucouj ) meilleure dans les j^arties modernes de la ville, et surtout
a u faubourg Sainte-Anne; les maisons y sont plus basses et les toits moins pointus, el
maintenant on y construit plusieurs édifices où règne un très-bon goût. Dans les