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p r o v i n c e s de la côte, se u-ouve presque au milieu de la première, destinée à être
e x c l u s i v e m e n t la province de l'or. A certains égards on en peut dire autant de
S a n - P a u l o , et en général les divergences qui dans l'intérieur existent entre les
limites naturelles et politiques, sont le résultat des expéditions des liabitans de
c e t t e p rovince, pour conquérir des esclaves et de l'or : d'ailleurs de ce côté k plup
a r t des montagnes sont peu élevées.
L a conformation générale du pays exerce une double inHuence sur son aspect
p i t t o r e s q u e . D'abord, à raison de la hauteur , de la coupe des montagnes, de leur
n o m b r e et de leur disposition envers la p laine j en second lieu, a u moyeu du climat
e t de la végétat ion. Les part ies les plus élevées du Bresil ne sont pas celles où il y a
le plus de montagnes, mais celles où il y a le plus de collines. A ne considérer
les choses que sous le point de vue pittoresque, ou serait fondé à dire que les
Andes sont les véritables montagnes du Brésil, et cela serait vrai aussi en géograp
h i e et en géologie, mais elles sont entièrement en dehors de notre horizon et des
l i m i t e s politiques de cet empire. Si par la pensée nous rapprochions des A n d e s les
m o n t a g n e s de la côte et de la chaîne intérieure, celles-ci en seraient comme les
glacis avancés: mais ce qui impr ime au Brésil un caractère si singulier, c'est précisément
l'immense intervalle qui divise ses Alpes, cest-à-dire les Andes, de leurs
lignes antérieures de la côte. Cet intervalle énorme, qui comprend la plus gi-ande
p a r t i e d u Brésil, les Ama z o n e s , le Paraguay, Parana, San-Francisco, est moins une
p l a i n e élevée qu'un amas sans fui, une suite confuse d e collines. La plupart égalent
e n hauteur les premières chaînes de montagnes ; elles ont de trois à quatre mille
pieds. C'est du sein de cette me r que sortent à l'ouest les chaînes qui , d'abord peu
sensibles , s 'élèvent par degrés et forment de ce côté la frontière d e l 'empi r e : ce n'est
q u ' e n approcliant de la còle qu'elles prennent une attitude plus prononcée, non
q u e , comparée au niveau de la me r , leur liauteur gagne b e aucoup, mais des deux
côtés les collines s'abaissent de plus en plus, eu égard à ce m ême terme de compar
a i s o n , sans que leur hauteur relative en soit dérangée. Cet abaissement progressif
d é t e r m i n e le cours des r ivières, et p robabl ement aussi c'est ce cours qui a déterminé
la disposition des collines. Un coup d'ccil sur la cart e et sur la direction des fleuves
suffit pour nous faire apercevoi r cette pent e dans la région des Amazones j elle s'inc
l i n e vers le nord, au septentrion et à l'est de la chaîne que nous avons qualifiée
d ' i n t é r i e u r e ; et de l'autre côté elle descend insensiblement vers le sud jusqu' à la mer;
t a n d i s que du côté de l'est, les Alpes antérieures, qui bornent ces régions et San-
F r a n c i s c o , sont asse-/ près du littoral, et s'élèvent brusquenicnl du sol.
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• Nous manquons encore d'observations suivies pour déterminer l'état géologique
des montagnes d u Brésil; mais on s'accorde à y reconnaî t r e les format ions priniilives,
e t pr incipalement le granité, qui néanmoins se transforme en schistes micacés ou
e n gneis, au m o y e n de l'adjonction plus ou moins considérable de mica. Cela paraît
ê t r e arrivé plus particulièrement dans l'intérieur du pays, taudis que vers la côtc,
à Rio-Janeiro par exemple, le granite domine. La ten-e p ropr emen t dite, celle qui
recouvi-e le roc, est une argile rouge; mais sur la côic, et surtout sur celle du
n o r d , à l 'embot ichure des Amazones, du Parahiba, du San-Francisco, il s'est formé
des dépôts considérables de sable et de terreau.
S u r la côte, et dans les parties basses qui avoisinent les fleuves, le climat est en
g é n é r a l humide et chaud; dans les montagnes, au contraire, et dans l'intérieur, il
est sec et frais. Le thermomètre donnait pour tei'me moyen dans les plaines 26° 5o' ;
d a n s les régions ordinaires, i5°2o' de Réaumur . La saison des pluies commence en
O c l o b i ' c et finit en Mars.
C e que nous avons dit suffit pour rendi'c compte des diflïrences que présente
l'aspect des côtes, des rivages de fleuves, des montagnes et des collines; mais selon
q u e le voyageur pénèt r e dans le pays, en venant de la còte du nord ou de celle de
l ' e s t , la disposition de ces tableaux change. S'il vient de l'est, il aperçoit dans le
l o i n t a i n les formes hardies des montagnes gi-anitiques, qui tantôt s'éloignent, tantôt
s ' a p p r o c h e n t de la mer , et qui, à Rio-Janeiro, s'étendent Jusque dans ses ondes.
P o u r ai'river d'ici à la région des collines supérieures, il faut que le voyageur gi-avisse
plusieurs chaînes de rochers avant d'attcindi-e aux montagnes escarpées que
n o u s avons appelées Alpes avancées des Andes. Il n'est pas besoin alors qu'il red
e s c e n d e beaucoup pour se trouver dans la région intérieure des collines. Il en
est tout aut rement quand on vient de la côte du nord, ou plutôt de toute l'étendue
d e côtes comprises entre le Rio-de-San-Francisco et les Amazones. Le littoral y
est ou plat, marécageux et sablonneux, ou garni de simples collines; et l'on peut
p a r c o u r i r les immenses régions des Amazones, de Parahiba et même de San-
F r a n c i s c o , sans francliir de montagnes reniari[uablcs; on [¡asse d 'une série d e collines
à l'autre, jusqu'à la naissance des fleuves, jusqu'aux cimes peu élevées de la chaîne
i n t é r i e u r e , dont la hauteur au-dessus de la m e r est cependant égale à celle des plus
g r a n d e s montagnes de lu côt e orientale, où elles vont aboutir. Cette ti-ansilion progressive
depuis la côte aux points les plus élevés du pays, communique la même
g r a d a t i o n aux variations du climat et de la végétation, tandis que ces variations
p o u r le voyageur qui arriverait par exemple de Rio-Janeiro, seraient à la fois
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