( )
manière de vivre, ceux île la classe moyenne ou aisée sont aussi ceux qui se distinguent
le plus par celte qualilc. Leur iiourriture est simple et se compose priiicipaleinenl
de fruits, d'aulres vcgclaux el de fromage. Ils sont très-sobres de boissons
spiritucuses. Ceci est moins applicable aux classes inférieures, pour lesquelles, il est
vrai, les vins forts el l'cau-de-vie de canne à sucre sont nécessaires jus{ju'à un certain
point, car autrement les alimciis lourds dont se compose leur px-iiicipalc nourriture,
le manioc, le mais, les fèves el les viandes sèches et salées, leur seraient nuisibles. 11
est rare de U-ouver des ivrognes, mcmc parmi les Brésiliens de la plus basse condition;
ces excès sonl plus fréquens de la part des Nègres et des Indiens'. Ce qui prouve le
mieux que les liabitans de Rio ont adopté un genre de vie convenable à leur climat,
c'est l'excellence de l'étal sanitaire. Les maladies endémiques et cpidémiques y sont
lout-à-fait inconnues, ce qui esl d'autant plus étonnant que dans le voisinage de la
ville les marécages du Saco-do-Alfarez occupent une grande étendue de tcn-ain et
qu'en général on a peu de soin de la propreté des rues, à tel point qu'aux endroits
les plus fréquentés on laisse parfois pendant des journées entières des chiens, des
cliats ou mèaie des mulets crevés.
' î(ous dirons uue fois pour toivlcs que par Brésiliens n
liabilaus q«ii se rapprocîieul de la couleur blanche.
s enlendous les blaues r
VOYAGE PITTORESQUE
DAI^S LE BRÉSIL.
i s i r i f f g i i oe ^ © E g liSTOi^i^g,
IL ne faudrait pas qu'un Européen qui n'a visité du Brésil que les villes maritimes,
qui ne connaît que les plus riches propriélaires, les employés ou le peuple des
villes, s'arrogciit le di-oit de prononcer sur l'état du pays et sur ses liabitans. Cependant
cela n'arrive que trop souvent, el U-op souvent aussi on rend des jugemens , on
émet des vues qui soni également enlacliés d'inexactitude et de partialité. La seule
chose qui puisse établir une opinion saine et digne d'attenlion, c'est une longue
résidence dans l'inténeur du pays, c'est une fréquentation liabiluelle et familière de
la partie de la population qui se voue à l'agriculture, j e veux parler des colons. Sous
ce rapport nous pourrons recommander l'excellent ouvrage de l'Anglais Kostei' à
tous ceux qui veulent bien connaître l'état du Brésil : il a passé plusieurs années à
la campagne dans la province de Pernambouco. Les bornes de notre ouvrage et le but
que nous nous proposons, ne nous permettent pas de toucher ce point autrement
que d'une manière générale.
O n peut bien imaginer que le genre de vie, les moeurs, la position sociale du
colon brésilien varient selon les divers degrés d'aisance dont il jouit. Mais le genre
d'indusnùe dont il fait sa principale occupation, exerce sur lui une influence encore
bien plus grande ; cette industrie est ordinairement ou l'éducation des bestiaux ou
l'agi-iculture, et celle-ci a encore diiTérentes branches. La condition du colon est
modifiée aussi par le plus ou moins d'éloignement qui sépai-e ses domaines de la
C(>le, des grandes villes et des routes fréquentées.
On peut regarder comme les plus considérés parmi les colons, les propriétaires
des exploitations de sucre; d'une part, parce que leurs plantations soni pour la plujiart
dans le voisinage de la còte, dans les conti-ées où la population est plus nombreuse,
dans les lieux où la culture est le plus ancienne; de l'autre, parce qu'elle
exige une plus grande dépense en inslrumens, en mobilier, en esclaves. Mais aussi
on rencontre chez eux moins d'originalité, moins de simplicité de moeurs que chez
les pelits colons de l'inlérieur, car la plupart d'enti'e eux passent leur vie dans les
villes niarilimes au milieu d'un luxe curo2)éen. Ordinairement on retire une triple
utilité des terres d'une plantation de sucre. II y a une gi-andc forêt pour fournir à
••tif:
X . I i
t ÌiiijÌ!f
i '
fiKIj •