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qui fui réalisée clans la quinzaine. O n permil ensuite aux riclies liabilans de Rio de
r a d i c l e r leurs maisons et leurs marcl iandises, et. a p r è s u n séjour d e près d e quat r e semaines
, Dugay Troui n qui t t a la bai e avec u n but i n doni la valctu' a été évaluée à \ ingi -
sept millions de ii-ancs. Bientôt après, à la \ é r i t é , plusieurs de ses vaisseaux périrent
d a n s une tempête; mais le bénéfice d e l'enu-cprise n'en fui pas moins de quatre-vingtq
u i n z e pour cent pour tous les intéressés. Kio-Janciro se releva proniplemcnl du
d é s a s t r e qu'elle avait éprouve dans cette occasion, et le dix-hui t ième siècle s'écoula
sans qu'il y eùl dans l'élat civil o u commercial de cet t e colonie, non plus que d u Brésil
e n général, un changement notable. Les circonstances qui, au conunencement du
d i x - n e u v i è m e siècle, cont raigni rent la mai son de B r aganc e à c h e r c h e r dans le Nouveau-
M o n d e un refuge cont r e les a rmes d'un conquérant favorisé par la victoire, et peutê
t r e contj-e la dangereuse protection d'un allié trop puissant, furent d'autanl plus
i n i p o r t a n s pour le Brési l , et parliculicrement pour Rio-Janeiro. C'est en 1808, à
p r o p r e m e n t par ler , que commenc e l'histoire d u Brésil et d e Rio-Janeiro; et si depuis
l o r s il n'y eut point de gi-ands événemcns, de victoires ou de délàites sanglantes,
capables d'attirer sur ce pays l'ai ten t ion des observateurs superficiels, d u moins les
c h a n g e m e n s qui depuis cette époque ont eu lieu dans l'état intellectuel et matériel
d e cet t e anc i e ime colonie, et pr incipalement dans celui d e la capi tale, sont d e la ])lus
h a u t e impor tance. Les derniers faits, ceux qui ont eu pour résultat la séparat ion du
Brésil d'avec le Por tugal , ont moins influé sur l'état intérieur de cette colonie que
s u r la politique générale. E n effet, r'esl à peine si l'on peut considérer ce que l'on
a p p e l l e l'émancipation du Brésil c omme un changement dans l'état du jJays; cardi e
n ' a eu pour but que la conservation et la .sanction légale d 'un ordre de choses qui
existe de fait depuis bien des années. La maison de Bragance ayant, en 1808, établi
son t rône à Rio-Janeiro, le Brésil cessa d'être une colonie d u Portugal, et landis que
c e dernier lonibait dans une entière nullité, il prit place parmi les Éiais indépendaiis.
Les mouvemens de 1821 devaient tirer la métrojjole de cctic triste situation,
p u i s q u ' i l s déterminèrent le roi à retourner dans son ancienne capilalc; mais on
c o n ç o i t difficilement comment les aulcurs de ces mouvemens purent se bercer de
la folle idée que le Brésil suivrait celle inq>ul5Ìon donnée à la ntèrc-palrie j>ar un
p a r t i peu nombreux; connnent ils pur ent croire que ce pays voudrait ou pourrait
r e d e s c e n d r e à l'état de colonie. La marche des circoiislanc'es rendait ce pas rétrog
r a d e imjiossible, et le sort avail placé la conduite des aflàircs dans les mains
d ' u n jeune prince qui , libre de toute considéralion minutieuse, a su juger sa'
p o s i t i o n d'un coup d'oeil et se mettre à la tête des événcmens. Sous la direction'
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J e Don Pedro, ccLK conu-ée oon.inua „„„1,0 sm- la roule co.umcncéc, el no
pou.L l-impulslon que In méu-opole essaya de lui donner , en sorLe que l'on
p e u t d , r e avec beaucoup plus de raison que le Por.ugal s'e.1 démen,br é du Brésil,
qu-ou n e le d i raù du Brésil à l'égard d u PorLugal. D u resle, ecHe révoluuon apparail
b e a u e o u p ,rop comme l'inévilable conséquence de rapport s antérieurs et de forces
p r é e x i s t a n t e s , pour qu'elle puisse être le moins d u monde qualifiée d e surprenante
ou d ' inat tendue, et la seul e ehose r ema rquabl e , e'est peut -êt r e le b o n h e u r avec lequel
la polili.pte européenne a su, dan» eettc occurrence, résoudre le p roblème de conc
i l i e r la marclie invincible des faits avec des prétentions qui résultaient de droits
r e c o n n u s et d e principes proclamés.
Il suint de comparer le nombr e des liabilans de Rio-Jaueiro en 1808 avec celui
d ' à présent, pour comprendre de quelle influence a été sur la ville l'arri\ ce de
la cour de Portugal. En 1808, Rio avait tout au plus 5o,ooo babitans, et le nombre
des blancs était sans aucune comparaison de beaucoup an-dcssotis de celui des
noirs,
M a i n t e n a n t la populat ion est de 110,000 ames , et la disproportion entre les
noirs
et les blancs est beaucoup moimb-c : car depuis lors il .s'est établi plus de 34,000
P o r t u g a i s dans cette ville, sans compter une grande mul t i tude d'étrangers, et
s u r t o u t
d'-4nglais et de Français, qui y ont été attirés depuis que les ¡lorts du Brésil
sont
o u v e r t s aux pavillons des aut res nations. Depuis l 'arrivée de Jean VI 4 R i o , le gouv
n e m e n t portugais a fait plusieurs louables essais p o u r introduire au Brésil, outre ses
i n s t i t u t i o n s civiles, les établissemens d'instrnel ion publ ique de la métropole. Nous ne
d é c i l l e r o n s point si l'importation de radininistrat ion portugaise avee tous ses défauts
sera un bienfait pour ce pays cl si tôt ou tard il n'en (hudra jias faire une réforme
t o t a l e ; mais ce qu'il y a de certain, c'est que les dilférens établissemens d'éducation
p u b l i q u e , qui la p l u p a r t ont clé créés à Ri o avec beaucoup d e peine el de frais, sont
b i e n loin de r épondr e à leur deslinalioii et a u but que se p ropos a i ent leurs fondateurs.
O u y a eu peu ou point d'égard ii l ' inst ruct ion iirimaire ties basses et des moyennes
classes d e la société, et ceux qt u dans les classes élevées éprouvaient le besohi d 'une inst
r u c t i o n p lus é tendue, n'y ont pas U'ouve, p o u r cela, plus d e ressources; ils n'en furent
pas moins obligés de les c h e r d i e r à Coïmbr e , ou même en AngieteiTc et en France.
A u surplus, ¡1 est hors de doute que dans l'étal actuel du Brésil la création d'une
université p r o p r eme n t dite ne soit absolument nécessaire. Il faut espérer que l'accompli.
sseincnl de ce projet déli\^rera les voyageurs futurs de l'embarras de nonimer les
établissemens existans, tels que l'académie des beau.\-arts, l'académie militaire, la
I j i b l i o t h è q u e des Carmes, etc., sans avoir un mot d'éloge à leur donner. L'aula de
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