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ces j)euples. Presque toutes les tribus de Nègres paraissent avoir des demeui-es fixes,
à l'exception peut-êu-e des Cafres et des Hottenlotsj toutes aussi, sauf la même excep-
(ion, connaissent l'agriculture, l'édacation des bestiaux, et possèdent les premiers élémens
des arts industriels. Des caravanes, régulièrement organisées, et souvent pour le
coramerce des routes délerminées, enu-etiennent des communications plus ou moins
directes entre les divers points de celte pai-tie du monde. Ce dcgi-c de civilisation paraît
¿ t re en Afrique fort ancien à la fois et stationnaire : du moins il serait fort difficile de
dire avec précision quelle influence a exercée sur cette civilisation tel ou tel événement
important de l'iiistoire. D'ailleurs la civilisation européenne semble êli'e elle-même
beaucoup trop j eune pour avoir pu conserver un souvenir quelconque des premier s
pas de celle de l'Afrique. Les descriptions que fait Léo Africanus d'un âge d'or des
Noirs pourraient bien ne pas mériter plus de foi historique que les contes que nous
transmet Hérodote, en nous les donnant toutefois pour tels. 11 ne paraît avoir existé
de relations fréquentes et immédiates avec les Nègres d'Af rique, ni de la part des
Phéniciens et de leurs colonies, ni de ia par t des Gre c s ; et les conquêtes des Romains
sur la côte septentrionale ne s'étendirent pas au-delà des peuplades de la Mauritanie
ou d'autres qui ne font pas partie non plus de la race nègre. L e peu d'essais que les
Romains firent pour pénétrer plus avant dans l'intérieur, demeura sans succès. Alor s ,
comme de nos j o u r s , on amenait sur les marcliés d'Europe des esclaves noirs de
l'intérieur de l'Afrique, mais sans avoir acquis sur leur patrie des connaissances plus
particulières. La conquête que lîi-ent les Arabes de l'Egypte, de la Nubie, d'une partie
de l'Abjssinie et de la côte orientale, enfin de toute la côte du nord, fut , sans nul
doute, d'une bien plus grande importance pour les Noirs. L a soumission et la conversion
des habitans de la Mauritanie mirent bientôt leurs fanatiques conquérans en
contact avec les tribus nègres de l'intérieur. Les unes furent repoussées plus loin dans
les terres, les autres furent converties et subjuguées. C'est l à , sans doute, de toute
l'histoire des Nègres l'époque la plus importante que nous connaissions ; elle eut pour
suite la civilisation de plusieurs empires considérables, qui prirent les lois, les moeur s
et les arts des Mahometans. Ces empires furent d'abord placés sous la domination
des conquérans arabes qui s'établirent dans ces contrées; mais peu à peu, et à différentes
reprises, les Nègres s'aiTranchirent de cette dominat ion, sans répudier toutefois
les moeur.s, la foi, ni la forme de gouvernement qu'ils avaient reçues de leurs vainqueurs.
Les Nègres se divisent encore aujourd'hui en deux grandes classes, celle des
Mahométans et celle des idolâtres. Les premiers se distinguent par une civilisation
plus pcrfeclionnce; ils sont répandus siu- une grande partie de l'.Yii'ique centrale,
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tandis que les idolàu-es occupent vers le sud la côte occidentale, ainsi que la partie
méridionale de celle d'orient.
L'époque la plus marquante de l'histoire des Nègres après celle-là, commence à la
fondation de colonies ciu-opéennes sur la côte d'occident et sur celle d'orient. Qu o i q u e
le christianisme soit beaucoup plus ancien en Afrique que le mahomét isme, il ne
paraît pas qu'avant le siècle les États européens du nord de ce continent, non
plus que l'Abyssinie, qui était également chrétienne, aient exercé sur les Nègres une
infiuence notable. Après l'expulsion des Arabes de l'Espagne, les Portugais et les
Espagnols, et surtout les premier s , portèrent en Afrique une guerre de représailles
et de religion: dans ce choc ils ne tardèrent pas à heurter les empires des Noirs
mahométans, et pendant des siècles il y eut sur la côte du nord-ouest une lutte
accompagnée de nombreuses vicissitudes de domination et d'influence de la par t
des Portugais et du christianisme, de conversions et d'apostasie, de soumissions et
de révoltes de la par t d'utie multitude de petits États nègres. Les principales forces
du Portugal furent prodiguées dans ces combats sans bu t , jusqu'à ce qu'enfin la
bataille d'Alcazar mit à j ama i s fin à la domination des Portugais sur l'intérieur du
pays, en ne leur laissant que quelques points fortifiés de la côte. Néanmoins les
découvertes que l'on avait tentées, et la nouvelle route de l'Inde que l'on suivait
en longeant la côte occidentale et une partie de celle d'orient, avaient beaucoup
multiplié ces points. Pendant ces guerres l'achat et la vente des prisonniers, le
commerce d'esclaves, fut constamment l'un des résultats du comba t , et souvent il
en fut le but. L a découverte de l'Amérique donna à ce commerce une importance
nouvelle, inouïe jusqu'alors. Bientôt toutes les nations européennes qui possédaient
une marine se sentirent entraînées par l'appdt du gain à y prendre part. Les anciens
établissemens des Portugais sur la côte d'Afrique passèi-ent en grande partie entre
les mains des Hol landai s , des Anglais, des Français et des Danoi s ; on en fonda de
nouveaux, et tous eurent désormais pour but avoué et presque exclusif le coounerce
des esclaves. On j)eul discerner deux mouvemcns opposes à ira\'ers l'innombrable
multitude de guerres et de dévastations qui , durant les trois derniers siècles, ont
porté leurs fureurs sur toute la côte occidentale et fort loin dans l'intérieur des terres.
D'une part, et sous l'influcncc européenne, le commerce des esclaves, les guerres et les
violences de tout genre qui on découlent, s'étendent de la côte vers l'intérieur, tandis
que de l'autre on voit à différentes époques des tribus de l'intérieur, conduites par des
chefs belliqueux, soumettre lours voisins, et, leur nombre croissant toujour s , porter
leur domination jusqu'à la còte. Les Nègres du littoral sont pressés entre ces deux
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