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dans la pavlic la plus élevée de I'lnU'ricur du Brésil, cL qui , dans la saison des pluies,
occupent presque toute la région brésilienne du Paraguay- Ces marais {pantanacs)
étaient autrefois fréquentés par les liabiians de San-Paulo, qui, par eau, et sur le
Tiete, le Parana, le Rio-Gardo, le Taguary et le Paraguay, faisaient le commerce
avec la province de Cujaba : aujourd'liui ce commerce a lieu par terre, à U'avers
la Serra-Fria et par Minas-Geracs. D'après les descriptions que nous possédons de
ces lagunes, des rivières qui en sortent, des îles qu'elles renferment, il paraît que la
nature animale et végétale y déploie une richesse particulière. Les nacellcs des
habiians de San-Paulo naviguaient entre d'immenses j)laines de riz; et, sur les
bords, de nombreux canaux s'élevaient des toulTes de palmiers d'espèces inconnues
et d'arbrisseaux fleuris; enfin, l'onde était peuplée d'oiseaux aquatiques, de poissons
et de monstrueux crocodiles.
Toutefois nous manquons absolument de notions détaillées sur cette partie de
l'inlérieur du Brésil, nul Européen encore ne l'ayant visitée ni décrite.
VOYAGE PITTOUESQIIE
DANS LE BRÉSIL.
L A baie de Rio - Janeiro est de forme ovale irrégulière, et présente beaucoup
d'anses et de promontoires. Sa plus grande longueur est de cinq lieues, du sud au
nord; sa plus grande largeur, de quatre lieues de l'ouest à l'est. On enu-e de l'Océan
dans la baie par un canal plus étroit, ou plutôt par une sorte de vestibule non
moins irrégulier, et dont l'issue vers la baie est large d'environ une lieue, tandis
que du côté de la mer son entrée est de mille brasses. C'est cette embouchure
extérieure de la baie de Rio-de-Janeiro que représente la première planche de ce
cahier; elle a été dessinée en pleine mer, à une petite dislance de terre. A gauche,
l'oeil est Irappé de la singulière pyramide de rocher du Pao-de-Azucar (le pain de
s u c r e ) , dont la configuration reste gravée dans le souvenir de tout marin qui a
navigué le long de celte côte une seule fois dans sa vie. Au pied du Pain-de-sucre
on distingue, sur une langue de terre avancée, les batteries de Saint-Théodose,
qui, de ce côté, défendent l'entrée. Vis-à-vis on voit le fort de Santa-Cruz; enfin,
enlre l'un et l'auu-e, la petite île da Lageni, également fortifiée, et qui divise l'embouciiure
de la rade en deux canaux, tous deux dominés entièrement par le feu de
ses canons. Dans le fond, entre le fort Saint-Théodose et l'île da Lagem, on aperçoit
celle de Yillcgagnon, couverte aussi d'ouvrages militaires, et plus loin encore l'Illiadas
Cobras. Quant à la ville, elle est cachée derrière ces deux îles et derrière le
Ibrt Saint-Théodose.
immédialeinent après cette entrée, le rivage se relire et s'éloigne des deux côtés
pour former deux anses profondes. Colle de gauche, qui suit le bord occidental,
porte le nom de Bulafogo ; elle est limitée au nord par une pointe chargée de
collines (Morro-do-Flamengo), derrière laquelle le rivage prend une direction îissez
droite vers le nord jusqu'à un autre promontoire plus petit et hérissé de rochers
..'•Div-, s.'l;,-. 4