"fl « représenté le combat des Centaures et des Lapithes aux noces de Pirithoüs. Ce héros est au milieu du fronton; auprès
« de lui sont d ’un côté Eurythion, qui enlève la femme de P irithoüs, et Cénéus, qui défend ce dernier; de. l’autre,Thésee
« qui combat lés Centaures avec une hache; un de ces Centaures veut enlever une v ierge; un autre saisit un jeune garçon.
« Alcamènes a probablement choisi ce sujet, parce qu’il avait appris par les vers d’Homère, que Pirithoüs était fils de
« Jupiter, et qu’i l savait que Thésée descendait de Pélops à la quatrième génération. »
. . Quant aux parties de stuc que nous avons trouvées, et d o n t tout le monument devait être enduit, nous n’y avons; vu
aucune trace de couleur; le fond en est généralement blanc. Mais comme les observations de MM. Cockerell et Brôndsted
sur ,1e Partliénon, celles de MM. Hittorff et Zante sur les monuments de la S ic ile ,,et celles que nous ayons pu faire de notre
.côté, sur les mêmesédifices, et notamment sur le temple de Th é sé e , nous ont fourni'des autorités suffisantes, nousavons
indiqué sur quelques moulures des ornements, ainsi qu’on en voità ces monuments, car les anciens les’ employaient ordinairement
, afin de donner plus d e richesses à ces parties.
‘P lanche 67.
Coupe sur le portique au-devant de l ’opistkodome.
Ce que nous avons à dire de cette partie du temple nous fournira l ’occasion de parler de la plus importante découverte
que nous ayons faite dans nos fouilles, puisqu’elle est la preuve, la p lus convaincante que c’est bien véritablement le temple
de Jupiter O lympien que nous avons découvert. 11 s’ag it de ces fragments de métopes si bien décri ts plus h aut par M. Raoul-
Rochette dans son rappo rt à l’Institut. Ils ont été trouvés au pronaos et au posticum, précisément au-dessous de l’endroit
o ù nous les indiquons dans notre restauration. V o ici comment Pausanias parle de ces belles sculptures :
« On voit aussi dans Olympie la plupart des actions d’H ercule; on a représenté .sur les portes du temple .'-la chasse, du
« sanglier d’É rymanthé en Arcadie, son expédition contre Diomède, ro i d eT b ra c e , et celle qu’il entreprit contre. Géryon
« dans l’E rythée;‘on le voit aussi se disposant à prendre sur ses épaules le fardeau d’Atlas', e t nettoyant le pays des Ëléens
« du lùmier qui l’encombrait. 1 Celles qui ont été trouvées dans cette partie par M. Dubois e t que nous donnons planche 76
s’accordent parfaitement avec cette description, ainsi que l’a prouvé M. Raoul-Rochette dans son rapport. Pausanias
poursuit ainsi : « O n a sculpté su r les portes de l’opisthodome, ce héros enlevant le boucher de l ’Amazone, et celles de
« ses actions qui Ont rappo rt à la biche Cérynite, au taureau de Cnosse, au x oiseaux Stymplialides; de plus ses combats
« contre l’hydre de Lerne e t contre le lio n de l’Argolide. » Les autres sculptures dont la découverte a é t é ’le résultat des
travaux que j ’a i ordonnés à la partie postérieure du temple* sont aussi parfaitement d’accord avec cette descriptiôn.;(Yoyez
planches 74 ,76 , 76 et 7 7 , et le rappo rt de M, Raoul-Rochette, page 6 a ) . Les deux principaux morceaux, qui sont celui
où est représenté Hercule combattant le taureau de Crète, et l ’autre Minerve ou une nymphe, nous donnent l’un la largeur
et l ’autre la hauteur ; nous avons donc dû être convaincus que ces bas-reliefs étaient à peu près carrés et qu’ils étaient des
métopes qui devaient s’encastrer entre les triglyphes, dont nous avons trouvé celui qui était à l ’angle, de même que ceux que
nous venions de remarquer au temple de Phig alie,et qui étaient placés sous le portique de ce temple, au-dessus des colonnes
du pronaos et de l’opisthodome; par cet exemple, e t par un autre semblable d’un temple de Selinunte en Sicile; et enfin
par la place qu’pceupent les bas-reliefs continus qui sont placés de même dans le temple de Thésée et dans celui de Minerve,
nous avons été amenés à penser que ceux d ’O lympie avaient les mêmes destinations, et que Pausanias en disant au-dessus
des portes pouvait bien permettre de croire qu’il a voulu désigner le couronnement des colonnes de l’opisthodome et du p ronaos,
lequel se trouve en effet au-dessus et en avant des portes. C e qui depuis a encore achevé, de nous confirmer dans.notre
opinion, c’est qu’après avoir établi les p roportions de cette partie que nous venions de découvrir, d’après les proportions du
temple deThésée, et que nous avions adoptées p our la façade, nous avons trouvé que la division des triglyphes donnait Six
métopes, et par conséquent la place des six bas-reliefs désignés par Pausanias; et que d’après les hauteurs adoptées et la largeur
donnée p ar le resserrement des, antes de l ’opisthodome et du pronaos, ces six métopes devaient être un peu plus hautes que larges
: et c’est, en effet, çe qui a heu dans les bas-reliefs. Pour prévenir l ’objection qu’on pouvait faire en citant un sujet du,basr
relief des, Panathénées, qui se vo it dans le portique du Parthénôn, et qui est divisé p ar compartiments, lesquels aùraiènt.pu
faire croire, s’ils n’avaient été trouvés en place, qu’ils avaient formé autant de métopes, nous dirons que les m orceaux, tous
différents de largeur, sont beaucoup plus larges que hauts, tandis que la très-petite différence qui existe à ceux d’O lympie
est,dans le sens,contraire, et qu’il est-bien évident par la composition de l’Hercule combattant le taureau qu’elle e st faite
pour une métope; et que, pour dernière preuve,, on voit que de chaque côté de ce bas-relief, le- marbre a- été écaillé
pour le faire sortir des rainures qui le retenaien t entre les triglyphes, comme au temple de Phigalie. L a seule difficulté qui
se soit rencontrée dans cette combinaison vient du texte même de Pausanias. Comme il indique d’une manière b ien positive
s ix sujets, et que pas un de ces, sujets ne comporte la figure de Minerve ou d’une nymphe que nous avons trouvée, nous
n’avons eu d’autre moyen que celui de la faire entrer dans un de ces sujets et de la supposer comme elle est plusieurs fois
sur la grande vasque de la villa Albani, à Rome, où elle est représentée, au milieu des travaux d ’Hercule, comme la divinité
protectrice de ce héros. Ce bas-relief, dans lequel M. Trézel a fait entrer le sujet rela tif aux oiseaux du; lac Stymphale, 'a
été recomposé d’après un bas-relief antique du Musée du Louvre, représentant le même su je t5. M. T rézel, aidé des,conseils
de M. Raoul-Rochette, a encore restitué trois autres sujets de ces métopes, dont deux du posticum, représentant, l’un
1 M. Quatremère dit : Dans le bas-relief qui règne au-dessus d ’une une excursion que je fis avec M. Poirot.,
des postes, etc. ■ 3 Ce bas-relief est rapporté dans-l’ouvrage'de M. le' comte de
* Les .principaux fragments de ces sculptures ont été trouvés par Glarac, planche 196..
M. Ravoisié, qui suivait les fouilles que j’avais, ordonnées pendant
I' ( 69 } Hercule combattant le taureau de Crète, et l’autre Hercule vainqueur du lion de Némée; le troisième du prohaos a rapport
à son expédition cdntre Géryon; (Voyez les quatre métopes, planche 78.) Ce qui nous a autorisés à supposer des portes en
bronze à l’entrée du naos et sous l’opisthodome, c’est le passage de Pausanias qui commence ainsi : «En entrant dans le
’« temple par lës pOrtès de bronze, etc. »
Quant aux plafonds qui couvrent les portiques etl’intérieur du monument, nousavons dû les supposer en bois, à cause
des grands espaces qui résultent dé la disposition du plan et qui ne permettent pas d’admettre qu’ils aient pu être en
pierre où ên marbre. Le temple dé Thésée et les propylées d’Eleusis ont été les modèles que nous avons suivis pour cette
partie de notre restauration.
P lanché 6 8 .
Coitpe transversale sur le naos.
De tout notre travail sur le temple de Jupiter Olympien cette partie est celle pour laquelle nousavons eu le moins de
matériaux positifs; cependant nous avons cru nécessaire d e donner cette coupe pour compléter le monument, en indiquant
toutefois ce qui est conjectural , et les autorités sur lesquelles nous nous sommes appuyés pour restituer les parties manquantes.
.
L’analogie qu’il y a entre les parties existantes du plan du temple d’O lympie et le temple de Pæstum nous ayant déterminés
à adopter, en partie , la disposition intérieure de ce monument, afin ,dé restituer au nôtre ce qm/lui manque quant au
p lan , nousavons d û , pour ne pas nous écarter de ce principe, l’adopter aussi pour la décoration intérieure, avec cette
différence seulement qu e toutes les parties existantes du temple,d’Olympie étant d ’une p roportion beaucoup moins lourde
que celles du temple de Pæstum, nous avons, dans notre restauration, mis en rappo rt les parties qui nous étaient inconnues
avec celles que nous connaissions. A in s i, ayant le diamètre inférieur des colonnes de lhntérieùr, et donnant à ces colonnes
lé même rappo rt qu’à celles du dehors, nous avons obtenu la hauteur de l’o rdre iriférieur, et p ar conséquent une nouvelle
preuve qu’i l devait y en avoir un second au-dessus, puisque cette hauteur n’a rrivait pas à Jà moitié de celle que donne
Pausanias pour la hauteur générale du templé;supposant ensuite à l’o rdre supérieur,d’après l’ordre inférieur, la proportion
de l ’un et de l ’autre du temple de Pæstum , nous avons obtenu, sinon la décoration intérieure comme elle était, au moins
commëiéhe pouvait être.
Indépendamment du temple de Pæstum, qui autorise à mettre deux rangs de colonnes l ’un sur l’autre, dans l’intérieur
du temple d’O lympie, on a encore||lutorité de Vitruve qui dit que dans les temples hypèthres on plaçait ,un double
rang de colonnes les unes au-déssus des autres '. Pausanias dit que le temple de Minerve Aléa, à Tégée, bâti par le
statuaire Scopas, était orné de deux rangs de colonnes à l’intérieur, que l’o rdre inférieur était dorique et l’o rdre supérieur
corinthien “...Nous avons été déterminés à adopter les deux ordres doriques par ce que nous-connaissons du temple de
Poesturnset p ar M. Quatremère de Quincy qui, dans l’ouvrage que nous avons cité, a adopté le même système de décoration.
I l est très-probable que les architectes de l’antiquité avaient imaginé de mettre deux rangs de colonnes l’un sur l’autre
dans l’intérieur de leur temple, pour éviter les gros diamètres qu’auraient eus nécessairement d e s . colonnes assez élevées
pour atteindre la grande hauteur de ces intérieurs. Ge qui peut encore appuyer cette opinion,.c’est que ces colonnes
n’ayant à supporter que la charpente du comble et la couverture, n’avaient pas besoin d’être aussi fortes que si elles eussént
dû porter des soffites en marbre ou en pierre.
Maintenant que, par ce qui précède, nous avons suffisamment prbùvé, au moins à ce qù’i l nous semble, que le temple
était décoré à l’intérieur comme ceux dont parle Vitruve sous le nom d’Hypthères, nous devons dire qu’ipdifférait
cependant de ceux-ci en ce qù’il était au moins en partie couvert; ce qui ne peut être mis en doute d’après ce passage de
Strabon: «Mais le plus considérable de ces ornements étaitle Jupiter d’iyoiçe;, fait par l’A thénien Phidias, fils de Charmide.
« Cette statue é tait si grande, que, malgré la hauteur du temple, elle paraissait excéder les proportions. L ’a rtiste l ’avait
« faite assise, et cependant la tête touchait presque à la couverture du temple; en sorte qu’elle semblait, si elle eût été
« debout, devoir enlever cette couverture’ . » Ce qui v ient à l’appui de l’autorité de Strabon, c’est q ue, d’accord avec
M.,Quatremère, il nous est impossible d’admettre que tous les objets précieux déposés’ dans le tempie, et entre autres le
Jupiter en or et en ivoire, eussent pu être conservés s’ils eussent été dans un temple entièrement découvert, exposés à toutes
les intempéries. Or, puisque le temple était couvert, il reste à répondre à cette -question : Gomment était-il éclairé? (ca r il
est impossible de croire, comme beaucoup d’auteurs qui ont écrit sur l ’antiquité, que les temples étaient seulement éclairés
par les portes ; c’est surtout pour les temples grecs que la raison se -refuse à admettre cette hypothèse quand on considère la
grande distance qui se trouve d’abord depuis le portique extérieur jusqù’à la porte du prouaos, et ensuite celle qu’il y a
depuis cette porte jusqu’au fond du naos, où était la statue du dieu*. )
M. Quatremère supplée en quelque sorte au silence de Vitruve sur ce sujet par la manière dont il interprète ce que d it
cet ancien auteur relativement, aux temples, hypèthres : il pense què ces mots « le milieu est à .jour et sans toit ». doivent
s’entendre seulement d’une ouverture au milieu, sans que le toit soit découvert; et il en conclut que les grands temples
périptères étaient éclairés p ar des jou rs du haut, et cite à l’appui de son opinion les passages suivants : «Au temple de
■> "Vit.,,lib. III., cap. L, in.fine. . \ picn de M. Quatremère, 4' partie, § xn; et sur le même sujet sa
* Pausan.,.liv. Y1II, chap..XLix. • . . , . . dissertation dans lcsMémoires de l’Institut, classe de-littérature an-
3 Strabon, tom. III, liy. y in , p. !83 de 1q traduction. tienne, tome III. '
4 Pour la manière dontdtait éclairé le temple, voir le Jupiter Olym-
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