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TEMPLE DE JU P IT E R A OLYMPIEOn
a pu voir par ce qui a été dit précédemment ,-qué toutes les ruines qui se trouvent dans la plaine
d’Olympie, sont des constructions en briques, qu’on peut avec certitude attribuer à l ’époqüe qui suivit
l'invasion des Rpmains; une seule cependant dgifenêtre exceptée, c’est celle qui est située à peu de distancé
au sud-ouest du mont S aturne, vçt qui est indiquée sur le plan général par la lettre D. Cette ruine, que
tous les voyage.urs avaient désignée pour être d’origine grecque, se distinguait par un fragment de colonne
dorique d une grandè dimension et par des tranchées que les habitants des villages voisins y avaient
faites pour en tirer la pierre. Ces tranchées, dirigées le long du mur de là cella, n’ayant, suivant M. Fauvel,
que 125. pieds sur 60 pieds anglais, étaient loin de donner à penser que ce monument pût avoir été le
temple de Jupiter; M. Pouqueville, qui voyageait avec le plan de M. Fauvel, croit que c’était
le temple de Junon. Chandlèr y avait v iiu n chapiteau dorique, MM. Gell et Cockerell y trouvèrent des
fragments q u i, suivant eux , avaient la proportion convenable pour s’accorder avec les mesures que donne
Fausanias du temple de Jupiter : il est bien certain que, pour des voyageurs qui ont l’intelligence des
monuments de 1 antiquité autant qqe ces deux derniers, le diamètre d’une colonne pouvait.suffire pour
déterminer approximativement la dimension d’un temple, si, toutefois |Éon én connaissait îe. nombre des
colonnes ; mais, comme ce nombre était inconnu, cette approximation restait toujours une conjecture.
Il est cependant certain, d’après le témoignage de tous ces voyageurs, et notamment d’après celui de
Sir Stanhope, qui nous a donné un plan très-exact de' htëplâine d’Olympie, qu’on savait très-bien qu’il
existait en cet endroit un temple : il ne pouvait donc y avoir de mérite à y,découvrir un monument,
Mais ce qui pouvait être une découverte, c’était d’y trouver des preuves que ce monumèntétaitle fameux
temple de Jupiter Olympien ; et c’est cë que nos fouilles nous Ont mis à même de démontrer.
Lorsque nous arrivâmes à Olympie, M. Dubois, directeur de ïa Section d’arciiêologie de notre expédition
, y était déjà depuis quelques jours avec MM. Trézel et Amaury Duval, ses collaborateurs. D'après
les instructions qui lui avaient été données par la commission de l’Institut,. cet antiquaire avait fait
commencer des fouilles dont le résultat avait été la découverte des premières assises des deux colonnes
duprqnaos et quelques petits fragments de sculpture.
D’après ces premières découvertes, qui suffisaient pour faire reconnaître la direction des constructions
du temple, d’accord avec M. Dubois, je mis des ouvriers avec les siens, afin que les travaux s’exécutassent
avec plus de célérité. Quatre jours après, sur la proposition de M. Dubois, nous adoptâmes un autre
mode d’opératiôn: M. Dubois m it ses ouvriers à la face antérieure du temple, et moi les miens à la face
postérieure pour donner à ces fouilles toute l’extension possible et ne rien laisser à regretter sur les
importantes découvertes que nous espérions faire.
Par les dessins que nous donnons de tout ce qui a rapport au temple de Jupiter,: on* peut voir que
le succès a passé nos espérances, et les précieux fragments que nous avons trouvés, et qui ont été
apportés en France avec l’autorisation du gouvernement grec et par l'entremise et l’assistance de l’armée
française, en sont Une preuve incontestable.
On jugerâ de l’importance de cette découverte par l’extrait du rapport qu’en a fait M. Raoul-Rochette,
et qu'il a lu à la séance publique des quatre Académies le 3o avril i 83i . Nous sommes heureux d’avoir
à donner à ceux qui s’intéreSsént aux monuments historiques une description archéologique digne du
sujet qui nous occupe.
1 Comme il est de quelque importance pour l’histoire de cette décou- les faites à la face antérieure du temple jusqu’à l’entrée du naos
verte,de connnttrc la p art que chacun y a eue, e t même la place oùcha- ont été ordonnées par M. Dubois, et que celles du reste du monu-
cun des fragments a été trouvé, les renseignements qui suivent ne ment l’ont été par moi.
doivent rien laisser désirer à ce sujet; observant toutefois que les fo u it