tant moins surprendre qu’on sait par Pausanins 9 que Messène n’était pas étrangère à ce dieu. Toutefois, M. Boeckh est dlavis qu’il s’agit
ici non pas d’une fête solennelle dcBacchus, mais des fîtes appelées It/iomaea, célébrées cnM’honncur de Jupiter Ithomate 10, ou plutôt
encore de quelque autre fîte commune il tous les dieux. Ce .qui porte surtout ce savant ;à adopter cette dernière opinion, c’est l’expression
de lepoOéTai qui annonce un ministère se, rattachant,à l’Upofléoiov, monument où, suivant Pausanias " , se trouvaient les statues de tous les
dieux reconnus par les Grecs. Du reste, je ne partage pas' l’avis de M. Boeckh, lorsqu’il prétend que dans le passage de Pausanias, relatif
nux'iïthorflaea, rien ¿¿indique qu’on célébrât des jeux à cette fête. Pausanias, au contraire, affirme et prouve qu’on y célébrait aussi
dans les temps anciens un combat de musique, t i è t ifÿtSt» xat dyûva Wfle«rav [¿o-jo«?,«12. Or, dans cette phrase, le mot xcù prouve évidemment
la présence des jeux gymuastiques. On peut encore voir une preuve de la célébration des jeux durant les Ithomaea, dans une médaille de
Messène publiée récemment par M.. Millingen l3. Jupiter y est représenté' debout, nu, vibrant la foudre de la main droite; sur la gauche il
tient un aigle éployé, et devant lui est un trépied, offrande ordinaire des vainqueurs aux jeux solennels. Autour du dieu on .lit MON.
I0OM. MEÏÏANIilN.
La présence du •¿aXiioçépoi à des jeux célébrés en l’honneUr de tous les dieux n’a rien qui doive surprendre. Sur. les monuments chora-
giques, on voit presque toujours la Victoire qui'de' son oenOchoé verse du vin dans la phiale qu’elle présente aux vainqueurs, soit dans les
jeux gymnastiques, soit dans les jeux de la poésie et de là musique.
Cette inscription que Cyriaque vit, dit-on, dans la citadelle de Messène, etqui'a'étë copiée depuis dans cette ville par Cockerell et par
Aberdeen, se trouve sur le tableau de la porte d’une chapellé byzantine située à Î’§ I 'dit théâtre, et désignée dans le plan de Messène par la
lettre n. On peut conjecturer que cetédifice occupe l’emplacement du temple de Sarapis et d’Isis, car il est voisin des ruines du théâtre.
Or, suivant Pausanias *<, c’est près du théâtre que s’élevait lé temple dont il-s’agit On se demandera peut-être comment notre inscription
•qui, comme on vient de le voir, ne peut se rapporter qu’y ’UpoOueiov, se trouve aujourd’hui appartenir^n monument qui'à remplacé le temple de
Sarapis et d’Isis. On ne peut lever cette objection qu’en supposant , ce qui n’est certes pas sans exemple, que,ce marbre aura été pris avec
d’autres décombres de divers monuments pour servir a la construction de la chapelle où elle se trouve aujourd’hui;': et,' en effet, M. Blouct
nous apprend ,5 qu’on voit dans les murs de cette église des fragments d ’autels, des tronçons de colonnes qui doivent avoir figuré dans
divers monuments. ' •
X«Alffw (Etym. M. ï l l § et (Selhol. Apoll.' l. c,); ctyûiio;, d’où dcrive
xaXiJ-»ifoç. M. Lobcck sur Phryn., p. 3i 6, indique la formej^iç, mais saiis citer
aucun texte. Le motx»uÇ, d'où dérive qu'on rencon tre dans Apollonius,
IV, 433,et qui, suivant Hesychius, a lesoas de iiuitsOuso;, avait, d’après le témoignage
dé ce lexicographe, le même sens •que
» Pausanias; IV,3r.
rv,
" IV, 3 a. Ti il ni)U[$fU«m =aj>i Miocrt
tfMn, se trouve aussi mentionné dans
des inscriptions d'Agrigente et de Malto. Vpy. Castelli inscript. Sic., p. 79 et 8a.
M. Boissonade, Comm. Bpigr., p.4»o et suiv.,;et J. Fr.Ébort, Comment, de Sicilia
veteris geograp/iia, etc., vol. i , P. I , p. i3o;
19 Voyez sur les ctywvsç (¿ouauüfc l'excellent article de TVf. Fix dans la^aouvclle
éditiondu Thesaurusgr. ling abücnr.Slcphano constructor,h$c. 2,col.586et587.
■’ Jncicnl coins of Greek cities and kings, published bj-James Millwgen.'Lon'lon,
18S1, pi. iv, ao, ct p. 63 da texte; Voyez sur cette médaille M. Raoul-Rochette,
Journal des Savants. Septembre 1831, p. 564-
'* IV, 3a ad fin.
,!’p. a6,
GYMOAPHXAIPG
ATGIiUHTOY A T€lM£TOY
Cn ZOMCNHC
Cette inscription qui, à en juger par la forme des lettres, doit être du second siècle après J. G.1, a été publiée par M. Boeckh dans son
précieux recueil, sous le n° 1496. Suivant lui, elle doit être Jue ainsi:
EipéXmi mfy - % |
ÀTtljllÎTOU (tOÛ?) ÀVM|«ÎV0U.. . .
' 2wÇoji.£77iç.
C’est-à-dire : Eumolpé, adieu !
[Ce tombeau est aussi celui] d ’Alimètüs,fils d ’A limé tus.
■•••' ’ [// est aussi celui\ dé Sozoméné.-
Tel est du moins le sens que semblent indiquer, et cette observation de l’éditeur : genitivi nomma sunt sepultorum, et l’explication du
n° 1.76a, auquel il renvoie pour le développement de cette’opinionT
Je ne pense bas que la conjecture du savant académicien sur la sigle A puisse être admise comme satisfaisante, il est vraiment
impossible d’y voir le signe abrégé de -roS; aussi lui-même ne présente cette explication que sous la forme d’un doute.
J’oserai donc à mou tour proposer une interprétation approuvée par MM. Letronne', Hase et Raoul-Rochette, ce qui doit me la faire
regarder comme certaine:
■Eùf'.oV—1) ïse,
Atiji^tou Ouyavep, [ixtto Ht A-tip/évou
Adieu., Eumolpé,
fille d ’Alimétus, et mère d'Atimelus
[époux] de Sozoméné.
L’emploi du M, comme sigle du mot pifrnf, n’est pas commun, je l’avoue, du moins en grec; on trouve plutôt MHT. M P.’ . Les inscriptions
latines, au contraire, offrent d’assez,nombreux exemplcsue .cette lettreemployée pour représenter MATER3. Or il-ne faut pas oublier
que le monument,qui nous, occupe est d’une époque où les inscriptions grecques offrent souvent.un caractère tout romain. •-
t d’ailleurs que chez les Gri
■ T 4 5 -)
.Quant au»e indiquant le mot êiiyd-nipi il serait facile'd’en-citer de nombreux exemple!
usage assez commun que de donner au petit-fils le nom de son grand-père 5.
-Enfin la conjonction Si dont je fais suivre'lé mot plirep est indiquée par la ligne qui, perpendiculaire aux deux jambages du M, forme
avec la ligne brisée qui les unit un A renversé, position que le A a parfois dans les sigles ®. Cette construction est d’ailleurs dans l’usage de
la langue, aussi ne citerai-je d’autré autdrité épigrapliique que deux inscriptions copiées-par le comte Vidua dans l’île de Chio ’ :
APTEMEIA
SHNQ-bÀNOï
éïFATHR
■ TTSHARü',. >
nosEiAinnor
V: • 0AHM02
ABPOSVNHNSHNIAOS
rrNAJKAAE
AJIEAAilI (sic) TOT 0EOMNIAO2
Il resterait à jüstmei|l’ellipse d’àvSpéç. Je conviens qu elle est rare, mais il me suffit qu’on en trouve des exemples pour qu’il me soit permis
d’y avoir recours3. On sait d’ailleurs que l’ellipse du mot çonjux se rencontre fréquemment.dans les inscriptions latines.
L’explication que je donne du monument qui nous occupe, se trouve appuyée par la conjccturc'idc M. Boeckh sur l’inscription y43. de
son recueil, ct confirmée par cette inscription du colosse,de Mcmnon 9 :
Caius Julius Dionysius archidicaste, f i s et père de Théon archidicaste,
f ai entendu Memnon. à la première heure. ,
On voit dans cètté inscription que le père et le fils de Dionysius pçrtaient tous deux le'nom de Théon, comme le père et le fils
d’Ëumolpé portaient celüi-.d’AtiméÎûs?;'1 '.'j1 :
' Disons encore que le noni de Sozotnéné n’arien qui doive Surprendre. On trouve dans l’antiquité'beaucoup de participes employés comme
noms propres. M. Boissonade en cite de nombreux exemples dans sa dissertation épigraphiqué10.
4 Corsioi Nolce Griecomm, p. a8j Placentinus, op. cit., p;.84 sq. et iaa. 7 Insçriptipnes antiqua a Comité Carolo Vidua in Turcico itinerc collecta.
« Harlèss, de Nominibus Græcorum, p. 33.11’cite un passage de DémOsthènè Paris,i8a6.' 8*. Tab. x i, 3 et 1.
contra Macartatum, p.'ro3gf nùi ne lais5c aùcun:cloùtc .i'cct égard. Voyez aussi * Voyez Schaefcr sur les Ellipses de Lambert Éos, p. ai, ct M. Boissonade
Platon, Lâchés, p.. rivbl. Ii p. a5i,vl; io, ed. Bekker. |juv «SI*»nfçî'cijaÇilit (U. sur. les Héroïqucsde Philosirato, ppoyi- i -
roOiri «<£««0 ttof» e«wM*, ifHi# •* '««» *• Hâ-dme h*.?!*: 1 »N0 XXVIII, p. 3.8, du mémoire de M. Letronne sur les inscriptions du
T.ipUii:ÿ^Uf.nsi^V Yif-Iri. colosse de Mcmnon; dans loé Transactions qf die Royal Society, of littérature of
• Comme dans, la sigle P , 5o, résultant de la combinaison d’un n avec un A; London, t. H.
V6ÿ.Placéûtiùüs, 'ôp. cit., p. i35. . A lasuite deslottres d’Holstenius, p. 434- ;
\AlAlONAYPHAION
OYHPONKAI5 APA
0 IEAAHNE2 EYXAP1
2 TOYN TE5 TOI2 0 EOI5
5. KAlAITOYMENOITAArAOA
T f lO IK flEI2HrH2AM ENO .
KAITAANAAÎ1MATAPAPA2 XON
T O 2TIBKA2 AI0 IAAKAIAIA
NOYTOYA PXl E PET12AY
■ ïô: t o n a i a b i o y k a i e a a a a a p
XOYArOTOYKOl NOYTflN
•AXAIÎ1NANE2 TH2 AN
Gètte inscription est gravée sur un piédestal en marbre blanc à moitié eüfoui ;'qui se trouve près d’une fontaine à Messène. Gomme
Fôurmont prétendait l’avoir copiée à Sparte , in area theatriiplie a été attribuée à cette ville pat; tous, ceux qui Pont reproduite d’après
lui*. M. Boeckh, qui l’« insérée- dans son recueil sous le n° 1318, affirme, sur le témoignage de Mustoxidès et dé Fauvel», qulett# appartient
à Messène. La copie que l’on en donne ic i, et qui a été prise sur les lieux par M. Lenormant, ne laisse plus aucun doute à cet égard.
Cette copie, comparée au texte adopté par M. Boeckh, ne contiènt d’autre variante que l’absence du trait qui, à la fin de la ligne 6,
indique la place de l’n terminant le mot «ionynoapivo», et-celle de-llun des deux traits qui, à là pionière ligne, ont été. pris par
M. Osami pour les restes effacés d’un M, par M. Fauvel poùr les lignes^ài-allèles d’urf P., mais qui-ne peuvent être que les d'eùx lignes
convergentes d’un .A.
■ Sainte-Croix, Gouv. fédéral, de la^ Grècè; p. ( f a é a.; Angelo Mai, ad Front., .fc xovi; Osann, Anelar. Lex. Gr.’, p. 60, et Syllog. H?Îo, p. a58.
■ P. 646 e t9W . ' ' >