P lanche 3.3.-
Détails de l’entablement et de la face de l’ante du portique ; à côté sont les plafonds et la coupe de la corniche avec
un détail de la rosace de l’ante.
P lanche 34 ..
Fig. I et II. — Détails, du chapiteau des colonnes. On peut remarquer, comme une particularité dé ce chapiteau, que le
haut du tailloir est couronné par un talon à peu près comme il ÿ en a aux chapiteaux doriques romains.
Fig. I I I .— Coupé dü chapiteau de l’ante.
Fig. IV .— Profil de l’ante. Les rosaces de ce côté n e sont pas semblables à celles de la face.
Fig. V.— Fragment d'un lut de colonne brisé en deux morceaux : un autre fragment formait la partie inférieure ¿e .la
colonne.
Fig. V I.-— Détails d’un, autel en pierre trouvé parmi les fragments du monument.
Fig. VIIZ-^-ProGl trouvé en place : il formait à l’intérieur de la cella un soubassement orné de pilastres.
Fig. V I I I .— Carreau en terre cuite du pavement.
Fîgi IX.—Fragment de soffite Ou d ’architrave intérieur avec quelques lettres d’une inscription auxquëllesM. Lebas donne
l’interprétation suivante :
APIflN X A . . .
L’inscription dont il s’agit est en lettres de a pouces, et d’un beau style. Quellcquesoit la distance quisépareleN terminant le premier mot
du X par lequel commence le second, il est constant, d’après l’état de là pierre,.qu’aucune trace de caractères n’existe dans l'intervalle, et que
la restitution .doit porter seulement , sur les deux dernières lettres.
Mais avant de songer à cette restitution, il paraît convenable de déterminer la place qu’occupait l’inscription dans le monument auquel
appartenait la pierre oit clic est gravée..
D’après les dimensions du fragment que le temps a respecté, en ajoutant a la .suite de la fracture une distance égale à celle qui sé trouve
entre la troisième lettre du mot APljQN et le profil de l’extrémité, ainsi que la symétrie semble l’exiger, cette pierre ne devait pas avoir
plus de 8 a g pieds de long ; d’où il suit qu’elle n’appartenait ni à la façade du monument, ni à l’architrave intérieure de la cella'. Èllfe
devait donc figurer sous le vestibule, et il paraît hors de doute qu’elle était placée au-dessus de la porte du monument ¿ c ’est-à-dire à
la pieds du sol.
En admettant cette supposition, il ne manquerait à la suite des deux lettres XA que trois autres lettres, et le tnot ^aïpe se présente de
suite à l’esprit. Dès-lors l’inscription devrait être ainsi lue:
Àpiuv x«P‘-
Arion j salut! '
formule que l’on rencon tre si souvent sur les monuments funéraires 1, et d’après laquelle on pourrait penser que l’édifice en'question n’était
autre chose que le tombeau d’un personnage nommé Arion.
• Quel était cet Arion auquel on avait élevé un parejl monument? Pausanias ne nous fournit aucune lumière à cet égard. De tousles hommes
qui ont porté ce nom dans l’antiquité, le plus célèbre est sans contredit Arion de Mélhymne. Sans dbüte il ne serait pas surprenant de trouver
à Messène le culte de ce musicien célèbre, qui, comme on le sait, n’est que le reflet du culte de Taras, fondateur de Tarente ? , et que'les
Mcssénicns, à leur retour de Sicile, pouvaient bien avoir rapporté dans leur patrie. Ce qui donnerait quelque force à cette opinion, c’est
qu’il ne serait pas impossible de trouver des rapports entre l’aventure d’Arion et celle des enfants que lés habitants de Messène, Msae/viot oi
t-i ttj îîopSjiü , envoyaient tous les ans a Rhegium avec un maître de chant et un joueur de flûte, et dont le vaisseau fut une fois abîmé avec
eux.dans les flots 8. Mais, pour affirmer qu’il est ici question d’Arion de Méthÿmne, il faudrait qu’on eûtretrouvé , sur lès ruines de l’édi-
ficc, quelque cmblètne qui fît allusion Lfevénement auquel ce chanteur dut sa célébrité, et auquel aussi se bornent tous les renseignements
que les anciens nous ont transmis sur lui *.
i®ià;IJàursiiJ?Ù le monument lui eût été consacré, il daterait sans doute dé la reconstruction de là ville, et peut-on croire que Pausanias
n’en eût rien dit, liii qui ne manque pas de mentionner,la statue en bronze élevée à ce cytharoede sur le Ténarc 5'? Peut-on. croire qu’on
eût employé pour un personnage héroïque la formule yaïft, qui, lorsqu’on s’adresse aux dieux ou aux héros, est usitée seulement dans la
poésie ®, jamais dans la langue monumentale? Peut-on croire que l’inscription d’un temple ( car c'est vraiment un temple que nous avons sous
les yeux) figurât non sur le frontispice, mais sur l’architrave d’un vestibule où elle n’était pas en évidence?
Dun autre côté, il est difficile de croire qu’il s’agisse de quelque athlète nommé Arion, vainqueur dans le stade voisin de l’édifice. Aurait-
on élevé un temple à un atlilète? Les tombeaux n'ont point cette forme, même quand ils renferment des hommes d’un rang distingué 7.
Les temples sont réservés aux dieux et aux personnages héroïques.
Que fautril donc voir dans le monument qui nous occupe ? Assurément un édifice construit sur un emplacement consacré du temps de la
fondation de Messène pàrÉpaminondas, et peut-être même avant; car il se trouve Vdehora de l’alignement des murailles de la ville, qui ont
dû suivre ses contours pour le renfermer dans leur enceinte. Des différents temples de Messène dont parlé Pausanias 8 , sans désigner leur
position., .il n’én est aucun qui paraisse avoir eu des dimensions assez restreintes pour qîi’cin, puisse le placer ici. Mais après avoir parlé des
différentes statues existant dans le gymnase de Méssène, auquel probablement appartenait le stade , il nous apprend que là aussi se trouvait le
monument d’Aristomène.^Àpis-ro^oui Si |av%î i™ Ivtoüû« ». ÎS ajoùtemêmeque les ossements decehéros, rapportés, par ordre de l’oracle
de Delphes, de Rhodes où il était mort étaient renfermés dans cé liëu. 11 est bien vrai que, d’après ce qu’il ajoute ensuite, ce monument ne
devait être autre chose de son temps qu’un tombeau, -rdçoç, surmonté d W colonne, Am. Mais n’a-t-il pas pu se faire que, peu après lui , un
petit temple ait été élbvé isùr ijîemplàcement occupé par ce tombeau. Là colonne,qùi% surmontait, et à laquelle on attachait le taureau sauvage
qui devait être sacrifié à Aristomène, pouvait avoir été un jour, non pas ébranlée seulement, comme le désiraient les Messénicns ” ,
mais renversée à la suite de fréquentes secousses. Cette cirçonstaiice aurait motivé la constructii.il d’un monument plus digne du héros de la
Mcssénie, pour lequel la vénération était si grande que ce fut surtout lüi¡qu’on invoqua,lors de la construction de Messène Et cela ne
serait pas sans exemple, Pausanias nous ditlui-même que sur le tombeau do Castor on avait élevé un temple, e"t c’est aussi un temple qui,
suivant cet auteur, passait à Elis pour le monument sépulcral d’Oxylus *3.
Cette conjecture reçoit une certaine probabilité du témoignage de M. RlÔüet ,'qui reconnaît dans le monument tous les caractères de l’art
grec, mais n’y voit rien qui s’oppose à cequ’on le regarde comme de l’époque romaine. Restera toujours à expliquer l’inscription de ce
ternplè; et , s il est prouvé\qu^niHc peut guère y voir une inscription funéraire, peut-être en la supposant plus étendue d’un mot , et rien
ne contredit cette supposition, pourrait-on lire :
ÀpiçivXa. . . ¿vfênxtv.
Arion, fils de Cha. . . , a élevé (ce temple) ,
et alors Arion serait le hôm de l’architccte qui a bâti le temple. J’avoUe que ce nom paraîtrait ici pour la première fois, et^qu’il ne;figureni dans
FélibienlS, ni dans le catalogue de Junius •«, ni dans celw’de.'Sillig «». Mais ce ne serâitpàs une raison suffisante pour rejeter cette supposition.
,Cfes catalogues, quelque': complets qu’ils soient, tendent à s’accroître à mesure que la terre nous rend les trésors de l’antiquité qu’elle tenait
enfouis dans son së im
On rencontre assez souvent sur les monuments des inscriptions qui rappellent le nom de celui qui les à construits. Nous en trouvons un
exemple, entre tant d’autres,8, dans l’inscription gravée sur le linteau d’une niche de la porte de Messène qui conduisait à Mégalopolis, et
dont nous aurons plus tard occasion de parlér;
7 Les tombeaux ont d’ordinaire,'môme dans leur plus grand développement,
la forme d’une stèle ou d’une colonne. Voyez les tombeaux de Pompçi, celui de
CéciliaMctclla, etc. La forme la plus riche et là'plus complète de ce genre de
• Le temple dillithye; la chapelle des Curètcs, les temples de Cérès, d’Es-
culapede Messèneet l’Hierothysium. Voy. Messeri., ch..3i.
• Messeti.,ch»3a.
ch. a«.
'■ /¿tV.;ch.,3a: ' /
” Lacàn., ch. i 3.
'* XapiSijuou, XapiÇévou, ou tout autre nom commençant par fa..
~ Recueil historique de ta vie et des ouvrages des plus célèbres architectes.
* Fr. Junii Catalogue Artificum. Roterod., 1690 , fol.
” Catalogue Artificum. Drcsd» et Lipsiai, 1827, im8°.
,s Voyez Félibien, op.^||i) pl. a6,41, 45, 7a, 96 et 97. Cet usage se conserva
dans le moÿèn âge, ^témoin cette inscription de la cathédrale de Fcrrare,
la pins ancienne inscription que l’on connaisse en Îangué italienne :
NÇLMiLLECENTOTRENTACINQVENATO
F0QVEST0TEMPL0AZ0R2IC0NSACRAT0
F0NIC0LA0SC0LT0REEGL1ELM0F0L0T0RE.
Suivent les planches 3o, 3i , 3a, 33 et 34-