L A P R I S E D E M A R S A L .
( C h a r l e s i D uc cleLorraine, célébré par fa v a leu r , & p a r fa g ra n de
capacité pour la gu e r re , l’cft auifi par fou in co n fta u c e , & par la lege-
retc de fon e fp r it, qui enfin le conduifirent à fa perte. I ln ’e il pas c ro y a ble
combien de différents T ra ite z il avoit faits avec laFrance, q u ’il avoit
tous également violez. L e R o y néantmoins,peu de temps après laP aix
des P y ren é e s , iuy rendit g énéreufement fes Eftats. A peine fiit-il refta-
b ii, q u ’il propofa de luy-mefme le fameux T r a ité , jrar lequel il céd o it
au R o y la L o r ra in e , & remettoit d ’abord M a ifa l, p ou r feûreté de fa parole.
D é s que le T ra ité fut figné, il ch e rch a tous les moyens d ’en éluder
l’exécution ; recommença fes anciennes pratiques avec les Ennemis de
laFrance, fit fortifier MarfaI & y jetta une garnifon nombreufe. L e R o y
juftement irrité fit inveftir MarfaI, d on t il vou lo it faire le fié g e en perfo
n n e , fe rendit à M etz en quatre jours, & s’avança à N om e n y , ofi il
fit la reveuë d e fes T rou pes. Alors le D u c , d on t cette extrême d ilig en ce
avoit rompu toutes les mefures, prit le parti de fe mettre à la merci
du R o y . Il vint trou ver S a Majefté à M e tz , en v o y a ordre de remettre
MarfaI aux T roupes du R o y , & figna un nouveau T raité, qui eftoit
le troifiéme depuis trois ans.
C ’eft le fujet de cette Médaille. L e D u c de Lorraine eft reprefenté
fous la forme d u D ie u Protce, qui, felon la fab le , fe ch an g e o it en toute
forte d e figures, & q u ’on ne pouvoir fixer que par la force. L a L é g en d e ,
P r o t e i a r t e S DELUSÆ , fignifie,/es artifices du nouveau Protce ren-
diiis inutiles. L 'E x e rg u e , M a r S A LI U M c a p t u m . M.DC.LXIII. Prife
de MarfaI. iCdy.