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D,L ’ E X P E D I T I O N D E G A N D .
^ A n s le deiTein q u ’avoit le R o y d ’a fliéger G a n d , il n ’oublia aucune
des précautions, qui pouvoient aiTcCirer le fuccés d ’une fi grande
entreprife. Après avoir fecrettement en voy é ord re au Marefchal d'Hu-
miéres d ’inveftir la P lace le premier de M a r s , il partit avec la Reine au
. mois deF év rie r. Mais p our cache r aux Ennemis fon véritable deifein,
au lieu de prendre le chemin de Flandre, il alla à M e tz ; ôc la iffint la
Reine à Stenay , il tourna tout à cou p vers Gand. A fon arrivée tout
re tro u v a comme il fa v o it o rd on n é ; les troupes pourveûës ab ondamment
de vivres ôc de fourrages; les cjuartiers déjà pris, les lignes prefque
a che vée s, ôc la tranchée p re ile à ouvrir. Il efl facile de s’imaginer
combien les Efpagnols furent eftonnez d'apprendre cn un mefme jour,
que plufieurs de leurs Places eftoient invefties. La nou velle du fiég c de
G a n d , leur vint la dernière, ôc leur parut la plus incroyable.
C ’eft le fu je t de cetteMéd aille. O n voit deux Femmes dans un camp,
celle qui arrive en volant, ôc qui tient d’une main une flè ch e , ôcde l'autre
un fable ailé, repréfente la D ilig en ce . C e lle , cjui tenant une corne
d 'ab o n d a n c e , eft aîfife fur un mortier à bombes, ôcafous fes pieds une
pièce de canon, des b ou le ts, ôc des outils à remuer la terre, repréfente
la P révoyance. L a Ville de G an d paroift dans félo ign em en t. Les mots
d c la L c g e n d e , C e l e r i t a s e t P r o v i d e n t i a , f ig n if ie n t ,/z£ Cé-
lériré ¿ r ¡a Prévoyance. C e u x de fE x e r g u e , E X P E D I T I O G a n d a -
V E N SI S. M. D C. L X X V 1 1 1 . veulent d ir e , expédition de Gand. iCyS.
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