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I A mendicité eftoit de v em ië fi com m od e & fi fru a u e iife , que non-
feulement les v a p b o n d s de l’un & de l’autre fexe en faifoient un meftier;
mais une infinité de gens abandonnoient la culture des terres, & defer!
toient les villages, parce qu’ils trou voient fans peine, en mendiant, beaucou
p plus que leur travail ne leur p ou v o it produire. C e t abus caufoit de
grands dommages; l ’on ne trou voit plus qu’à grands frais des gens de
jo u rn é e , & beaucoup de terres demeiiroient incultes, ce qui au gmentoit
extrêmement le prix des grains, & des autres denrées. L e R o y , pour
arrefter le cours de ce defordre général, donna un E d it, qui fous de grié-
ves peines, défend de mendier dans les ruës, ni dans les chemins. Il y
jo ign it des Règlements tres-fiiges- & tres-falutaires, pour employer les
pauvres qui feroient cn eftat de travailler; & à l’égard des véritables pauvres,
queja vie ilIciTe , ou les infirmitez empcfchent de g a gn e r leur vie,
il pourveùt à leur fubfiftance. P a r ce moyen les campagnes furent
mieux cultivées, & f o n ne vit plus dans les chemins, ni dans les ruës,
cette multitude defainéants, qui p our émou vo ir à compaifion, fe char!
g co ien t d ’enfans empruntez, & faifoient paroiftre dans le R o y aum e une
mifere, qui n’y cftoitp oint.
C ’e ftle fu je td e c c tteM é d a ille . O n y voit la Piété à la maniéré des A n c
iens , fous la figure d ’un eF emm e voilée, & aifife prés d ’un Autel. Les
mots de la L é g en d e , P i e t a s o p t i m i P r i n c i p i s , fignifient, k
Pticê AuineiUmr des Princes. L ’E xe rgue, V e t i t a DESIDIOSA MEN-
DICITAS. m . DCC. v e iitd irc , la fainéantife & lamendicité abolies.ijoo.