font, P R o V I D E N T I A P R IN C I p I S, pafce que cette acqui-
fition fut un effet de la pré\ oyance du Prince.
Voilà gencralcmem à cpioy lé peuvent réduire toutes les
fortes de Médailles. Quand les é\'enenientsfont peints au naturel
, & que la Légende ne dit que le fait, ce font des Médai lies
Simples ; quand les T ypes contiennent c uelques figifrcs fabu-
leufes, & que laLégcnde defigne metap loriquemcnt les pcr-
fonncs,fans les nommer, ce fontdesMédaillesMetaphoritpics.
Enfin quand les T ype s font en partie fymboliqucs, & en partie
hifloric|ucs, & que la Légende cil do mefme; ce font des
médailles Mixtes. Les Simples font les plus faciles à faire, &
potirveucjue la Légende foit en termes fimples & nobles, elles
ne laiifènt pas d’avoir de la beauté. Les Métaphoriques font les
plus belles, & les plus mal-aifées à trouver à caufe de noftre
Religion. LesMixtesfontlespIus communes, & il s’y trouve
fouvcnt de l’allegorie&du myftere, mais elles aiment à le découvrir,
cSeplaifent à l’efprit fans l’embarraffcr. Il eft fort difficile
de mettre de la variété dans les Légendes,'& dans les T y pes.
Les Anciens ne s’en mettoient pas trop en peine, & ils
avoient peut-eftre raifon ; mais comme l’uniformité eft fujettc
à faire languir, il a fallu fur les mcfmes fujets, comme les ficgcs
de Villes qui font en grand nombre, diverfifier les Types, &
les Légendes, & c’eft ce qui a le plus confié.
C e u x , qui voudront s’addonncr à cette forte de compofition,
ne doivent point chercher icy d’autres regies, que les
exemples. C e qu’on peut dire néantmoins, c’eft que les M é dailles
fe font, ou pour des pcrfonncs, ou fur des événements.
Lors que la Médaille eft pour une perfonne, on marque dans
le revers, fa naiffance, fes principales qualitez, fes cmjilois, ou
ce qu’il y a de plus cfclatant dans fa vie. Lors que la Médaille
eft fur quelque événement, on s’attache à la principale circonftance,
au motif de l’aclion, à l’effet qu’elle produit.
Il faut fur tout éviter dans les T ype s les objets dcfagrea-
bles, & les figures t ui ne font ni connues, ni approuvées; il
faut auffi fe garderc e multiplierlespcrfonnagcs, àmoinsque
le fujet ne l’exige. Quant aux Légendes, elles veulent un ftilc
grave & court ; on doit fuir les jjhraies, les jeux de mots, &
les pointes, & s’abftcnir le plus cpi’il cil pofîible, de certains termes,
c[ui bien que très Latins, ne conviennent pas tousjours
à laMédaille. Un e des choies les plus cifenticllcs encore,c’eft
de ne jamais faire parler les figures, comme dans cette Médaille
de Diane que nous avons rapportée, & ot'i Diane dit ellc-
mcfmc , O m n i u m v i c t o r e m v i c i : J ’ay vaincu le
vainqueur du monde. Il y a d’ailleurs un certain gouft,& une
certaine fineflè qu’il eft plus aifé de fentir cpie d’attrajtcr. T otites
les compofitions d’efprit demandent du génie, & les regies
ne font faites cpie pour ceux cpii en ont;mais au moins ceux
cui ne fe mcflent pas de faire des méclailles, feront en eftat
c ’en juger, & de diftingucr les bonnes. Celles-ci peuvent avoir
un avantage fur les anciennes, c’eft la clarté. L ’anticpic fouvcnt
ne fe fait pas trop bien entendre, faute de déclarer nettement
les faits, & plus fouvcnt faute de mettre les dates. C ’eft ce cpii
ne manque point à cette Hiftoire, on a tousjours mis à l’Exergue
la date,cScquclcpicfols mcfine le fujet de la Médaille,lors-
cpie la Légende ne le dit pas ; ce cpii ofte toute obfcurité.
Peut-eftre, qu’à la veüe de plufieurs de nos Médailles fort
fimples, & en apparence fi aifées à trouver, on fe figurera qu’el-
Ics ne demandoicnt pas de grands efforts d’imagination. C e pendant
fi les Lecteurs veulent bien fe fouvenir, qu’en tout
genre d’efcrirc rien ne vaut la noble fimplicité, & ne coufte
tant cpic le tour naturel, ils defavoüeront leur jugement précipité,
& pourront enfin remarcpier, ce cpie le premier coup
d’oeil n’apperçoit pas tousjours.
A u relie, comme il eft jufte de ne rien dérober au mérite
de ceux, qui de quelque façon que ce foit, ont eû part à ce
travail,on fé croit obligé d’apprendre au Public,cpieM. Anif-
fon, Direâeur de l’Imprimerie Ro yale , a conduit l’Edition
avec une cxaélitude, & avec une intelligence, dignes des Ma-
nuccs,&desEftiennes.M.Coypcllcfils,runcIenosplus grands
Peintres, a employé toute la grace & toute la force de ion A rt
à bien exprimer les deffèins inventez par l’Académie; il y en
a deux cens de fa main, & le frontifpice eft auffi de lu y, à la