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M A R C H E D E M O N S E I G N E U R L E D A U P H I N
D. AU P o n t d ’E s p i e r r e .
^Epu i s l’ouverture de la C am p agn e , l’A rm ée du R o y , fous les ordres
de Monfeigneur leD au p h in , fourrageoit dans ie païs E n n em i, ju fqu
au-delà de la Meufe. Les A lliez fe contentoient de l’obferver d ’aiïèz
loin. L a C am p a gn e precedente leur avoit appris à ne plus fe fier, ni aux
avantages du p o fte , ni à la hauteurdes retranchements. E nfin, p ou r agir
fans danger, ils p rojettérent de s’emparer du païs,entre la L y s& l’E fcauld.
T o u t con co u ro it au fuccés de leur deifein. Ils avoient deux journées d ’avance,
&; n’avoient p oint de rivière à traverfer; au lieu que ies François,
)Our arriver aufti-toft qu’cu x ,a vo ien tà fa ireu n chemin de la moitié plus
o n g , 6c à paftèr cinq rivières. Néantmoins, M onfeigneur, réfolu de prévenir
Ics A üiez, divifa fes troupes par détachements, 6c leur aftigna, pour
rende z-vous , le P on t d ’Efpierre. Elles firent quarante lieuës en moins de
trois jours, avec une d ilig ence, ôc avec un ordrefans exemple. Les vivres,
les fourrages, les ponts fe trouvèrent par tou t preftsà point nommé. A
peineapprochoit-on de l'E fcau ld ,qu ’on apperçût lesEnnemis qui mar-
choient avec une telle confiance, qu’ils jettérent incontinent leurs Ponts
p ourlepaftcr. M onfeigneu r forma d'ahord un petit front, qui les tint en
refped. C ep en d an t le refte des troupes arrivoit à la file, Ôc on le srangeoit
auin-toften hataille.Les E n nem îsnep ouvoient c roire c e q u ’ilsvoyo ient;
mais dés q u ’ils n’en doutèrent plus, ils abandonnèrent prudemment leur
entreprife, ôc ne firent q u ’éviter le combat.
C ’cft le fujet de cette Médaille. Perfée, avec la tefte de M ed u fe , vole,
p orté par le cheval Pegafe. L a L é g e n d e , M l L I T U M A LAC RITAS,
fign ifie , L ardeur ¿ r l’ailcgrejfe (lu foldat. L ’E x c rg u e , D E LPH i N i AD
S c a l d i m i t e r . m. d c . XCIV. Marche de Monfeigneur vers l’Efcauld.
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