J E s Allemands, les E fpa gnols, & les Hollandois au nombre de plus
de foixante mille hommes fous la condu ite d u P r in ce d ’O ran g e , s’avan-
çoient, rcfolus, de pénétrer dans le coeur d u R o y a um e par lesFrontiéres
d e C h am p a gn e on de Picardie. L e P r in ce de C o n d é , qui pénétroit
leurs deife ins , mais qui n’avoit pas aiTez d eT ro u p e s p ou r marcher àeux,
choifit un C am p , où fans a voir rien à craindre de leur fuperiorité, il piift
profiter de leurs mouvements. II fe pofta fur la rivière d u P ié to n , qui
entotiroit prefque toute fon Armée. Les Ennemis, fe confiant en leur
n om b re , d éfilèrent alTez prés de lu y. C om m e il obfcrvo it leur m a r ch e ,
il réfolut de tomb er fur leur arriére-garde, que les déliiez féparoient du
gros de leur A rmée. Il pafle le P ié to n , attaque l’Infanterie poftée dans
Senef, la taille en pièces, défait quatre mille chevaux qui lafouftenoient,
& les p ouffe jufq u’à la hauteur de Saint Nicola s, où leur corps de Bataille
fit ferme. Mais il le charg e a avec tant de v igu eu r, q u ’il le renverfa, &
le pourfu ivit jufqu’au v illag e d u Fay. L à le combat recommença avec
un tel a cha rnement, qu’il n’y eût que la nuit qui les fépara. Les François
demeurèrent maiftres du champ de B ata ille , firent un grand nombre
de prifonniers, & prirent tou t le bagage.
C ’eft le fujet de cette Médaille. L a V id o i r e , tenant d ’une main une
C o u ro n n e de Laurie r, & de l’autre un Eftendard , v o le fur un amas
d ’Armes. L a L é g e n d e , C æ s i s a u t c a p t i s h o s t i u m x. m i l -
L I B U S , S I G N I S R E L A T I S C E N T U M S E P T E M ; & l’E x e rg u e ,
P u g n a A d S e n e f f a m . m . d c . l x x i v . fign ifien t, d h milk hommes
tuc7 ou fa its prifonniers, ¿ r cent fept Drapeaux pris à la Bataille de Senef.
16 74 .
t.;;;
M”