J L A L E V E E D U S I E G E D E G U I S E .
J —lE s E fpagnols, pourprofiter des troubles qui défoloient la France,
s’avancèrent jufque dans la Picardie avec une Armée de trente mille
hom m es, s’em parèrent du C a te let, & le lA de Juin ils m irent le fiége
devam G uife. La Ville fouftint pendant dixjours les attaques continuelles
des Ennem is, & donna le temps au M arefchal du Pleffis d’affcmbler
des troupes, & de s'approcher des lignes. Les Aifiégeans à fa veuë redoublèrent
leiirscfforts,& la nuit du i g z u i j ils firent en mefme-temps
deux attaques, & m ontèrent à l’aiTaut en fi grand nom bre & avec tant
de fu rie , qu ’ils entrèrent dans la Place par deux p o rte s, pourfuivirent
les Affiégez, qui fe battoieiit tousjours en retraite, & les poufP rent jufque
dans leC halleau. La nuit m efme, la contrefcarpc diiC haileaii fut
em portée, & fix cens Efpagnols com m ençoient à s’y efiablir; mais à la
pointe du jou r, ils furent ch afiez.o u taillez en pièces. L eM arefchal
du Pleifiis, informe que les Aifiégeans m anquoicnt de vivres, ne jugea
pas à ]>ropos d ’expofer les T roupes du R oy . po ur hafter la délivrance
d ’une Place, qu’il dégageroit bien-toft fans com bat, & fe contenta de
bien garderies avenues. Le ip il vit paroiilre dans la plaine de la Capelle,
un grand convoy de vivres, efcorté par trois censm oufquetaires ¿p a t-
dix efcadrons; il le fit auffi-toft attaquer, le prit, & les Ennem is par là
rcdiiit.s.à i extrém ité, ne fongcrent qu ’à lever le fiége.
C eft le fujet de cette IfJedaille. La ville de Guific, fous la figure d’une
femme couronnée de T ours, tient une C ouronne de fleurs & d ’herbes
verdoyantes, que les anciens appclloient Gramínea, & qui m arquoit
la délivrance d une Ville alfiiégéc. Elle s’appuye fur un trophée, an bas
duquel il y a des m unitions de guerre Stdebouche. L aL égende, H i s-
PANORUM COMMEATU I N T E R C E PTO , fignifie, CflOTïyi r/e w rra
cnlevé anx Efpagnols. L ’exergue, G u ISA LI BE RATA. M. DC. h. Gnyfe
: ; ii I
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