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L E P A S S A G E D U R H I N .
I J f s que R h im b e rg , O r fo y , W c fe l , & B urich curent cap itu lé , le
R o y s’empara des Places, que les Hollandois jjofTcdoient dans le D u c h é
de Cléves. Mais ne fe bornant pas à la prife de ces Villes, il fe rendit fur
le bord d u R h in , vis-à-visdu Fort d cT o lliu y s , & réfolut de tenter le paffage.
Sa Majeilé détacha deux mille chevaux,qui ayant à leur telle plufieurs
Volontaires qualifiez, entrèrent avec intrépidité dans le Fleuve
fort large & fort rapide en ce t endroit. Le g u é leur manqua <à une certaine
difiance de l’autre b o rd , ils paiférent le refte à la nage. Les H ollandois
, poftez de l’autre cofté avec un corps confidérable, fe mirent cn
devoir d c les repoufter, & trois d e leurs Efcadrons s avancèrent fièrement
dans le Rhin p our difputer le palfage. Mais les Volontaires, I’efpec
à la main, allèrent à eux a v e c tant de ré fo lu tio n , qu ils les renverférent.
Les deux mille chevaux François palfent alors fans ohftacle. L e Prince
de C o n d é & le D u c d’E nguien à leur tefte, marchèrent d ’abord aux
Ennemis retranchez fous le Chafteau d eT o lh u y s , & après avoir effuyé
leur d é ch a rg e , les rompirent à coups d efpée. O n en tua un grand
nomb re, & on fit beaucoup de prifonniers. C e tte a â io n fi hardie & fi
heureul'e, ref])andit par tout l’efpouvantc, rendit le R o y maiftre de l'isle
de B etau d ’un des plus riches Païs de toute la Hollande, Ôc ou vrit le chemin
aux grandes Conqu eftes que Sa Majefté avoit jjrojcttées.
C e i l le fujet de cette Médaille. L a V icloir c cou ron n e le R o y , qui
foule aux pieds le F leuve du Rhin. Les mots de la L é g en d e , T r A N A-
TUS R h E N U S , ÔC ceux de l'E x e rg u e , H o s t e r i p a m a d v e r -
s am OBTINENTE. M.DC. GXXW. XignAmn, Ic Rhin pajfc à In nnge
en pnfence des Ennemis. lE y i .