parlent. Il y a clans ce Volume pluficurs méclailles Simples
comme celles-là; entre autres la Médaille fur la Regcnce de la
Reyne Mere , où l’on volt le jeune R o y alfis dans fon Thrônc,
8c à cofté de luy la Reyne faMerc,c|ui foûticnt la main dont
il porte fon Sceptre. L a Légende , A n n æ A u s t r i ACÆ
R é g i s e t R e g n i c u r a d a t a , fignifie k fo in dti
Royaume & de la Perfonne du R o y , confié à la Reyne Anne
d ’AuJiriche. T elles font les Médailles fur les Invalides, fur le
Port de Sete, iur les Fortifications de Strasbourg, &c.
Les médailles Métaphoriques font celles, où la chofe re-
préfentée , &c la Légende conviennent metaphoricjuement à
la perfonne , pour cpii elles font faites. Qtiand Augufte obligea
les Parthes à rapporter les Enfeignes Romaines, outre les
Médailles dont on vient de parler, nous en avons d’autres, où
Mars tient une de ces Enfeignes; la Légende M ars u l t o r ;
M a r s vengeur defigne l’Empereur à la tefte de fon armée,preft
à venger l’affront que les Romains avoient receù. Il y a une
Médaille d’Adrien , où Jupiter paroift la foudre à la main;
la Lé gen d e , J o v i t o n a n t i , fignifie, Jupiter tonnant \
c’eft-à-dire l’Empereur qui foudroyé les Juifs révoltez. L e
mefme Adrien dans une autre Médaille eft fous la figure
d’Hercule; la Légende , H e r c u l e s G a d i t a n u s , indi-
c[ue cet Empereur, c[ui pourpunir les mefchants, alla comme
Hercule jufqu’à l’extrémité de l’Efpagne. O n trouve encore
clans les anciennes Médailles : J o v i C O N S E R V A T O R I ,
TUTATORI. A p O L L I N I I N V I C T O , SALUTARI . S o LI
C o m i t é M ar s p a c a t o r ; M a r s v i c t o r ; S al u s
PUBLICA; S a l u s g e n e r i s h u m a n i ; F o r t u n a r e -
D u X. Il y en a un grand nombre à l’honneur des Impératrices
: on les a rcpréfentées tantoft fous la figure de Venus,
V e n u s G e n i t r i x , pour loüer leur beauté & leur fécondité,
tantoft fous la figure deC ybe le , mere des D ieu x , M at
e r m a g n a , ce cjui fignifie par métaphore AfriTi/wGr/cirj-,
cpi’on regardoit comme dès Dieux.
Il ne fera pas inutile à ce propos de faire voir la différence
du gouft des modernes au gouft des anciens. Henry II, l’un
de nos Rois eftoit fort amoureux de D iane de Poitiers, Du-
cheftède Valentinois. Cette Ducheffe fit frapper une Médaille
, où elle eft peinteenDiane, cpii tient un arc à la main, &
foule aux pieds l’Amour; la Légende, O mnium vi c t or em
v i c i , veut dire, j ’ay vaincu le vainqueur du monde. Cette
penfée eft tres-belle, & dans tout le moderne à peine s’en trouve
t-il cinq ou fix de cette beauté-là. C ar la comparaifon eft
tres-galante, deDiane cpii fe vantoit d’avoirfurmonté l’amour
vaincpieur de tous les D ie u x , avec Diane de Poitiers, qui avoit
fournis àfes charmesun jeuneRoy, fort aimable. Cependant
pour le T y p e , les anciens n’auroient pas mis l’Amour fous les
pieds de Diane, & fe feroient contentez de le mettre prés d’elle,
ou enchaifné, ou luy prefentant fon arc & fes flèches; parce
cpic la bienféance eft blefféede voir cette Divinité foulée aux
pieds, d’autant plus cpie l’Amour défigne le R o y . Quant à la
Légende, les paroles conviendroient mieux à une Devife, elles
manquent d’une certaine gravité recpiife pour les Médailles.
Les anciens auroient mis fimplement , D i a n a v i c t r i x ,
Diane viélorieufe; & c ’cftoituneMédailleparfiiite.
O n en trouvera icy plufieurs dans le genre métaphorique.
L aR e yn e avoit un droit inconteftable fur le D u ch é de Brabant
, fur les Comtcz de Namur & de Hainaut, & fur cpielcpies
autres Seigneuries des Pays-bas ; les Efpagnols refufant de luy
faire juftice, le R o y entra à main armée dans la Flandre, &
&concpiit plufieurs Villes, entre autres Oudenardc. L a M é daille,
frappée fur laprifcde cette place, repréfente M ars, cpii
met une couronne murale fur la tefte de l’Hymenée ; on lit
autour: M a r s H y m e n æ i v i n d e x : ce cpii s’applicpie
fiicllcment au R o y , cpie l’on compare au D ieu de la Guerre,
& cpii en cette occafion eft l’appuy de l’Hymenée. Pour le
reftabliflèment de la fanté du R o y à Calais , le T y p e repré-
fcnte la Déeffe Salus , à la maniéré des anciens , & le mot
S a l u s I m p e r i i , veut dire le Salut du Royaume. O n n’a
fait ufage de CCS figures, cpi’autaiit cpie la Religion le permet,
c’eft-à-dirc, pour exprimer les cpuditez cpi’on attribuoit aux
Divinitcz Payennes.