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B A T A I L L E D E S T E N K E R Q . U E .
A m u r pris par le R o y cà la veûë de cent mille hommes picq iia fi fort
les A llie z , & donna une fi grande atteinte à la réputation de leurs armes,
q u ’ils voulurent, à quelque prix que ce fuft, e ila y e rd e la reftablir
par cjuelque ad ion d’efclat. Leurs marches, & leurs contre-marches fer-
virent à cou vrir leur deiTein. L a néceftitc d’obferver, & de prévenir ces
divers mouvements, en ga g ea les François à camper en des lieux , où la
C av ale rie ne p ou v o it agir. L e 2 d ’A o u ft les Alliez, advertís des poftes,
q ue le Marefchal de Lu xemb ou rg o c cu p o it, marchèrent tou te la nuit,
ôc pleins de la confiance q u ’ils avoient en leur Infanterie, ils vinrent attaquer
l’Infanterie Françoife, avant q u’elle cuft eù le temps d e fe ranger
en bataille. Ils y mirent d ’abord quelque d e ford re, ôc g agn è ren t du
terrain. Mais elle ne tarda guè re cà reparer tout le mal qu’avoit caufé la
furprife. L e com b at s’opiniâtra; il y eu t différentes attaques de pofte
fort vives ôc fort fanglantes. E nfin, après q ue la v id o ir e eût efté lo n g temps
en b alance, les François, par ordre de leur G én é ra l, jettérent ie
m o iù qu e t, ôc allèrent droit aux Ennemis Tefpée à la main. L ’exemple
d u Généra l, ôc ce lu y des Princes du S an g , qu’ils avoient à leur tefte, leur
infpira tant cTarcleur, q u ’alors ils rënverférent tou t ce qui fe rencontra
devant eux , taillèrent en pièces Tlnfanterie ennemie , ôc demeurèrent
maiftres du C h am p de Ratailie, ôc du C anon.
C ’eft le fujet de cette Méclaille. O n y v o it un Sold at, qui, Tefpée haute
, tient un FantaiTin terraiTc. L a L e g e n d e , V l R T U S P E D I T U M
F r a n c o r u m ; ô c TExergue, a d S t e n k e R c a M. m. DC. x c i î.
fignifient, yakur de l’înfantm e Françoife à Sienkerqiie. j 6j)2.
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