
0 P A P I L L O N S
Planche CCLXX, Numéro 433.
CHENI L L E B U P I E D BE VEAUL
E C A S Q U E ,
P R E M I E R É T A T .
J L A Chenille de cette Phalène fe nourrit du Pied de Veau commun^ Arum,
maculatum. L. Elle eft très-difficile à trouver, farce qu'elle ne relie jamais fur
la plante ; mais auffitôt qu’elle eft ralfafiée, va fe cacher dans le voifinage fous
des feuilles fèches ou fous une motte de terre, fe roule, & relire ainfi immobile
jufqu’à ce que la faim l’oblige de revenir à fa nourriture." On peut donc l’y
chercher - long - temps fans la rencontrer. C’eft à M. Hubner de Halle en
Saxe que nous en devons la découverte & l’hiftoire. Fuesfly qui l’a repréfentée
dans fes Archives , l’avoir reçue en 1 780, de ce Naturalifte ; & c’eft de fon
Ouvrage que nous l’avons copiée. Sa couleur, d’un gris pâle, Fig. 435. a,
eft coupée de quelques raies & taches noirâtres, avec une tache noire de
chaque côté, fur les dixième & onzième anneaux. Elle paroît en Avril.
S E C O N D É T A T .
Au commencement de M ai, elle s’enferme dans un cocon arrondi, & s’y
transforme en une Crifalide d’un rouge vif, très-luifante, & terminée par deux
pointes, Fig. 43 3. b. Elle relie dans cet état jufqu’à la fin de Juin ou au
commencement de Juillet.
É T A T P A R F A I T . 1
A vant que la Chenille de ce tte efpèce fût c o n n u e , plufieurs Naturaliftea
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ont confondu fa Phalène avec la précédente ou la fuivante. Nous *n fommes
furpris, parce quelle diffère de toutes les deux , même au premier coup-d’oeil,
par des caradères très-remarquables. Elle eft beaucoup plus petite. Ses ailes
fupérieures n’ont pas la même coupe. Les inférieures, outre leur bordure
noire , beaucoup plus large que dans les deux autres efpèces, ont encore , a
leur nailfance, du noir, qui, fe joignant fou vent à celui du bord extérieur, ne
laiffe plus qu’une tache orangée au milieu de ces ailes comme au mâle, Fig.
■ 43 3. c. Hufnagel eft cependant le premier qui en ait fait une efpèce, & l’ait
décrite fous un nom particulier, qu’il a tiré de fon collier qui reffemble a une
coëffe ou à un calque, caraOère très-remarquable ; ce collier eft, amli que
la tête, d’un foufre pâle, qui tranche beaucoup avec le brun violet du
corcelet & du fond des ailes fupérieures,” Fig. 4 3 3■ c 1 ce varie dans
beaucoup d’individus. La moitié des ailes fupérieures eft fouvent d un verd
olive, & l’autre d’un bleu violâtre, comme à la femelle, Fig. 433. e;
d’autres k<s ont entièrement d’un brun rougeâtre pâle ; mais dans aucune de
ces variétés, & dans toutes les autres qu’il feroit impoffible de détailler, les
couleurs ne font pures, elles font toujours mélangées de points noirs J
fouvent il y a des petites taches claires autour des deux taches du milieu, 6c
d’autres couleur de foufre le long du bord d’en haut. Ce qui eft confiant dans
tous les individus, ce font les bandes plus ou moins noirâtres qui traverfent
ces ailes, & la tache brune foncée rougeâtre que l’on voit près l’angle d’en
haut. La partie poftérieure du corps eft gris brun.
En delfous , la poitrine eft le plus fouvent couleur de foufre, Fig. 435.
d, & quelquefois blanche, Fig. 43 ?• f Les Pieds fon£ ds la coulsur de la
poitrine, & tachetés de noir. Les ailes fupérieures, en grande partie noires,
ont le bord d’en haut , & le bord extérieur, d’un rouge brun , & celui d’en
' bas jaunâtre ou blanchâtre. Le bord ffien haut des ailes inférieures eft d’un
rouge briqueté , ainfi que la partie poftérieure du corps.
On trouve cette Phalène en France , aux environs de Florence, en
'Allemagne, en Suiffe ; mais elle eft très-rare dans tous ces pays, & nell
commune qu’en Autriche.