
 
        
         
		P lanche  CCC,  N uméro  $ î î . 
 C H E N IL L E   D U   G R O S E IL L E  R   É P I N E U X   (»)• 
 L A   S A T E L L I T E . 
 P R E M I E R   É T A T ; 
 L a   Chenille  de  cette  Phalène  vit  fur le Grofeiller  dit  à Maquereau. Elle  
 fe  nourrit  aufli  de  feuilles  de  différens  arbres,  tels  que  le  Chêne ,  l'Orme  ,   
 le  Poirier.  Ellemange  aflez  vite.  Elle  vit  feule.  On  la trouve  en Mai &  Juin  
 &  1 on  en voit  en même  tems, de petites, &  d’autres  parvenues  à  leur parfaite  
 grandeur.  Dans  leur  jeunefle  elles  font d’un  noir  de  velours.  A  leur  dernière  
 peau  elles  deviennent  dun  brun  noir,  Fig.  $  i l .   a ,  ôc  ont,  de  chaque coté  
 du  ventre,  une petite  ligne blanche,  interrompue  à  chaque  incifion. Le  col  
 eft  aufli bordé dune  ligne blanche.Plusieurs ont  fur  le  corps  des  petits points  
 clairs  qui manquent  a  celle-ci.  Quelques-unes  conlèrvent  la  couleur  noire  
 jufqu’à  leur  transformation. Dans  celles-là  la  ligne  blanche  du  côté  eft moins  
 vifible.  Les  Chenilles  provenant  des  Phalènes hâtives,  éclofent  à  la  fin  de  
 1 été,  reftent tout  1 hyver  dans 1 état de Chenilles., 6c ne prennent leur accroif-  
 sement  qu’au  Printems  fuivant. 
 S E C O N D   É T A T . 
 L orsqu'elles  font  prêtes  à  fe  transformer,  elles  entrent  en  terre  ,  sry  
 font un  creux  fpacieux, 6c s’y  enveloppent  dans un  tiflii  quelles  fe  pratiquent  
 avec  la  terre  meme. Huit  jours  après,  elles  s’y  changent  en  Crifalide  d’un 
 (i)  Flor.  Franc.  Tom.. III,  pag.  , n°  1061.  I.  DiCt.  de  flonaare  ,  Tom.  IV ,  pag.  118. 
 brun  rouge,  Fig.  J 1 1.  b.  Dans  les  éducations  particulières  ces  Crifalides  
 exigent  des  foins  pour  les  conferver.  Si  on  les  met  dans une  terre  trop  humide, 
   elles  fe  pourriflent;  si  au  contraire ,  la  terre  eft  trop  féche,  elles  fe  
 delféchent  ôc  les  Phalènes  en  fortent  eftropiées.  C’eft  au  bout  de  trois  ou  
 quatre  femaines  que  les Phalènes  éclofent. 
 É T A T   P A R F A I T . 
 L e  fond  des  ailes  fupérieures de  cette  Phalène  varie.  Celles  du mâle, Fig.  
 j u . C j  font  d’uri  brun  clair.  Celles  de  la  femelle,  Fig.  5  1  ï .  d ,  font  d'un  
 brun  foncé  rougeâtre. Le bord  extérieur  eft  dentelé ;  vers  ce  bord  il  y  a  une  
 ligne  claire  formant des chevrons, qui n’eft  autre ehofe que la couleur du  fond,  
 refferrée  entre deux  petites  bandes noires.  Ces  ailes  font en outre,  traverfées  
 de  quatre bandes  étroites  ondées ;  celle  du milieu  eft  noire,  les  autres  font  
 d’un  gris  plus  ou moins  foncé  ôc tirent  un  peu  fur  le  rouge,  dans  le male  
 1 1 . c.  Les  cara&ères diftinôtifs de cette  efpéce  font  les  deux  petites  taches  
 rondes qui  accompagnent  la  tache  en  rognon,  ôc  que  Linné  a  compare  aux  
 fatellites d’une Planette ,  ce  qui  lui  a  fait donner à  la Phalene  le  nom  de Sa-  
 tellitia•  Linné  dit  qu’elles  font  blanches, mais leur  couleur  varie  beaucoup ;  
 tantôt  elles  font  de  la  couleur  de  la  tache  en  rognon  qui  eft  quelquefois  
 blanche,  quelquefois  jaune >  quelquefois  rougeâtre ;  tantôt  elles  font  d une  
 autre  couleur  que  cette  tache.  Les  ailes  inférieures font brunes. 
 La  figure  j   11 .  c ,  eft  une  variété  femelle j  dont  les  quatre  ailes font d un  
 brun  clair.  Les  fupérieures  font  traverfées  d’une  bande  encore  plus  claire  ,  
 qui  a un  ton verdâtre.  La tache  en  rognon ôc  fes  deux  fatellites  font  de  la  
 même  nuance. 
 Le  deffous  de  ces  trois  individus  eft  comme  la  Figure  511.  f   , 
 On  trouve  cette  Phalène  en  Septembre  ôc  O&obre  dans  les  forêts  ,  
 lés  prairies  ôc  les  vignes. 
 Elle  a  été  décrite  ou  figurée par  : 
 Linn, Syft. Nat. Ed. XII, tom. l.p a r t. I I , pag.  85 5 , n°.  Satellitia. 
 V  ij