
 
        
         
		DIX-HUITIÉME  FAMILLE  DE  LA   SECONDE  CLASSE. 
 Chenilles  à  têtes  d’un jaune  pâle.  Phalènes  couleur  d’or, 
 JL/ES  Chenilles  de  cette  Famille  font  rafes;  elles  ont  la  tête  jaunâtre  ou  
 blanchâtre;  leur  corps,  furtout  la  partie  inférieure,  eft  de  couleur  douce  
 &  tendre.  Leur  tranfmutation  s’opère  dans un  cocon  mêlé de  terre.  Les Phalènes  
 ont  le  dos  pointu  ,  les  ailes  fupérieures  pendantes,  d’un  beau  jaune ,  
 fur  lequel  fe  trouve  ordinairement  trois  raies  tranfverfes  d’un  rouge  brunâtre. 
   La  plupart  ont  les  ailes  inférieures blanchâtres. 
 P l A N C H E   C C CII.  2V U M É R O  l 'J • 
 C H E N I L L E   B U   G L O U T E R O N 
 L E   D R A P   D’ O R . 
 P R E M I E R   É T A T . 
 Ï-i  E S  Chenilles  de  cette  efpéce  vivent  de  la  moële  du  Glouteron.  
 Enfermées dans  la tige  de  la  plante,  elles  font  très-difficiles  à  trouver.  Ce  
 neft que dans  les  éducations  particulières  que  l’on peut obferver leurs moeurs.  
 Celle  que  nous  repréfentons  eft  copiée  de  Sepp  qui  en  a  élevé  plufieurs.  Il  
 les  a  eu  d’un  mâle & d’une femelle  éclos  chez  lui,  &  qui  s’y  font  accouplés.  
 La  femelle  produifit fes oeufs  vers  la  fin  de Septembre.  Sepp  les  garda  tout  
 lhyvèr,  ôc  en  vit fortir  les  Chenilles  au mois  d’Avril fuivant.  Dans  leur jeu-  
 neffe  elles  font  jaunâtres  avec  des  cercles bruns  ;  leur  tête  eft  noire  ainfi  que  
 le bouclier  du  col. Elles marchent  d’abord  à  la manière des  arpenseufes, ne  fe 
 fervant  que  de  douze  pattes  ,  mais  peu  après  leur première  mue,  qui  arrive  
 huit  jours  après  leur  naiffance,  elles  marchent  avec  leurs  feize  pattes.  Elles  
 ne  mangent  point  les  feuilles  du  Glouteron, mais  feulement  la moële  qui  eft  
 dans la  tige.'Eiles  s’y  introduifent  par un  petit  trou  rond,  &  tout  en  fe  nour-  
 riffant,  elles  fe  pratiquent un  logement. A  mefure  qu’elles  gagnent le haut de  
 la  tige,  le  bas  fe  remplit  de  leurs  excrémens. Lorfqu’elles  ont mangé tout  le  
 dedans  d’une  tige,  elles  paffent  à une  autre,  dans  laquelle  elles  s’introduifent  
 de  la  même  manière ,  ne  reliant  jamais  au  dehors  ,  pas  même  pour  changer  
 de peau.  Quand.elles  ont  fubi  leur  dernière mue,  leur  tête  eft  d’un  jaune  
 pâle,  Fig.  y  17.  a ,   le  bouclier  du  col  &  le  chaperon  de  l’anus  font  
 noirs,  le  refte  du  corps  eft  en  partie  couleur  de  terre  &  partie  blanchâtre  ;  
 ces  deux  couleurs  fe  partagent  d’une manière  affez  bizarre ;  la brune  eft  plus  
 ou moins foncée  dans  les  différens  individus.  Tous  les  anneaux  font  chargés  
 de  points  noirs  placés  régulièrement. 
 S E C O N D   É T A T . 
 L o r s q u e   le  terns  de  leur  métamorphofe  arrive  ,  c’eft-à-dire,  ordinairement  
 en  Juillet,  ces Chenilles  ne  quittent  point  la  tige  dont  elles  fe  nour-  
 riffoient,  mais  élargiffent  leur  cellule  à  proportion  de  la  place  dont  
 elles  ont  befoin  ,  et  s’y  transforment  en  une  Crifalide  allongée  d’un  rpuge  
 clair,  Fig.  517 . b,  qui  brunit  de  plus en  plus  à  mefure  qu’elle  approche  de  
 fa maturité.  Lé  Papillon  en  fort  au  bout  de  trois  ou  quatre  femaines,  ordinairement  
 au  mois  d’Août &  quelquefois  en Septembre. 
 É T A T   P A R F A I T . 
 C ette  Phalène  eft celle  que nous  avons  annoncée  ci-devant  page  i o y ,   
 comme  ayant beaucoup  de  rapport  avec  celle  4.80, Pl.  CCLXXXVIII.  En  
 effet,  au  premier  coup  d’oeil,  ces  Phalènes  ont  beaucoup  de  reffemblance,  
 mais  en  les  examinant  avec  attention,  on  y  remarque  des  différences  effen-  
 tielles.  Le mâle &  la  femelle,Fig.  y  1 7. c, d,  ont,  près  de  la  naiffance  des  
 ailes  fupérieures,  une  large  bande  tranfverfale  brune  que  n’ont  point  ceux 
 X  ij