
V11J PRÉFACE
tiques de détails, elles pourraient s’exercer avec
fondement sur plusieurs points, que nous indiquerions
volontiers nous-mêmes à ceux qui seraient
disposés à se livrer à un examen que la
matière au reste est a nos yeux loin de comporter.
En classant les oiseaux - mouches conservés
dans les collections de Paris, nous avions cru
pouvoir renfermer en soixante planches toutes
les especes que nous avions sous les yeux. Vers
la moitié de notre travail, les communications
obligeantes qui nous furent faites exigèrent une
augmentation de cinq livraisons en sus du nomi
bre promis. Notre dix-septieme et dernière livraison
avait à peine vu le jour, que de toutes
parts les amateurs et les collecteurs dont l’attèn-
tion avait été éveillée, nous adressaient dés espèces
nouvelles ou non figurées, ou bien des oiseaux
mouches, déjà connus sans doute, mais
revêtus d’un plumage tout différent de celui sous
lequel on les rencontre le plus habituellement.
Sous ce rapport, il nous a fallu donner un Supplément
aux oiseauxrmouches, e t, telle est la
variété et la richesse infinie de la nature en ce
genre, quune annee ne s’écoulera pas sans que
des découvertes né viennent encore nécessiter de
nouveaux fascicules a tous ceux que nous avons
donnes et que nous donnons en ce moment. Dans
notre Supplément, on sera étonné en effet de la
richesse et de l’éclat de certaines espèces que
nous ferons connaître aux amateurs pour la première
fois.
Le nombre des colibris ne s’est point accru
dans les mêmes rapports que les oiseaux-mouches
; car aux treize espèces vraies qu’on peut
admettre, nous n’en ajouterons qu’une quatorzième.
Ce n’est pas que les auteurs systématiques
n’en décrivent un plus grand nombre, mais la
plupart de celles qu’ils peignent vaguement,
ou d’après les écrits de Séba, de Fernandez, de
Klein, de Brisson même, ne sont que les âges
divers d’une même espèce, ou des oiseaux qui ne
sont pas des colibris.
Cette histoire naturelle a été pour nous une
source de jouissances pures. Elle a servi de délassement
à des études plus sérieuses, e t, bien
qu’elle ne paraisse à de graves esprits qu’une
oeuvre futile et légère, nous serons amplement
dédommagés des heures que nous lui aurons
consacrées si les amateurs peuvent y puiser des
distractions douces et utiles. Par suite, nous ne
tairons pas non plus que le genre Trochilus est
à nos yeux un des plus embrouillés et des plus
difficiles de toute l’ornithologie, et qu’il n’est pas
aussi aisé qu’on pourrait le croire au premier aspect,
d’en distinguer les espèces et d’en éclaircir
la synonymie.