
Une seule tribu paraît nettement circonscrite ;
c’est celle des Campyloptères, dont les tiges des
rémiges sont aplaties, très larges et creusées en
sillon, dans leur portion moyenne.
Deux formes seulement sont propres aux colibris.
Aucun d eu x ne présente, comme on l’ob-:
serve chez les oiseaux-mouches, de ces parures
accessoires placées sur la tête et le cou et qui
sont disposées en aigrettes, en huppes, en hausse-
cols, aussi légers qu’admirables par leur éclat.
Une plus grande uniformité préside aussi à la
disposition des rectrices; la queue, légèrement
etagee et cuneiforme, est débordée par les longs
et minces prolongemens des deux plumes moyennes,
ou bien la queue conserve, dans sa médiocre
longueur, une disposition légèrement fourchue,
ou le plus souvent rectiligne ou un peu arrondie.
Les colibris à longs b r in s , quel que soit l’éclat
de leur livrée ou la modestie des couleurs qui la
teignent, ont cela de particulier de porter un
plumage rouge de rubis, ou vert-doré en dessus,
mais d’avoir, soit du rouge, soit du roux, ou du
gris roussatre en dessous, tandis que toutes les autres
espèces, le Ramphodon et le simple exceptés,
ont le plumage vert, vert-noir, avec du vert émeraude
ou du noir sericéeux dans leur vestiture.
Nous savons que les oiseaux-mouches vivent
en grand nombre dans les forêts du Brésil, de la
la Guiane et dans la partie septentrionale du
Paraguay Ces trois contrées, et notamment les
îles Antilles, sont aussi la patrie des colibris.
Mais, un fait très remarquable et qui nous
paraît des plus positifs, c’est que les colibris
semblent impérieusement réclamer, par leur constitution,
la vive chaleur de la zone Torride
qu’ils ne quittent jamais, tandis que les oiseaux-
mouches , en apparence moins robustes, ne craignent
point de s’aventurer par des latitudes
refroidies, soit dans les Etats-Unis, soit dans la
Nouvelle-Ecosse et à la côte N. O ., soit au Chili et
dans la Patagonie. MM. Schiede et Deppe x, en
s’élevant sur le mont Orizabaza, trouvèrent
encore des oiseaux-mouches butinant sur les
fleurs orangées des Castillias, à dix mille pieds
au dessus du niveau de la mer, mais aucun voyageur
n’indique des colibris au delà des Tropiques
; e t , quant à ceux décrits par d’Azzara, il
se pourrait que ce fussent de grands Campyloptères
, ainsi que nous le soupçonnons avec quelque
fondement. On doit à M. Bertéro, botaniste
très connu, collecteur d’une rare intrépidité,
qui, nouveau Robinson, est resté volontairement
dans l’île de Juan Fernandez pour y recueillir
les végétaux qui en composent la flore, de savoir
1 Edimb. philosophical Journal, octobre 1829» P- *o3.