
est la plus longue de toutes. Les neuf rémiges
primaires qui suivent la première sont régulièrement
étagées; elles se raccourcissent successivement
jusqu’aux secondaires; celles-ci, au nombre
de cinq, sont très courtes, tronquées à leur sommet,
et toutes de même longueur, de manière
qu elles paraissent simplement destinées à remplir
le vide que fait l’aile à l’épaule en s’é-
pïoyant. Cette forme particulière de rame, aérienne
, est reconnue la plus parfaite pour un
vol de longue haleine; .et, si l’on ajoute à cela
une queue large mue par un croupion vigoureux,
on se rendra aisément compte de la force que
manifeste un aussi petit corps que celui d’un colibri.
Toutes les couvertures soit alaires, soit
caudales, sont très serrées, et toutes les plumes
sont coupées en écailles arrondies, à barbules bi-
barbulées et creusées en facettes. Les abdominales
sont abondamment fournies de duvet, et
sont presque toujours blanches. Comme la langue
des oiseaux-mouches, celle des colibris se compose
de deux tubes accolés, jouissant d’une
grande élasticité, que deux branches de l’os
hyoïde disposées en ressort peuvent détendre
en lançant à une certaine distance les deux lames
spatulees qui la terminent. Ces deux lames, bifurcation
marquée de l’extrémité de la langue, minces
et aplaties, en s’accolant l’une à l ’autre,
saisissent l’insecte qui suçait le fond d’une fleur,
permettent au tube arrondi et contractile de
la langue de l’entrer d’un seul coup dans l’æ-
sophage. Ces lames ont leur bord externe plus
épais, servant de support à un feston membraneux,
mince, diaphane, garni en dedans de papilles
nerveuses très développées, arrangées avec
symétrie comme le sont les dents d’un peigne
sur leur partie solide. (Consultez l’explication de
la pl. XXV, consacrée aux détails anatomiques.)