
a à tour à mesure qu’on les admire. » Quel éclat
ce colibri doit emprunter des lieux qu’il anime,
qu’il vivifie par sa présence. Qu’on se figure en
effet les rayons du soleil frappant sur ce corps
pourpre, qu’un vol rapide emporte comme une
fleche de feu au milieu des larges feuilles en parasols
des canna, dans les guirlandes rameuses
des passiflores ou sur les aigrettes des eugenia
et des poinciades! Il se plaît, dit-on, sur les
rives des fleuves de la Guiane franço aise,v où
l ’on voit un assez grand nombre pendant l’été;
et là, les individus épars rasant la surface de
l ’eau, à la manière des hirondelles, poursuivent
les moucherons, qui forment leur pâture,
et vont se reposer sur les petites branches des
arbres environnans ou sur les rameaux desséches.
Parfois ils aiment à se percher sur les tiges
brisées par le vent et que charrient les ondes
mêmes des rivières.
Le colibri Topaze paraît être l’oiseau que
Klein (Avium, n° x v , p. 108) a décrit sous le
nom de Falcinellus gutture viridi, et on en
trouve une figure dans les glanures d’Edwards
(pl. X X X I I I , p. 55q ) , sous ce titre : The long tai-
led Humming-bird, ou de colibri à longue queue.
Brisson le mentionne (Orn ith., tom. m , p. 690)
sous celui de colibri rouge à longue queue de
Surinam. On en trouve aussi une représentation
coloriée dans les planches enluminées de Dau-
benton et de Buffon (pl. D X C IX , fig. 1 et 2)
et dans les Miscellanea de Shaw (pl. DXIII).
C’est le Trochïlus pella de Linné (eSp. 2 ) ; de
Latham (Index, esp. 2 ); d’Audebert (Oiseaux
dorés, tom. 1, pl. I I , pag. 15 ) ; de Vieillot ( En-
cyclop. ornith., tom. 11, p. 554 pi* C X X V I I I ,
feuill. 5); de Lesson (Traité d’ornith., p. 288,
pl. L X X V I1I , f. 1 ) ; de Dumont de Ste-Croix
(Dict. sc. nat.,tom. x , pag. 44); et de Drapiez
(Dict. classiq. d’hist. nat., tom. iv , p. 820). La
description de Buffon (Edit. de Sonnini, t. x vn ,
p. 258) est parfaitement exacte.
Le colibri mâle adulte à cinq pouces six lignes
de l’extrémité du bec à la terminaison de la
queue, mais en n’y comprenant point les prolon-
gemens des deux pennes moyennes, qui dépassent
les autres rectricës de près de trois pouces.
Le bec est fo rt, robuste, long de onze à treize
lignes, et entièrement noir ; les tarses sont emplumés
jusqu’à la naissance des doigts assez
forts, et de couleur jaunâtre, même sur les ongles;
les ailes, robustes et larges,atteignent presque
la fin des vraies rectrices, et celles - c i ,
assez robustes, terminées en pointe à leur sommet,
sont légèrement inégales; les deux pennes
moyennes s’allongent pour donner naissance à
deux brins minces, étroits, à bords peu nets,