
de la civilisation, aient cherché à retirer des colib
ris, a été de mettre en oeuvre leurs plumes
brillantes pour en faire des tableaux ou pour en
composer des parures. Mais les Européens, à l ’époque
où les arcanes mystérieux jouissaient de
lav ogue, crurent que le Guainumbi pouvait guérir
les rhumatismes : aussi trouve-t-on ce colibri
mentionné dans la Pharmacopée de Lémery
comme possédant des propriétés efficaces sous
ce rapport.
L ’organisation générale des colibris ne différé
pas de celle des oiseaux-mouches. Elle présente
d ’ailleurs les particularités suivantes :
Le bec est allongé, légèrement recourbé, à dos
convexe, s’amincissant successivement jusqu’à la
pointe ; celle de la mandibule supérieure, est recourbée,
et l’extrémité de l ’inférieure, excessivement
aiguë. La première, plus large que la
deuxième qu’elle recouvre, a ses bords roulés en
dedans, le plus ordinairement lisses, et parfois
garnis de dents saillantes assez nombreuses. L ’inférieure
a ses côtés droits et ses branches séparées
jusqu’au milieu; des plumes petites et serrées
couvrent les fosses nasales, qui semblent se continuer
sur les côtés du bec par une rainure peu
marquée. Les narines sont très petites, peu discernables
, et percées sous un repli membraneux
en fente longitudinale sur le rebord même des plu-j
mes frontales. Leur cou est court, leur tête assez
grosse, le corps robuste, les ailes en faux, mais
plus larges et plus droites que celles des oiseaux-
mouches. L ’extrémité des ailes atteint l’extrémité
de la queue ou la dépasse, excepté chez les espèces
, qui ont cette partie terminée par deux brins.
Les tarses, très courts et très faibles, ont les trois
doigts antérieurs presque égaux; l’externe, le
plus faible, est intimement soudé au médian.
Leurs ongles petits sont très acérés et fortement
crochus. De légères scutelles recouvrent les doigts
et les tarses, et ceux-ci sont emplumés jusqu’au
dessus du talon et parfois jusqu’aux doigts ; la
plante des pieds est calleuse. Tout indique que
ces oiseaux ne marchent jamais sur le sol, et
qu’ils se reposent perchés sur les petites branches
des arbres. La queue est composée de dix rectrices
, assez raides, à barbes serrées, larges, et
sont ou pointues ou arrondies à leur sommet.
La queue affecte une forme rectiligne ou légèrement
arrondie, et parfois les deux rectrices
moyennes s’allongent en rubans minces et traî-
nans.
Tout a été sacrifié au vol : aussi l’aile est-elle
solidement fixée au corps, et des muscles à tendons
robustes sont en possession de la mouvoir.
Les baguettes des rémiges, aplaties et recourbées,
sont d’une rare solidité, et la première surtout