
un peu élargis à l’extrémité, terminés en pointes
très caduques : ces brins sont d’un noir violâtre
uniforme, et se croisent à leur extrémité, en se
recourbant l ’un et l’autre en dedans. Cette disposition
constante lui a valu des créoles de
Cayenne, suivant Sonnini, le nom de Colibri à
queue fourchue.
Quant aux couleurs qui teignent le plumage
de cet oiseau, elles sont aussi variables que le
jeu de la lumière qui décompose ses rayons sur
les facettes de chaque plume. V u au jour, sa livrée
étincelle du feu du rubis passant au rouge
incandescent obscurci. Un noir de velours enveloppe
la tête , et sous la gorge chatoie une plaque
de velours vërt dans l ’ombre, de vert d’éme-
raude, encadrée de noir velours sous les rayons
lumineux obliques, et d’un jaune d’or opalin lorsque
la lumière frappe directement.
Mais analysons en détail les beautés caractéristiques
de ce colibri.
Les plumes dû front, du dessus de la tête, de
l’occiput et des joues sont d’une nature douce et
séricéeuse, et sont colorées en noir velours à
reflets mats et violâtres. Ce noir descend sur le
cou et forme en devant une écharpe qui encadre
le plastron écailleux de la gorge et de la partie
antérieure du cou. Ce plastron, formé de plumes
arrondies,, embriquées et taillées, en écailles,
jouit de la translucidité et de la verdeur de
l’émeraude ; mais la plus grande partie des écailles
centrales possèdent des tons dorés et opalins
des plus vifs et des plus brillans.
Le co u , le manteau, les couvertures des ailes,
le thorax, l’abdomen et les flancs sont colorés en
rouge de feu métallisé et doré d’une manière
splendide et étincelante. Ce rouge de feu se dégrade
et s’affaiblit sur le dos, où il se mêle au
vert-cuivré-rouge doré et émeraudin, qui colore
les plumes uropygiales et les couvertures supérieures
de la queue. Le milieu du ventre et le
pourtour de l’anus sont brun-duveteux ; les plumes
tibiales sont d’un blanc pur, et les couvertures
inférieures sont amples et d’un vert doré
extrêmement frais.
Les rémiges sont d’un brun pourpré, qui est
propre à presque toutes les espèces d’oiseaux-
mouches, mais les ailes présentent du vert-cuivré-
rouge sur les épaules, et les rémiges secondaires
tronquées sont d’un marron v if que relève une
bordure brun-pourpré, et en dessus une ligne
verte dorée.
La queue est diversement peinte, suivant la
teinte des rectrices. Les deux moyennes sont d’un
vert-doré frais; les deux latérales qui bordent
les premières sont marron à leur naissance et
brunes dans leur moitié terminale. Enfin les