
plumes. Tout porte à croire que ce tapirage
n ’existe point ; que les plumes qui se décolorent
sont dues à un état maladif et à un défaut d’énergie
dans la sécrétion des matières colorantes du sang,
et q u e , semblables aux cheveux qui blanchissent
au milieu d’une chevelure noire et encore dans
sa vigueur primitive, ces plumes sont desséchées
à leur bulbe et ne tirent plus qu’une nourriture
insuffisante jusqu’à leur chute. Sans doute qu’en
arrachant les plumes sur le corps de quelques
volatiles, et en répétant plusieurs fois ce procédé T
qu’il en résulte une inertie ou un affaiblissement
des vaisseaux, et que les plumes se décolorent et
se panachent, ainsi qu’on le remarque chez la
plupart de nos oiseaux de basse-cour , dénaturés
ou plutôt modifiés par un défaut d’exercice, une
nourriture parfois non appropriée complètement
à leur organisation. La tendance à l’albinisme est
donc un état maladif du système pileux tégumen-
taire, que produisent les influences du climat
froid, la nourriture et quelques circonstances
particulières non encore définies.
Le jeune colibri Topaze à plumage varié de
blanc ne diffère de l’adulte que par les teintes
moins v iv e s , moins brillantes de son plumage : la
gorge est plus franchement verte, le noir de la tête
est moins séricéeux, et le rouge du corps tire volontiers
sur le rouge briqueté. Des plumes , d’un
blanc p u r , sans aucune tache, sont éparses au
milieu des plumes rouges, et tranchent par leur
opposition sur le ventre, le- dos, les flancs et le
croupion qu’elles émaillent. Les déux brins des
pennes moyennes ne sont encore que naissans;
à peine ont-ils huit lignes, et leur forme étroite,
mince, et leur couleur d’un brun clair, prouvent
que l’individu n’avait pas encore pris sa livrée
complète.
Cette variété, très remarquable, appartient au
musée de Paris, et provient de Cayenne. Elle est
figurée pl. VII du tome m , inédit, des Oiseaux
dorés de Vieillot *.
1 Nous citerons plusieurs fois ce troisième tome des Oiseaux
dorés, dont nous avons eu communication pendant quelques heures,
grâce à l’obligeance de M. Florent Prévost. Ce volume manuscrit,
grand in-folio, enrichi de vingt-cinq dessins de M. Prêtre, et comprenant
trente-cinq descriptions, fut vendu par M. Vieillot à la duchesse
de Berry, et ne sera sans doute jamais publié. Peut-être
même qu’il n’est plus en France. Nous regardons comme un devoir
de citer les espèces figurées par ce laborieux ornithologiste, que la
science vient de perdre. n° I, le colibri Lazulite (il est reproduit dans
la galerie du même auteur); II, le colibri Arlequin; III, le colibri
Brun (c’est notre Ornismya lugubris, pl. XXXVIII ) ; IV, le colibri
Tacheté (c’est notre Ramphodon maculatum ) ; V, le colibri à Collier
rouge; VI, le colibri à Cravate; V II, le colibri Topaze, Tacheté;
VIII, le Verdor (c ’est notre Ornismya sapho, pl. XXVII);
IX, l’oiseau-mouche bec en scie (c’est l’oiseau-mouche Pétasophore,
pl. I ); X , l’oiseau-mouche Glaucope;XI, l’oiseau-mouche Rubis-
émeraude; X II, l’oiseau-mouche Azuré; X III, l’oiseau-mouche à
gorge blanche; XIV, l’oiseau-mouche Delalande; XV, l’oiseau-
mouche Magnifique; X V I , l’oiseau-mouche à oreilles blanches
(c ’est notre Ornismya Arsenii, femelle, p l.X X V II);X V II, l’oi