
bris. Il est de fait que le vert doré ou cuivré
qui e plus souvent colore leur vestiture, est
encore embelli par la richesse du vert émeraude
qui scintille sur la gorge, ou par le rubis et le
grenat qui l ’entourent d’un hausse-col pompeux,
ou bien se confond avec le noir de velours ou
le bleu azur, qui régnent sur la gorge et sur la
poitrine. Parfois du roux gracieusement harmonie
avec le vert doré, s’étend ou sous le corps
ou entoure le cou. Parfois enfin, la livrée entière
est celle d un rubis teint d’orange, orné de topaze
encadrée d ’or, resplendissant de tous les
feux du soleil.
Les membres robustes des colibris aident singulièrement
l ’extrême activité de leur vie tout
aerienne. Rarement fixés sur les branches des
arbres, presque toujours volant avec la rapidité
d’un éclair qui jaillit; voletant en d’autres circonstances,
et frappant si vivement l ’air, qu’ils
paraissent immobiles devant la fleur dont ils
effeuillent les pétales; leur locomotion dans l ’air
est favorisée par des rémiges primaires très
longues, très solides, qui donnent à leurs ailes
cette disposition mince, dolabriforme, si
puissante pour le vol de longue haleine, car
cette organisation est aussi celle des Martinets.
O r , les colibris semblent être presque toujours
en mouvement; et lorsqu’ils se livrent au repos
ce n’est jamais qu’à de courts intervalles. La
nourriture des colibris consiste presque exclusivement
en très petits insectes, qu’ils vont saisir,
à l’aide de leur long bec recourbé, au fond des
corolles, où le suc miellé les attire. C’est surtout
dans les cloches des fleurs de bignones, de ba-
nistères, ou dans les calices des mélastômes, etc.
qu’ils font d’abondantes récoltes. Leur langue
tubuleuse, très extensible et terminée par deux
lames disposées en pincettes, arrête avec une
extrême facilité les petites mouches, les petites
chenilles, qu’ils semblent rechercher de préférence.
Le genre de nourriture des colibris ne
paraît pas aujourd’hui devoir être mis en doute.
Badier, le premier, affirma, en 1778, avoir trouvé
dans leur gésier des insectes, et notamment des
araignées. Beaucoup d’écrivains nièrent ce fait, et
persistèrent à croire que les colibris et les oiseaux-
mouches se nourrissaient exclusivement du miel-
lat qu’ils puisaient au fond des corolles. Mais des
voyageurs modernes ont définitivement prouvé
que ces petits et gracieux oiseaux étaient insectivores
ou entomophages.
Les colibris sont parfois solitaires, ou parfois
réunis en grand nombre sur les arbres en fleurs
qui les attirent. C’est alors qu’ils imitent parfaitement
un essaim de guêpes bourdonnantes se
croisant en tous sens, se dirigeant vers une fleur,