sit|ijK)so avoir fiiil à In lin ilo [•»('rioiU; jinnissiqne , ccssc cl'ctre
aussi graml ct aussi I)i'tist|iic (jn'dii raniionrait, ct ses ciïcts
SL'répailissenl ciilri; ccUt; dale cl'cclic clu conimeaccmcnL tic
I;i NINNO ¡XTÎOCIC. NOUS rclrouvons ainsi in mar c l i c l cnl c ct grad
u e l l e :i laqiioiii; I'ciltifle dc la naliire uoiis a habitue's.
Après avoii' cIutcIh! ii nous rcmire lui comple exact des
rapports (|ui licnl richlliyologic des calcaires lithographiques
avec colic des qjOijiies plus rccentes , il y a lieu de jeter lui
coup d'oeil sur les relations qu'elle nianifcslc avec les faunes
plus ancionni's.
C'est priMcipalcinent pav les formes qui rciiIrcuL dans les
Ganoïdes de 1\I. Agassi/, que la liaison s'clablit , cl les fatiiilles
ries Cclaeanlhes , des Pycnodontes , dos Saïu-oïdes ct des Lépidoïilcs,
quelle que soil Icurvaleor au point de vue méthodique,
montrent des genres trcs-voiains les tins des autres, avant ct
après l'origine des dépôts jiu-assiqiies, et (pii se rclroiivcnl aussi
dans les couches du groupe corallien. Il n'y a pas de dissidence
sur ce point, ct je n'ai pas de détails à ajouter à ceux
que renferme le grand ouvrage de i\l. Agassiz, relalivement
à lu corrélation dont il s'agit. On peut évaluer environ an
tiers du total des genres connus dans les gisement s coralliens,
la proportion dccenxqui renlrenl dans les fami l les dont il existait
des rcpréscnlanls dans les faunes des époques antérieures.
M. Agassiz. a fait ressortir la circonstanec générale, mais
non absolue, que les genres d'une même famille en passant du
trias dans le Jura, dilTéraient par une moins grande inégalité
entre les deux lobes de la nageoire caudale. Je reproduirai
é g a l e m e n t ici la remarque que j'avais déjii émise en ISoQ,
s a v o i r , que tous ou presque tous les genres de poissons à
é c a i l l e s ganoïdiqucs qui semblent se remplacer de trcs-prcs,
e n passant des terrains plus anciens dans celui du Jura , sont
di'poiu-vus de vertèbres complclemcnl osseuses, bien que les
diverses parties du système npophysaire soient chez eux trèsbien
ossiliécs. Les Sauroïdes de !\I. Agassiz ne font pas exception
à celte règle, lorsqu'on en retranche les genres à écailles
m i n c e s , arrondies et probablement cornées que Tauleur y
réunissait.
Par l'état rartilagincux de leur axe vertébral, les poissons à
é c a i l l e s ganoïdiqucs du Jura oiïrent donc, avec les Ganoïdes
plus anciens, un trait de ressemblance qu'ils n'ont pas avec les
deux genres encore vivants de la même tribu , les Ilolostés
d e Aliiller. Du reste, chez ces genres de Ganoïdes chondvorachitlcN,
il se développe aiUoiu- du cordon dorsal, des pièces
osseuses qui tendent à le recouvrir, et qui semblent , dans
Icin- développement, suivre une gradation en rapp^ort avec
l'âge du terrain; mais la gradation dont il s'agit ne s'observe
pas chez toutes les familles de Ganoïdes. Les Célacanthes du
Jura, par exemple, ne diilêrent pas, sous le point de vue de
Tossilicalion des vertèbres, des Célacanthes soit dévonicns,
soit crétacés. Tandi s que des Pycnodontes du Zccl istei n à ceux du
Monte-Holca, il y aurait, selon M. Ileckcl, ossification de plus
e n plus développée des pièces périphériques de l'axe vertébral.
Lorsqu'cn ISoO j'appelais l'allenlion sur l'utilité dont pouvait
être , pour la détermination des poissons fossiles, l'étude
d e leurs vertèbres, je ne connaissais pas les travaux que
¡\I. llcckcl a entrepri s h c e t égard. Les résultats que cetichlhyol
n g i s t c , s i versé dans la connaissance des espèces vivantes , a
déjà annoncés ( I ) , relalivement au 7}iocle de terminaison de la
(I) Sil3<ni3slcriclae d. inalh. nalur wisi. Classa ci. K. K. Acad. — Juhj vnd
oclvior 1850, in-8, Vienne.
colonne vertébrale chez lea Ganoïdes, ct ;i la confonnalion de
la colonne vorlébralc des Ganoïdes , reposent sur des observations
qui concordent généralement avec les miennes , quant aux
f o s s i l e s du Hugey. Je m'en applaudis, et je ne doute pas que
l'exposition [ilus délaillée ct moins concise de ses rechorclies ,
(jue nous promet le savant conservateur des collections zoologiques
du iMuséum impérial de Vienne, ne soit féeonile en
conséquences heureuses poiu- le pi'ogrès de l ' icl ithyologi e fossile.
i ) c son côté, un autre savant allemand, M. A. Wagucr,
de Munich, a commencé (1) et promet aussi de poursuivre la
révision des [)oissons fossiles, que renferment les collections
publiques auxquelles il préside. On sait que les richesses dont
il s'agit n'onl pas été suflÎsamuicnl étudiées par I \ L Agassiz.
Il est urgent , comme te remarque fort justement I \ I . Wagner ,
de faire disparaître les lacunes, les doutes cl les inexactitudes
que le célèbre naturaliste de Neul'chàtcl a été forcé de laisser
dans ses Recherches, relativement aux espèces des sclustes
lithographiques de la Bavière. Or, puisque le besoin est compris
d u savant professeur auquel il incombe d'y satisfaire , puisque
les secours matériels ne sauraient lui manquer de la part d'un
gouvernement qui n'a pas craint de dépenser plus de
1 0 0 , 0 0 0 fr. pour conserver au pays la collection paléontologique
du comte de Mïmster, nous devons nous féliciter d'avance
de la réalisation des voeux que la science formait à cet
égard. J'aurai, du reste, l'occasion de citer M. Wagner à
propos des Pycnodontcs des gisements du Pjugey ; son premier
m é m o i r e , sur les poissons fossiles des scliistes lilhographiques
d e la Havière, ayant eu pour objet principal la révision des
genres et des espèces de celte famille.
J e citerai aussi I\ J . Quenstedt pour quelques passages de son
Manuel de la science des pélnficatìoìis (2), el eniin sir Philip
Grey Egerton , pour ses observations sur les écailles des Pycnodontes
(3). Quant aux paléontologistes français, les occasions
leur ont sans doute manqué pour s'occuper de l'ichtliyologic
jurassique. Cependant, l'on sait que le Jura normand a déjà
livré ù quelques collecteurs des rcsles intéressants de celle
c l a s s e 'de vertébrés (-'t). Le naturaliste eminent qui nous a
donné, dans les mémoiresdcl a société l innéennede Normandie
dont il est le secrétaire (3) , taut de preuves de son savoir et de
s o n zèle poitr la paléontologie de cette province, n'cnrichira-til
pas aussi le recueil qu'il dirige d'un mémoire sur les poissons
fossiles du Calvados?
En attendant que les maîtres de la science, en France , apportent
enfin à l'iclithyologie fossile un tribut digne d'eux ,
je vais présenter ma modeste oITrande d'amalem-, en décrivant
les formes inédites que les g i sement s du Bugc y m'ont fournies.
(() Jlh'Mdl. d. Il Classe dar K. Aca-l. il. IKiss. VI Dd. I Abth. J8S0, in-i,
Municli.
(5) llandbuch dor Pclrcfnchm-Kunio, j8i52, in-8, Tiibìngc.
(3) Palichtkijotoijic Notes n" 2, Q autori •/ J ou mai of Ilio G eoi. Sncioly, I. V, pan, I,
P- S29.
(4) J'ni môme ru l'occasion li'cxaminer ici, cnlru les mains <l'iin pauvre dialjle (|iii le
monirail pour vivns, un uxiimpioirc d'cin I.opiitoliis (tu laillu niûiiiocro , mais leiiiDi'-
qiialjlc en ce qu'it ¿lail lnul à fait dégagé <lu la gangue et nütlcmenl défonné pnr h
pression ; soulemcnl la tèlc, la queue et tes nageoires du poisson nianqiialent ou étaient
irùs-endommagées, t.a possibilité de trouver de semblaMes pivcos ne vniuli-nit-elle pns la
peine de faire qm^lquos rectiercties, et même (¡uolqnos rouittci dans la locidiié où
celle-ci a été reneonii-ûe? Les patûoniologisles du Calvados connaissent sans douic lo gisenientdont
il s'agit ; dans tous les cas, une indicntion précise ne sera pas iniuilL' ; la voici :
lerriloire do Crièra, liamcau do Malié, commune de Uaroii et canton do Coulilioeur
(Calvados); le chnmp a|iparlcnail, en J85t , au nommé Conslani l.eiionnand , tuilier
de profos-iicn ; c'est nii opérant le défricliement qu'avait ¿té ilicouveil lo fossile ; to aul
est un calcaire marnoux, probable
it oxfordien.
(!i) M. F.udns-Dcslongcliamps.
DESCliiPTlON
DES GENRES ET DES ESPÈCES INÉDIFES.
FAJTIlLIili; IIES KAIES.
Si'ATlIOÜATtS ÜUGESIACLS (Thiol.) (J).
J e n'ai donné, en annonçant cette nouvelle espèce, en
1 8 - 1 8 , que des indications sommaires. Aujourd'hui, cotnmc
des détails plus élendiis peuvent être facilement compris à
l'aide des (îgures, je vais tâcher , sans craindre d'etre faliganl
potu- les lecteiu's , de leur présenter une description à peu près
complète cl surtout plus exacte de ce poisson fossile particul
i e r jusqu'à présent au Jura de l'Ain.
Le disque du Spalhobalis est un peu plus développé, par
rapporl îi la région caudale, qu'il ne l'est d'ordinaire chez les
espèces vivantes de rhinobate. Les nageoires ventrales sont
aussi moins détucliées de ce disque antérieur, et leur insertion
r e m o n t e un peu plus haut entre les pectorales. Mais, d'mi
autre ctîlc, la forme allongée de l'ensemble, la forte saillie
d u museau en avant des deux pectorales , et U peu d'étendue
d e ces nageoires dans le sens transversal, sufllsent poiu- nietlre
tout à fait hors de doute les aflinités du Spalhobalis avec les
rhinobales vivants. Se rapproche-t-il davantage des Syr rhina
que des vrais I lhinobatus de MM. Müllerei líenle? c'est
c e que je ne puis dire; car, malgré la belle conservation de
quelques-uns des exemplaires que j'ai obtenus, les caractères
tirés de la forme des lobes cutanés qui découpent les valvules
nasales , ne peuvent cire reconnus sur mes fossiles.
Le contour antérieur du disque décrit une ogive en carène
renversée. Les deux l ignes droites qui joindraient l'extrémité du
rauseati avec les bords des pectorales (sans tenir compte de la
courbe rentrante qui évide les colés du rostre) se couperaienl
sous un angle d'environ 70 degrés. Le contour externe des
pectorales s'arrondit ensuite sur les côtés et en arrière, en
formo de coeur. En dedans du lobe postérieur des pectorales
s'insèrent les rayons des ventrales , qui sont également arrondies
sur leur bord latéral externe et même à leur bord postér
i e u r , bien que ces nageoires soient beaucoup moins larges
que longues. La queue est épaisse à son origine, et se rétrécit
g r a d u e l l e m e n t jusqu'aux trois quarts de sa longueur , oîi elle
reçoii de la nageoire terminale une forme lancéolée. Deux autres
nageoires de forme triangulaire siu-montent la partie
m o y e n n e de la queue.
A^oici les proportions des diverses parties du contour extér
i e u r , d'après un individu adulte et de laille moyenne :
Longuetir dti rostre en avant d'une ligne transversale passant
. par les deux extrémités antérieures des pectorales 0,07o'""'
Longueur totale des pectorales 0, 1 7 0
Id. des ventrales en arrière des pectorales . 0,050
D i s l a n c c jusqu'à la première nageoire sus-caudale 0,05:)
Id. entre les deux nageoires sus-caudales. . 0,030
Longunu' d'insertion des deux nageoires ( 3 0 + 30 = ) 0,060
Extrémité de la queue 0 130
Total de la longuetir. " 0 , 5 7 0
(1) Voyo. . planelios qui représentent, la première , ,m individu jeune rei
re.ïu surlo dos ; la seconde, un ùnlividu adulte vu par la face dorsale, et la colon,
vorlébralc. vue en <îcssous ct d ' "
grando taille, dans uu état ilo
siipói'ii'iirs et inférieurs.
ut, dun troìsiòme exemplaire lîc plus
qui permet d'en étudier tes cartilages
Largeur maximum prise entre les tliuix pectorales ,
u n peu ati-dessous de la ceinture antérieure. . 0,220"""
Largeur entre les deux extrémités antérieures des
pectorales 0, 1 0 5
Largetu-prise sur le milieu des ventrales . . , 0,1 l;i
Largeur de la queue sur celle même ligne. . . 0,045
Hauteur de chaque nageoire sus-caudale . . . 0,050
Passons à la forme cl à la slrucltirc des parlies internes.
Le cartilage rosirai est à peu près cinq fois plus long (ju'il
n'est large vers sa base entre les deux cavités nasales. Il se
rétrécit graduellement vers le milieu de sa longueur, ri se
déprime en s'épalant vers le sommet. Il est creusé d'une largo
dépression longitudinale en dessus , el dans l'épaisseur de ses
b o r d s , en dessous, on distingue une cannelure bordée de
deux filets en saillie, chez les individus adultes.
Les cavités nasales qui s'ouvrent en dessous , de chaque côté
d e la base du rostre, sonl grandts, ;i peu près arrondies, ct
séparées du bord du disque par une dislancc nioindre que le
diametre de ces cavités. Il semble que les valvules s'ouvraient
non pas obliquement ,• mai s suivant une ligne perpendiculaire
à l'axe du corps; cependant les empreintes d'après lesquelles
j ' é m e t s cello supposition peuvent appartenir aux cartilages
crâniens qui recouvrent ces cavités.
La bouche est largeiiient fendue , à contours légèrement ond
t i l é s ; elle montre sur les bords extérieurs des mâchoires les
dénis dont elle est garnie. Ccsonl des dents disposées eu pavé,
extrêmement petites, puisqu'elles n'atteignent pas même une
dimension égale à celle des gratutles calcaires des cartilages,
oblongucs ct très-serrées , formant des séries obliqties. Leur
bord, du côté interne, se relève en ci-èle tranchante. L'arc
supérieur de la mâchoire, étroit vers la symphyse médiane,
s'élargil et se recourbe à son articulation avec l'arc inférietn".
Celui-ci présente une largetu- ct une courbure plus égales sur
toule son étendue , sauf aux deux exlréinilés (jui se renflent cl
se recourbent pour la double articulation avec l'os maxillaire
supérieur cl avec le jngal. Dans son ensemble, -la forme du
cet os est analogue à celle de la traverse de la ceinture humeraie
, mais avec de moindres dimensions. On aperçoit, eu
dessous de la lîiâchoire inférieure, la trace des bords articulaires
de la face occipitale du crâne ct ceux de la première
vertèbre ; de même que, sur l'exemplaire exposé par le dos ,
¡es deux bouts de l'arc mandibulaire supérieur se montrent
de pari ct d'autre de là partie échancrée du cartilage crânien.
Le crâne, vu par la face supérieure, se présente comme
une plaque allongée dans le sens du rostre, auquel elle fait
suite. Celte plaque porte deux expansions latérales antérieures
qui protégeaient les yeux el les évents , et correspondaient aux
contours inférietu-s de la moitié antérieure de la cavité nasale.
Ce n'étail, sans doute, que de simples lames cartilagineuses
à rebords lui peu épaissis ; elles sont découpées en croissants
dont la concavité est tournée en arrière. A la suite de ces deux
lobes antérieurs, le cartilage crânien est entamé de chaque