lüii Iroisiìmic lieu, h colonne vertebrale ilu P. Ilieri a ticiix
011 iroisvcrlchrcscic moins que celle du P. e lega iis.
J'ai tout lieu de croire que les moyens que je viens crinclujtior
pour distinguer rcspcce du Eugey de celle de la Bavii-rc sont
conslanls. L'âge, ou du moins Icde'veloppcment de la mille, est
sans influenec sur le nombre des rangées de nervures, comme sur
celui de elements vertébraux. Le plus petit de mes exemplaires
du P. jragncri n'a ni plus ni moins d'apophyses épineuses à
son squelette, ni plus ni moins de filets osseux à son enveloppe
tégumentaire, que l'on n'en trouve sur le plus grand des individus
de la mcme espèce. Cependant la taille dilTcre dans la
proportion de I à 3, comme on va le-voir.
La (ixite du nombre des élemenls vertébraux , quel que soil
ràgc, chez les Py cnodus , s'accorde peu, je dois le faire remarquer,
aveel'idéeqne lesGîinoïdes se distinguent des autres
poissons par une tendance à la formation de nouvelles vertèbres
à mesure de la croissance des individus.
Le rapport entre la longueur et la hauteur du eorps, chez la
nouvelle espèce, n'est pas aussi complètement inde'pendant du
développement de la taille. Les jeunes sont relativement plus
courts et plus hauts que les adultes ; mais ceux-ci restent encore
assez loin du degré d'allongement relatif que le P. cl egans
nous présente. Voici des mesures prises sur quatre exemplaires
du P. Ilieri ; les nageoires n'y sont pas comprises , et la hauteur
est mesurée entre l'insertion antérieure de la dorsale el
celle de l'anale :
N" 1 , longueur 1S5, hauteur 163"""
2 , — 170, — 16U
3 , — liO, — 103
4 , — G6, — 64
L'exemplaire du P. e l egans figuré sur la pl. 60^ du f. Il
dos ilcchcrchcs sw les poissons fossiles est long de 17a et haut
de 14 0""". D'après les données numériques exposées ci-dessus,
un individu du P. iragneri qui aui'ait la même hauteur que
tct exemplaire du P. elegans, n'atteindrait pas tout à fait
lüO""" de longueur. DiiTércnce en moins 23 sur 17o.
Jusqu'à présent le P. JTagnevi est donc le plus trapu de
leus les P y c n o d u s . Malgré cela, comme je l'ai déjà dit, son
squelette a le même nombre de vertèbres que le P. Ilieri, qui
csl la plus allongée des espèces jurassiques connues, 42 ; et par
conséquent deux ou trois de moins que le P. e l egans et que
le P. Bernardi. Par contre, les apophyses épineuses de la région
nuchale sont pour le nombre , aussi bien que pour leurs
rapports avec les arcs supérieurs des demi-vertèbres dont elles
dépendent, absolument semblables à celles de cette dernière
espèce. La mî^me conformité se retrouve dans le reste du rachis
et de ses apophyses.
Par les caractères tirés de la caudale, le P. Jf'agneri se
rapproche beaucoup plus du P. elegans que des autres
espèces. La forme extérieure est la même chez les deux; seulement
il y a deux rayons fulcroïdes de moins au còlè supérieur
du pédicule de h queue du premier.
Les preuves de la valeur spécifique de celte forme de
P y c n o d u s étant établies, il reste à en donner lu description
générale. J'e'vilerai les redites en renvoyant souvent le Iccleur
aux détails dont les espèces précédentes ont été l'objet.
Le contour du corps, vu de profil et abstraction faite de
la queue et des autres nageoires, repi-esente à peu près un
triangle sphérique et équilatéral, dont l'extrémité dti museau ,
l'insertion de la dorsale et celle de l'anale marquent les trois
sommets. L'arc du còte postérieur un peu plus déprimé que
celui du dos, n'est souvent aucunement déformé vers l'insertion
de la caudale, celle-ci n'étant préparée par aucun allongement
du tronc. La nageoire, largement tronquée plutôt
qu'échancrée en arrière, se déploie nalurellement à tel point
que srs deux grands rayons font ensemble un angle droit dont
le sommet repose sm-la courbe qui limite le eorps. L'aileron de
la dorsale s'élève dans une direction perpendiculaire à celle de
la colonne vertébrale, et sur le point le plus saillant de la
courbe du dos. Il est placé à une moindre distance de la
queue que de l'occiput. Cette parlic antérieure de la nageoire
est aiguë par le haut, et se raccorde au moyen d'une Irèsfaiblo
courbe renti'anle avec la parlic postérieure qui forme la
frauge. L'anale, à peu près symétrique avec la dorsale, est
cependant un peu moins grande, et ne commence qu'un peu
plus près de la queue. Les inlercpineuses qui portent ces deux
nageoires ne sont pas cylindriques , mais en lames de poignard;
c'est un fait particulier à l'espcce.
Les ventrales sont trcs-petiles et peu visibles ; elles occupent
le milieu de la distance entre l'anale et la gorge.
Les pectorales sont attachées plus près de la gorge que de
l'orbite, à égale distance de celle-ci et des ventrales, et sur la
même ligne. Leur forme rappelle celle de la dorsale et de l'anale,
en ce que leurs rayons extcricin-s sont les plus longs et les
moins faibles de tous , et que les suivants décroissent successivement
avec assez de rapidité.
La lête ne diffère de celle des Py en odus déjà déci'ils qu'en
ce qu'elle a le front plus relevé el en mcme temps plus bombé.
Elle est fortement inclinée vers le bas, ce qui eontrÍl)ue ;i rendre
très-ouvert l'angle que fait avec la colonne verlebrale la ligne
du pi'olil de la face ; l'orbite est très-grande, placée audessous
du prolongement de la ligne des vertèbres. Du reste ,
les os de la tête n'oiTrent aucune particularilc à signaler après
tout ce qui en a été dit .à propos du P. Bernardi,
Les dents ne me sont guère connues que parles rangées des
bords des mâchoires. Elles sont plus petites que celles des espèces
précédentes, el pourraient rentrer dans le type de dentition
des Mi c r odo n de ¡\L Agassiz, type sur la valeur duquel je partage
, du reste, les opinions de M. A. Wagner, comme je l'ai
dit plus haut. Je compte quatre incisives à chaque mâchoire,
douze ou treize molaires sur les rangées exlernes de la plaque
voméricnne, el au moins dix sur celles des mâchoires inférieures;
mais sur tous mes échantillons, les branches montantes
de l'os dentaire cachent la partie postérieure de ces rangées.
Je suis bien aise de témoigner à M. A. Wagner(de Munich),
par le nom que j'iiUaehe à ce P y c n o d u s , tout le cas que je
fais de ses Rechcrclics sur les poissons fossiles des schistes li-
(hographiqucs de la Bañh-e.
Pycnodus Egetitom (Thiol. 1853) (1).
Je ne connais celte espèce que par deux empreintes en creux,
et sur lesquelles tous les détails du squcletle soni, du reste, fort
netlement exprimes. Elles proviennent des calcaires lithographiques
de Cirin.
La taille des deux poissons dont ces empreintes nous apprennent
Tcxislcnce, était au-dessous de la moyennedes Pycnodus
du Bugey. La longueur du corps, sans la queue, est pour l'un
de 12, pour l'aulre de 9 cenlimètres 1/2; la hauteur maximum,
sous la dorsale, de 1 1 et de 8 centimètres. Le contour est presque
orbieulaire. La courbe du dos csl plusrégulièremcnl arrondie
que chez les espèces précédentes ; la région postérieure du tronc
csl moins écourtée que celle du P. iKagneri., moins allongée
que celle du P. Bernardi, et conforme, à très-peu près , à ce
que nous voyons chez le P. e l egans , d'après la iigure donnée
par I\L Agassi/..
Le [irolil de la tele tombe presque perpendiculairement à la
ligne de la colonne vertébrale, et ne forme pas de coude à la
hautniu- de l'arcade orbitaire , ce qui distingue celte espèce du
V. elegans et du P. Bernardi, en la rapprochant du P. H'a-
(jncri.
(I) Voj'. la fipiirc tlo CP Tycnodiis sur la plîirclio oi ropr¿5cntó lo P. U'agncri.
WÊ m m
La bouche a cela d'assez particulier, qu'elle fait avec la ligne
du profil un angle plus ouvert que chez les autres espèces.
Du reste, la dentition qui ne m'est pas complètement connue,
paraît différer très-peu de celle du P. Bernardi. Les dents des
rangées principales du pavé inférieur sont allongées transversalement
et très-serrées les unes contre les autres. Les incisives
sont petites.
L'insertion des nageoires anale et dorsale est placée comme
chez les trois espèces que je viens de nommer, et n'offre, par
conséquent, rien de spécifique , non plus que la forme de ces
nageoires. La caudale présente le même degré d'ouverture et le
même mode d'échanerure, avec le mcme renflement médian ,
qu'au P. e l egans , et s'attache également au tronc de trèsprès.
La formule des rayons de celle nageoire est 2 , 1 , 8 , 9 ,
1 , 3 ; celle de la dorsale, 4, 1 , 15, 20, et celle de l'anale,
4 , 1 , 9 , 20.
Unnombrequiestplus caractéristique, est celui des éléments
dont se compose la partie ossifiée du rachis, Il est moindre ici
que chez aucun aulre Pycnodus contemporain. Je trouve
8 demi-vertèbres nuchales, 20 pour le dos et 9 pour la queue,
total 37. Je crois que eette réduction dans la quantité des articulations
de Pepine, est le fait capital en faveur du parti que
j'ai pris de ne pas confondre les squelettes du P. Egerioni avec
ceux du.P. e l e g ans ou du/». Bernardi.
Quant au P. ÎVagneri, une autre différence devient dominante
pour le distinguer du P. Egerioni; c'est que chez le premier,
les nervures qui représentent les vestiges des téguments
s'étendent, sur presque toute la longueur des flancs, jusqu'au
voisinage de la queue ; tandis que la dernière espèce, semblable
sous ce rapport au P. c l e ga ns et au Bernardi, n'a que la
partie du tronc qui précède les nageoires dorsale et anale , entourée
de celte sorte de corselet.
On voit par l'examen comparatif que je viens de faire du
P. Egerioni et des espèces qui l'avoisinent, que le genre Pycn
o d u s , bien que je l'aie défini d'une manière plus étroite qu'on
ne Pavait fait, possède encore assez de variété et de souplesse
dans la manière dont les divers détails de son ostéographie se
combinent entre eux pour former des espèces distinctes.
Du reste, les caractères anatomiques du squelette ne présentant
aucune particularité qui n'ait été exposée dans les descriptions
des espèces précédentes, ou dans les généralités sur
le genre lui-même, je crois inutile de donner-plus d'étendue à
l'article destiné à faire connaître le P. Egerioni.
Ce que Sir Philip Grey Egerton a fait pour les progrès
de la pal iehthyologi e est trop présent à l'esprit de tous
ceux qui s'occupent de cette branche de l'histoire ancienne des
animaux, pour que j'aie besoin de motiver à leurs yeux la dénomination
spécifique que j'attache à ce nouveau Pycnodus.
Résumé sur Vostéologie des Pycnodus, d'après les exemplaires
provenant du Bugey,
Les données inédites sur l'ostéologie des Pycnodus que
l'examen des exemplaires du Bugey a permis d'ajouter à celles
que Ton possédait déj.^ , sont assez nombreuses pour qu'il semble
utile de rappeler ici les principales d'entre elles.
Je ne reviendrai pas sur le fait d'un état chondrorachidé du
squcletle , au degré où l'axe restant mou et indivis , non-seulement
les côtes el les apophyses , mais aussi les arcs névro et
hémo-spinaux sont parfaitement ossifiés. Mes remarques et
celles de M. Heelcel à ce sujet remontent à 1850. Mais l'on
n'avait pas encore eu l'occasion d'observer la structure particulière
qu'affectent les demi-vertèbres de la région nuchale.
L'articulation qui sépare l'apophyse épineuse de l'ossicule névrospinal
qui lui sert de base mérite d'autant plus d'être signalée,
que l'on avait cru devoir attacher une valeur taxonomique
élevée à eette circonstance, parce qu'on ne la connaissait
que chez les S t u r i o n i e n s ou Ganoïde s chondrostés
de M. Millier (1).
Les détails que j'ai donnés sur la manière dont la colonne
vertébrale des Py c n o d u s se termine dans la queue n'indiquent
pas une structure nouvelle, mais leur objet est de démontrer
que l'extrémité postérieure de la colonne des Ganoïdes fossiles
présente des variations qui semblent exclure une formule générale
pour celte partie du squelette , chez les poissons dont il
s'agit, et que , de mcme que pour les Téléoslées, la valeur des
caractères tirés de l'axe et des osselets apophysaires de la queue,
pour les Ganoïdes chondrorachidés, doit être limitée à la distinction
des genres ou tout au plus des familles. Quoi qu'il en
soit, par le peu de longueur et la forme arrondie de l'extrémile
de la corde, comme par la grande inégalité du développement
des apophyses épineuses inférieures et supérieures, la charpente
de la caudale des Pycnodus diflêre et de celles des
Calurus et de celles des Undina, beaucoup plus que de celle
des Esoces , etc., de l'époque actuelle.
Le crâne, quoique Irès-élevé, surtout à l'arrière, n'est stu--
monté d'aucune crête interpariétale ou latérale, ni creusé
d'aucune fosse à sa partie externe, qui forme une voùlc régulièrement
arrondie. Celte voûte est nettement tronquée en
arrière selon une ligne droite qui descend du vertex vers le
bord postérieur des os seapulaires. Un petit faisceau de fibres
osseuses qui part du bord du pariétal et se perd en rayonnant
sur le côté de la nuque, est le seul vestige de crete ou d'apophyses
qui dépasse celle ligne.
Il m'a été possible d'énumérer les divers os qui concourent
à former la boîte crânienne, ainsi que ceux des appareils palalotemporal,
operculaire el humerai et qui sont visibles à l'extérieur,
fliais je n'insislerai ici que sur les particularités qui rendent remarquable
l'osteologie des mâchoires. Les intermaxillaires si
développés chez les Spares, dont la dentition rappelle celle
des P y c n o d u s , sont réduits chez ceux-ci à leur tige verticale.
Les maxillaires manquent; en sorte que le pavé des molaires
n est supporté que par la plaque voméricnne. Dans cette plaque,
qui est trois ou quatre fois plus longue que large, on ne peut
distinguer clairement aucune subdivision. La mâchoire inférieure
nous a montré deux os incisifs distincts, analogues pour
Ja forme et la position aux intermaxillaires supérieurs. Les
deux os dentaires , très-larges à l'intérieur, se touchent sur
une très-grande partie de la longueur de la m.ichoire; extérieurement
leurs apophyses coronoïdes prennent une hauteur et
une largeur extremes et embrassent la mâchoire supérieure.
Je crois avoir démontré que la mâchoire inférieure était concave
et recevait, entre les bords de ses deux mandibules , la
mâchoire supérieure quand la bouche se fermait. Enfin les os
des mâchoires ne renfermenl jamais dans leur épaisseur de
jeunes dents destinées à remplacer les anciennes.
(1) Fo'jas Domerkuiison tUcr die Ordirins dor Chondrostei ole., pur M. Ilechel,
dans Ics Silzungsljenclue der m.illi. — naliinv. Classe d. kk. Akad. t. FI, pag. 21?.