(I C'es t ainsi que je voi s les fiilcres de la dorsale surpasser
e n ilimension ceux des nnl res nageoi res ; q u e la eaudale est
pUitùl, fûurclme que senlenieuL écliancrée ; que la iieclorale
e s l p l u s iorle, a des r a y o n s plus al longes et plus nombreux,
o t e n même temps des fulcres plus pel i lsqne la dorsale; que
la surface des écailles est lisse, avec des bords entiers; que
l e s écai l les des lianes, plus hautes que longues, dilTèrenl par
là decol les du v e n t r e ; q u e les dent s ont leur couronne arrond
i e , et qu'elles sont p ins pet i tes à la r a n g é e externe que dans
l ' i n t é r i e u r delà boucl ie; que l'orbite est t rès-grande, l'operc
u l e beaucoup pins hnnt que large, et qu'enfi n il n'existe pas
d e g r a n n l a l i o n s à la sur f a c e des os de la tète. Voilà bien des
p o i n t s de conformité.
<( Mais les propor t ions de l ' e n s emb l e du corps sont plus all
o n g é e s sur mon échantillon que s u r celui d é s i r Phil. Egerton
c l de lord Col e ; il est vrai que les mutilations et les plissem
e n t s t ransver saux que l'exemplaire des deux nobles collect
e u r s parait avoir subi s avant ou après la fossilatiou peuvent
e x p l i q u e r ladiiTérence dont il s 'agi t , dans le r a p p o r t de la long
u e u r à la h aut eur du contour . Quoi qui l en soit, le poisson
d e Cerin a ÍÜ centimètres de long, du bout du museau à
l ' e x t i - é m i l é du lobe supérieur de la caudale, et une hauteur
m a x i m u m , mesurée un peu en arrière de la ceintur e tiioraciq
u e . d e l l centimètresseulemcnt . »
C ' e s l u n e des espèces ù la fois c o n n u e s à Cer i n et à Solenh
o f e n . La planelie iV en représente un très-bel exemplaire,
p r o v e n a n U i e l a première de ces local i tés ; cel l e ligure esl de
g r a n d e u r naturelle.
M. Thiol l ière cite dans sa Seconde Nolice, sous le n° 12, un
Lephiotus dilTcrent du L. nofopterus, mais dont il ne déterm
i n e pas l'espèce. Voici ce qu'il en dit :
a D'après d ' impor t ant s f r agment s qui a p p a r t i e n n e n t évidemm
e n t a u m ême g e n r e j e vois qu'il existait aussi à Cerin une
s e c o n d e e spèce d 'une taille un peu plus r ama s s ée et à écailles
u n peu plus grandes que celles de la précédente. En outre,
l e s écailles voi s ines à la fois de la ceintur e Ihoracique et de
l ' i n s e r t i o n des pectorales portent quelques grosses dentelur
e s à l eurbor d postérieur, sans ces ser d'être lisses à leur surf
a c e . Les p r emi e r s fulcres d e la dor s a l e, les seul s qui se voient
e n c o r e , . s o n t extrêmement forts et longs, tandis que l'anale
n ' e n a q u e de b e a u c o u p moins développés ; c e u x de la caudale
n e sont pas v i s ibl e s . La p a r t i e ant é r i eur e de la têt e m a n q u e égal
e m e n t , mai s les pièces operculaires existant sont plus larges,
e t semblent plus épaisses que chez l'espèce précédente. Des
g r a n u l a t i o n s opiiaraissenl sur l'os temporal et sur le mast
o ï d i e n . . .
c( En voilà assez pour me croire fondé à ne pas attrib
u e r au L. noloplenisles débris dont il s'agit; néanmoins
j e n'oserais décider si ces débris se rapportent ou ne se
r a p p o r t e n t pas à quelqu'une des autres es|)cces à demid
é c r i t e s par .M. Agassiz. Dans le doute, au lieu de compliq
u e r la nomenclature, je préfère attendre que les découv
e r t e s que je poursuis à Cerin me permetteiit d'être j)lus
e x p l i c i l e .
(( J o n c balance pas à r a n g e r les deux poissons qui viennent
d ' ê t r e indiqués parmi ceux dont les vertèbres sont incomplèt
e m e n t ossifiées, b i e n q u e j e n 'ai e pas e n c o r e e u l'occasion d'en
é t u d i e r le squelet te. M. Agassiz croit avoir été plus heureux
p o u r une autre espèce du m ême genre, à l a q u e l l e il at tribue
d e s v e r t è b r e s qui aur a i ent b e a u c o u p d'analogie ave c cel les des
I c h t i i y o s a u r c s et des P l é s i o s a u r e s (1); tandi s q u e M. Qucnstedt,
qui s'est livré à une étude soigneuse du L. elvemis {L. (jigaSi
Agassiz), dont les f r a gme n t s ne sont pas l' a r e s dans les
sur lei Poissons fossiles, t. [[, 1" pori., p. 259, et pl. 29 :
s c h i s t e s à Posidonies du lias de l'Albe wurtembergeoise (2),
d é c l a r e n'avoi r pu arriver à se faire u n e idée bien parfait e des
v e r t è b r e s de c e L épidolus . Cependant , i! p e n s e que leur forme
n ' é t a i t point celle que M. Agassiz attribue à son L. 7nmor,
e n ce que leur corps était fortement compr imé et surmonté
d ' u n e partie en lame, se projetant en avant, sous une direct
i o n oblique (3). Comme l'on n e peut admet tre que, dans un
m è m c g e n r e , le type des v e r t è b r e s change d 'une e s p è c e à l'aut
r e , il est clair que les deux, ou du moins l'un des deux habiles
obs e rva t eur s s'est trompé sur leur forme.
« Quant à l'opinion que l'axe ver tébral n'était point comp
i é l e m e n t osseux, elle repose sur les faits q u e voici. Les poiss
o n s que l'on recuei l l e dans la carrière de Cerin se présent
e n t couchés ordinai rement suri e liane cl appl iqués à la surf
a c e du calcaire compaele auquel ils adhèrent, sans que
l e u r s contour s cesseni d'être distincls. On voit que, prompt
e m e n t recouverts par le s é d ime n t l imoneux qui les a préserv
é s de toute dislocation, leur corps a ensui t e été amené pai'
u n e pression lent e et graduell e à ne former q u ' u n e lame dont
r é p a i s s e u r ne dépasse pas un demi-centimètre. Quand les
é c a i l l e s sont minces , c omme chez les Calurus, elles laissent
s a i l l i r , sans s e r omp r e , le relief des côtes et des apophyses,
c e qui démonl r e que l'elTct d e l à pression se rcpar t i s sai t entre
l e s parlies comprimées, suivant l eur degré de résislance. La
c o u c h e écailleuse qui recouvr e les deux Lépidotus étant plus
é p a i s s e que celle des Caturus, l'on ne peut pas s'étonner
q u ' e l l e ne s e soit pas modelée sur les moindres arêtes du
s q u e l e t t e , mais cet t e enveloppe ne devrait-elle pas traduire
a n dehors, ne fut-ce q u e par u n bour relel plus ou moins saill
a n t , la l igne de !a série des vertèbres, si celles-ci avaient
é t é formées d 'une substance réellement osseuse et mas s ive ?
En eiïet, j 'ai sous les y e u x un f ragment d'un ant r e poisson foss
i l e provenant du même gisement sur lequel la colonne vert
é b r a l e conserve un relief plus marqué qu'il n'est nécessaire
d e le supposer, pour.qu'il se fût fait sent i r au travers des
é c a i l l e s de 1-épidotus, si les v e r t èbr e s osseuses dont je parle
e u s s e n t appar tenu à u n poisson de ce genre, tandi s que ni la
f a c e latérale exposée sur les p l aque s de mes deux Lépidotus,
n i le profil des brisures qui montre leur épaisseur ne nie
f o u r n i t l ' indicat ion d'un renllement correspondant au trajet
d e s vertèbres. »
(ÎEXRB PIIOLIDOPIIORUS, AGASSIZ.
« Ce genr e est loin d'être aussi abondamment représenté
d a n s les couches de Cerin que dans celles de Solenhofen. de
R e l i l h e i m , etc. ; c ependant j'ai sous les y eux quatre exemp
l a i r e s qui sont susceptibles d'être déterminés et qui doivent
a p p a r t e n i r à trois espèces diiïérentes. Mais j e n'oserais, avec
le seul secour s de l 'ouvrage de M. Agassiz, essayer d'arriver à
u n e distribution sérieuse de ces petits poissons entre les esp
è c e s désignées el décrites par le savant ichthyologiste de
N e u f c h à l e l .
« l.es Phi lodophoni s , par leui' s for tes écai l les rhomboïdales
e t par leurs petites dénis, sont voisins des Lépidotus, tandis
q u e par leur -squelette intérieur, par la forme générale du
c o r [ ) s cL [)ar la position des nageoires, ils se rap|)rochcnt
b e a u c o u p des Caturus. Ces dernier s rappor t s étant bien plus
m a r q u é s que les |>rcmicrs, ils fournissent, à mon sens, un
p o i n t d'appui à l'opinion des zoologistes qui ont regardé
(2) Uber Lepidnlus im Uns E Wurícmliai-¡if; rnblngo, 18Í7.
(3) Voy. loc. cil., p. 23 et pl. 2, flg. 12.
c o m m e artificielle la séparation entre les Sauro'ides et les
L é p i d o i ' d e s , que M, Agassiz avait p roposée. »
PIlOLIDOPIiORUS MICRONYX? AGASSIZ,
Vboli. micron., Tniotx., l " nolice, ii» 1-— W.,2» notice, n« 13-
« Je n'ai recueiUi qu'un exemplaire de cet t e pet i t e espèce,
d e la famille des Lépido' idesdeM. Agassiz; je n'en vois ni les
é c a i l l e s , ni les dents, mais l'empreinte du corps entier me
p a r a i t se rappor ter au P . micronyx des schistes lithographiq
u e s de Kehllieim, en Bavière. La dorsale est placée un peu
p l u s en avant que les ventrales. Toutes les nageoires sont
m o i n s d éve loppé e s que dans les C a t u r u s , g enr e a u q u e l on peut
a u s s i être tenté d'assimiler ce fossile.
(( Dimensions : l o n g u e u r tolale, 16 cent imètres; hauteur
p r i s e entre la dor s a l e e t les vent rales , 4 cent imèt res . »
PltOLIDOPHORUS .,.?
TUIOLL., 2° Dotice, n»» i i e l IS.
M. Thiollière cite, sous les n umé r o s 14 et 15 de sa seconde
n o t i c e , deux espèces diiïérentes du Pholkiophorus mia'onyx,
a u x q u e l l e s i l n'a pas donné de n om. P, GKRV,
GE.\ÎIE CATURUS, AGASSIZ.
CATURUS VELIFER (THIOLLIÈRE).
(Pi- Xr, 8g. 2)
Cal. vel, TUIOLL,, 2» notice, n» 19.
a J'ai sous les yeux, pour établir cette nouvelle espèce,
d e u x exemj i laires d 'une rare cons e rva t ion. Voici les caractères
q u i la d i s t inguent des aut r e s :
c( Un peu moins élancée que le C. clongaltis, elle l 'es t plus
q u e le C. furcatus ; l e p é d i c u l e de la queue est en particulier
p l u s é t rangl é que chez ce dernier. La têt e est forte, ma i s cep
e n d a n t elle est m o i n s haut e que l e corps, mesur é en arrière
d e la c e intur e Ihoracique. A part les pectorales, qui ne sont
p a s plus grandes que celles du C. elongatiis, les autres nag
e o i r e s , et sur tout la dorsale at teignent des dimensions rem
a r q u a b l e s . Celle-ci s 'élève, en lorme de voi l e latine, im peu
e n avant de l 'espace correspondant à celui qu'occupent les
v e n t r a l e s . La longueur des grands rayons de l 'avant de la nag
e o i r e excède notablemenl l e diamètre dor so-venl ra l du poiss
o n ; ainsi, sur un individu de 10 c e n t imè t r e s de h a u t e u r , cette
l o n g u e u r est de 13. A ce d é v e l o p p eme n t correspond celui de
la caudale, dont le lobe infér ieur a des rayons qui, mesurés
s i u ' le m ême exemplaire, at teignent 16 c ent imè t r e s , à partir
d e l'extrémité de l'axe ver tébral . La longueur totale du poiss
o n , depuis l e b o u t du museau j u s q u ' à l 'éehancrurequi sépare
l e s deux lobes de la queue, est de 45 cent imèlres. L'autre
e x e m p l a i r e a quelques cent imètres de moins.
« Sur le pédicul e de la q u e u e , au pied des in-emiers fulcres
d u rayon supérieur, il existe u n os minc e et plat qui est aigu
p a r son extrémi t é antérieure, élargi, arrondi et échancr é en
c oe u r à l'autre bout, comme pour laisser passer les fulcres.
Le jnilicu de la lorgeur de cet os est mar ( ]ué d'un pli saillant
o u d'une faible carène indiquant la l igne dorsale, .le ne crois
p a s devoir l'assimiler aux g randes écailles qui précèdent les
p r e m i e r s rayons de q ue l que s - une s des nageoires de certains
L é p i d o t u s : d ' a b o r d , le s y s t ème tégumentaire des Caturus est
t r o p peu développé poiu' qu'on lui attribue de semblables
e x c e n t r i c i t é s en plus; tandis que chez les Lépidotus , ces écaill
e s anormales sont d'accord avec l 'épaisseur et l'étendue des
a u t r e s élcmenl. s o s s e u x du système dermique, et notamment
a v e c la vigueur des fulcres. Les fulcres existent aussi , il est
v r a i , chez le C. mUfcr et môme à toutes les nageoires, mais
ils sont fins et allongés. En second lieu, si cet os e n palette
n ' é t a i t que la transformation d'une écaille, il porterait sans
d o u t e les granulat ions et l'émail dont la surface d e celles-ci
e s t recouver t e chez le même poisson. Enfin les écailles les
p l u s voisines entre lesquelles l'os dérangé par la pression a
g l i s s é en dehor s ne présentent pas de modification indiquant
l e p a s s age de leur f o rme o rdina i r e à cel l e de cet os particulier;
il me parait donc certain que ce n'est point un élément du
s q u e l e t t e dermique proprement dit. Je n'ai pu voir cet os ni
s u r le C. furcaliis, ni sur le C. elongalus, mais seulement sur
l e C. velifer.
« Les écai l les d e cette espèce d e Caturus sont b ien exposées
s u r mes deux échantillons. Elles sont très-minces sur leurs
b o r d s , un peu moins à leur centre. Leur contour est rbonib
o ' i d a l ; seulement vers la région moyenne du corps, elles
s o n t plus larges au milieu de leur hauteur que vers leurs
b o r d s supérieur et infér ieur , ce qui lend à les r endr e hexagon
a l e s . En dessus, elles sont semées de pet i tes saillies granul
e u s e s ou de gouttelettes régulières qui, plus marquées au
c e n t r e de chaque écaille, s'eiïaccnt peu à peu en divergeant
v e r s les bords . En d e s sous , elles sont lisses et por tent un ong
l e t art iculaire, qui est bien marqué sur celles de l'avant et
d u milieu des flancs, et qui n'existe plus aux écailles voisines
d e la queue. Je compt e c inquante-deux séries dorso-ventral
e s sur l'un des d eux échantillons, plus deux ou trois autres
s é r i e s très-courtes sur l'extrémité de l'axe ver tébral . La ligne
l a t é r a l e est t racée n e t t eme n t par un sillon qui ne s'écarte pas
b e a u c o u p de cetaxe.
« Comme j 'ai r e t r o u v é la m ê m e forrne d 'écai l lés s u r un fragm
e n t deCaturus,qui n'apparlienlpasauC.t)e?//'e7',jesuis porté
à supposer qu'elle est caractéristique du genre. Il y a donc
l i e u de v é r i f i e r si ceux desPhol idophorus auxquel s î\l, Agassiz
a t t r i b u e des écailles granulées ne seraient pas de j e u n e s Cat
u r u s . »
E s p è c e retrouvée en Bavière, dans le gisement de Solenh
o f e n . P. GERV.
CATURUS SEGUSIANUS (TIIIOLLIICRE).
(PI.XII, NG. 1.)
La figure ci tée por t e le nom de C. segusiamis sur l'épreuve
r e m i s e à sir Philip Egerlon par M Thiollière; mais l'espèce
e s t peut-être la m ôme que celle inscrite dans la première
n o t i c e de M. Thiollière sous le n umé r o i , et dans la deuxièm
e , sous le numé r o 20, avec le nom de Calurxis Dnani -•
t o u t e f o i s j e ne puis rien affirmer à cet égard et me borne
à reprodui r e ici la description du C. Driani. P. GERV.
Voir ce que l'auteur dit du Calurus Driani :
« C'est l'espèce inédite que j'indiquais sous le numér o -i
d e ma première liste, sans oser en déterminer le genre. A
c e t t e é p o q u e j e n 'avai s pas e n c o r e eu l 'occasion de m e convainc
r e de tout e l ' é t endue d a n s laquel l e varient les f o rme s e t même
!a posi t ion de la d o r s a l e chez les Caturus. .le ne puis aujourd
' h u i admet t re, comme base d'une coupe générique, la circ
o n s t a n c e que cette nageoire est placée encore un peu plus
e n avant des ventrales, qu'elle n e l'est déjà chez le C . velifer,
l o r s q u e d'ailleurs a u c u n e autre modi f icat ion u n peu apparente
n ' e x i s t e dans le rest e d u corps. Ce qui achève de différencier
c e t t e espèce de la précédente, c'est que la caudal e n'est pas
p l u s g rande que che z le C. furcahis ; tandi s q u e la dorsale, les
v e n t r a l e s et les p e c t o r a l e s l'étant bien davantage, il n'est pas
p o s s i b l e non plus de supposer que c e n e soit là q u ' u n e variété
d o cet t e dernière.