M
p o u r le g e n r e précédcn!. .rai sous les y eux îles f ragment s de
t r o i s iml ivulns apparLenanl pcul -èi rc à t roi s espèces distinct
e s , el si iriuicun de ces del iris, bien que la moi t i é du corps an
m o i n s y soit exposée, les vertèln-es ne sont à découvert.
I T i i c s n e s c traduisentaa deiiors que par un léger renllcmcnl
d a n s l'épaisseur de la iame à laquelle le poisson est réduit.
C e t t e épaisseur n 'étant que de d eux mi l l imèt res au plus sur le
( r a j e t d e s verlèbres, el les écailles qui forment la croûte de
la hune n 'étant nullement brisées ni dérangées par l'elTet de
l a pression, il est bien dil'licile d e n e pas admet t r e que l'cpine
d o r s a l e était formée en g rande partie d'une substance molle,
chez; les l î u g n a t h u s , de n ième que chez les L é p i d o l u s , comme
n o u s l'avons déjà vu pour ceux-ci. Aussi me demandai-je si
l e s vertèbres de VE. chirotes (Agassiz) élaienl osseuses à
l ' i n t é r i e u r , el m ême si le poisson ainsi d é n ommé appartient
b i e n au genre?
t( Il est évident, dans tous les cas, que l'/i. pnclongus,
d ' u n e part , n e |)euL ê t r e placé ailleurs qu' à côté des E. Philpotioe
et orlhosiomus (Agassiz"), et de l 'antre, qu'il ne fait point
d o u b l e cm])loi avec la s eul e espèce que l'on connai s s e dans le
• l u r a supérieur ou moyen, VE. microlepidotus (Agassiz). En
e f f e t , b ien que celui-ci n'ait point encore ét é décrit, ni figuré,
l ' on sait que ses écai l les sont beaucoup plus peliles proportionncUemenl
que dans les autres espèces.^ or, les écailles du
•proelongiis ont le m ê m e développement que chez les es|)èces
q u e j'ai citées tout à l'heure. Les caractères génériques et
s p é c i l i q u e s suivants p rouvent Taflinite de la nouvel l e espèce
a v e c cel les qui ont été établ ies par M. Agassiz.
u Le corps e s t élancé; sans la têt e qui ma n q u e , il a u n e long
u e u r de 36 centimètres, la queue comprise, et u n e hauteur
d e 6 c e n t imè t r e s seulement, mesurée près de la nuque, se
r é d u i s a n t à 3 près de la q u e u e . La dorsal e est p lacée au-dess
i i s de l'espace qui sépare les ventrales de l 'anale; elle est
c o m p o s é e d 'une douzaine de i-ayons dont les quatre premiers
s o n t rapprochés, et les suivants plus écarlés les uns des
a u t r e s .
« La caudale est fourcl iue cL i n é q u i l o b e ; Textrémi t é de la
c o l o n n e vertébrale se relevant forlement vers le lobe siij)ér
i e u r . Les rayons du milieu se dicholomiscnt près de leur
b a s e , les aut res restent indivis sur leur longueur presque ent
i è r e , Des fulcrcs iin peu plus développés au bord supérieur
(|u"au bor d inférieur, garni s sent les p remier s rayons des doux
l o b e s de celte nageoi re. La dorsale cl l'anale onl aussi des
f u l c i ' e s , ma i s j e n 'en vois point aux venl i 'ales , qui sont petites
e t formées de q u a t r e à cin(| r ayons seulement . Je n e puis rien
d i r e des pectorales qui manquent . L'anale estasse/ développ
é e , elle se couiposc de huit à neuf rayons, et elle occupe
u n e position moins é loignée desvenlrales que de la caudale.
c( Les écailles sont fortes, rhomboïdales, Èi p e u près aussi
h a u t e s que longues sur le milieu des IJancs, où elles sont le
p l u s grandes, déjà moins hautes sur le dos, mais beaucoup
m o i n s encor c sur l a région abdoiiiinale où leur longueur est
a u moins tripl e de leur hauteur . Leur face externe porte des
s t r i e s irrcgulicres, à peu près parallèles aux côtés supérieur
e t i n f é r i e u r , et se terminant en dentelures lines sur le bord
p o s t é r i e u r . La face interne est lisse, quant aux écailles du
d o s el des côtés, mai s m a r q u é e de g ranulat ions pour celles du
v e n t r e . J e n'ai pas pu voir d'onglet en lenon qui s'allongeât
d ' u n e écaille sous l'autre, mais l'articulation s'opère en feuill
u r e , c'est-à-dire par l'amincissement des bords entiers des
d e u x plaques qui se r e c o u v r e n t dans une môme série dorsov
e n t r a l e . Le nombr e de ces séries est de p lus soixante-quatre,
e n t r e la naissance des rayons du milieu de la caudale et la
c e i n t u r e thoracique. Leur direction n'est presque pas sin
u e u s e .
« Ce poisson devait r e s s emb l e r b e a u c o u p à VE.orlhoslomits
(.Agassiz), mais il a v a i l u n e taille plus al longée, et des écailles
d o n t les stries superficielles, au lieu de partir du centre
p o u r diverger en éventail jusqu'au bord postérieur, s'ctend
a i e n l , comme je l'ai déj à dit, longi ludinalement de l 'avant à
l ' a r r i è r e . Près de la q u e u e , les écai l les de VE. proelongxiî n'off
r e n t pas une forme différente de celles de la région antér
i e u r e , contrairement à ce que .M. Agassiz a remarqué sur
VE. orthostomus.
« Telle est l'espèce d'Eugnathus dont le g i sement a fourni
l e s f ragment s les moins incomplets. »
§ 3 .
P O I S S O N S CYCLIFÈRES
c< Il m e reste ma int enant à p a r l e r des e spè c e s qui , non-seulem
e n t par leur squelel t e complètement o s seux, ma i spa r leurs
é c a i l l e s minc e s , arrondies et imbr iquées , semblent se rapproc
h e r d'une manière plus ma r q u é e dcsMalaco[ ) lérygiens abdom
i n a u x de la f aun e actuelle, qu'aucun des genres jurassiques
d o n t il a déjà été question dans cette notice. Je n'ai pas bes
o i n de rappeler que j e m'occupe exclusivement ici des poiss
o n s fossi les de Cer in, et non de l 'ensembl e de l'ichiliyologie
j u r a s s i q u e ; cependant , qu'il me soit p e rmi s de r ema r q u e r que
le groupe que j e viens de c i rconscr i re, comprend une portion
c o n s i d é r a b l e des Saïu'o'ides de M. Agassiz, et qu'il tend à s'acc
r o i t r e encore, soit par l\\dililion des Oxygonius (Agassiz),
d e s Cerff)HU?'u.5 ( E g c r t o n ) (1), des Tharsis (Giebcl) (2), et de
mon Oligoplcurus, soit par le démembrement probable du
g e n r e Tlirissops. Il y a lieu de voir aussi quel s sont ceux des
L é p i d o ï d e s qui, par leurs écailles minces, arrondies etimbriq
u é e s , el par leur axe ver tébral ossifié, doivent s 'éloigner des
(1) Brodi«, Fossil insecls, p.ltl el pi. 1.
(2) Fauna der VOTWCU, t. 1, 3«abili., p. IW.
(3) Fauna der VonvcU, l. I, 3'abili., p, I-il.
a u t r e s genres de cette fami l le, el v e n i r prendre place à côté
d e s ¡Mégalurus et des Thrissops, alors même (jue ces espèces
a u r a i e n t des dent s e n brossi î ou peu aiguëes; car la dentiiion,
p r i s e isolément, ne peut pas prévaloir, au moins dans une
c e r t a i n e mesure, sur les caractères réunis de l'ossification du
s q u e l e t t e cl du mode de squamalion.
« M. Giebel a p l a c é presque tous les g enr e s dont il s ' agi t dans
u n e famille qu'il nomme \c?,Aniiadoe (3). M. I l e cke l a déj à fait
r e m a r q u e r le peu de convenance de p r endr e pour type d'une
f a m i l l e d ' animaux fossiles une espèce connue seulementdans
la f aune vivante (4). J'ajoulerai que l'assimilalion de VAmia
calva avec les genres fossiles est purement hypothétique,
p u i s q u ' e l l e repose sur la struclurc analomique de certains
v i s c è r e s dont la fossilisation n' a pas conservé la trace. D'aill
e u r s , si l'on admel que les caractères assignés parM. Agassiz
à ses Gano'ides doivent ëlrc abandonné s |)Our c eux que M. J.
i \ I u l l e r y substitue (f)), pourquoi ne pas abandonner aussi
la supposi t ion que tout ce qui n'apj iart icnt ]ias a u x Placoïdes,
(Í) Ilcilr. zicr Kcniilniis der foìs. Fische Oslen-cielii, \"> ablh., p.
(ÖJ Ueherdcn litai der Ganoïdun; Berlin, ISiO.
d a n s l'icblhyologie du Jura des époques antérieures,(io?7 app
a r t e n i r aux Gano'ides'?
M Les géologues ne sauraient assez signaler les exemples
o ù l'on voitl a doctrine des r e n o u v eUeme n t s brusques el comp
l e t s entre des faunes consécutives entraîner les paléontol
o g i s t e s qui la sout iennent à se jierdre dans le cercle vicieux
d e la déterminat ion des fossiles par le g isement el du gisem
e n t par les fossiles (l). »
F A M I L L E » E S LEPTOLlîPiniîS
Geni\e OLIGOPLEUaUS, Thiollièue.
OLIGOPLEUllUS ESOCINUS (Tmot-tiiiiiE).
Olifj. esoc., TiiiDix , 2" notice, ii" 2(-.
« Sous le r a p p o r t des p ropor t ions du corps, de la conformat
i o n du squelel t e et d u contour des écai l les, ce n o u v e a u genre
s e rajiproche des Mcgalurus (Agassiz) (2). H en dilTère cep
e n d a n t dans u n e mesur e qui m e semble excéder celle d'une
s i m p l e c o u p u r e spécifique. Ainsi la dorsale est plus reculée
et a m o i n s d ' é l e n d ue d'avant en a r r ière. La c a u d a l e , bien plus
f o u r n i e , n'est pas arrondie, ma i s échancrée poslérieuremcnl ;
e n outre, cette nageoi r e est h é t é roc e rque ou très-près de
l ' ê t r e . Les côtes sont si faibles, si courtes, qu'à peine les
p e u t - o n distinguer : d e là le n o m générique. Enf in, les écaill
e s g r a n d e s , minces el arrondies, comme celles du Megalurus
lépidolus (3), au lieu d'être marquées de l ignes concent
r i q u e s , sont c o u v e r t e s de t rès- f ines h a c h u r e s dirigées d'avant
e n arrière, et qui n e s'effacent que sur le b o r d postérieur de
r é c a i l l e ; ce bord, lisse et bri l lant , forme la languet te. Vue à
!a loupe , la f a c c inl e rne des écailles est é g a l eme n t burinée de
l i à c l u i r e s serrées, un peu moins régulières que celles de la
s u r f a c e extér ieure, mai s qu'aucune partie lisse n'interrompt.
R i e n ne me sembl e prouver que la substance de ces écailles
f û t osseuse. Elle n'est recouver t e d'une couche d'émail que
t o u t au plus sur lebor d postérieur.
« Quant aux rapports généraux du genre Oligoplcurus, il
a p p a r t i e n t avec les Méga lurus à u n groupe intermédiaire aux
d e u x familles des Caturus et des Thrissops, et qui se comp
o s e de g e n r e s à v e r l è b r e s c omp l è t eme n t ossifiées,et à écailles
m i n c e s , arrondies en arrière, comme chez les Thr i s sops (4^,
m a i s en m ême temps avec un système apophysaire qui n'a
r i e n de c lupéoïde, puisqu'il p résent e les osselets internes gén
é r a l e m e n t forts et cour t s des Caturus.
« J ' é t u d i e ces détails et c eux qui vont suivr e sur d e u x exemp
l a i r e s dont l 'un, en particulier, csl complet et bien expose
s u r d o u b l e plaque. Le poisson a 4 5 cenl imèt res de longueur
t o t a l e , sur laquel l e la tète en prend 10, cl la queue 8, e n par -
l a n t du mi l ieu du rét réci s sement extérieur de son pédicule.
S u r cc m ême pédicule, la h a u t e u r du corps esl de 5 cenlimèt
r e s , mai s elle est de 12 s u r l a verticale desvenl rales . On voit
q u e celle espèce n ' ava i t pas la taille p lus é l anc é e qu'une alose
o u une carpe, ou parmi les espèces coral l iennes, que les Lép
i d o l u s el les jMégalurus.
(( Les ver tèbres sont évidennuent tout à fait o s s i f i é e s , plus
h a u t e s que longues, surtout près de la lète, forlemenl enn
é e s sur leurs bords qui s'unissent étroitement à ceux des
v e r t è b r e s voisines, d épourvue s des saillies e l d é p r e s s i o n s qui
o r n c n l celles des Thr issops, et au n omb r e de soixante-deux
à soixante-quatre, dont vingt-deux à vingt-quatre pour la
q u e u e , l lemontanl très-hautdans le lobe supér icurdc la caud
a l e , la colonne dorsal e ydiminue rapidement de volume, et
s e jierd en s'efllianl cnti'o les rayons qui vont foi'iner l'angle
s u p é r i e u r de la nageoire. Tous les rayons qui at teignent le
(1) no nombreux faits soiU venus conllrmor ces judicieuses réflexions do M. Tliiollibrc.
P- Oeiv.
(2) Agassiz, Recherches oic-, l. II, 2« part., p. US,
b o r d postérieur de la caudale ont donc leur origine sous les
v e r l è b r e s . Si l'on contestait que ce fût là une queue hétéro -
c e r q u e , dans tout e la r igueur du mot, je crois qu'un grand
n o m b r e des poissons fossiles auxque l s on a jusqu' i c i attribué
l ' h é t é r o e e r c i c , pourraient être, sous ce rajijiort, l'objet des
m ê m e s objections que l 'Ol igopl eurus . Du reste, le contour de
l a c auda l e est à peu près symét r ique par rapjiort à u n e ligne
q u i , du fond de l'échancrurc, irait passer au milieu des
f l a n c s .
(( La dorsal e est oppos é e à l 'anale, et non ¡)os aux ventrales
c o m m e chez les Méga lurus . L'une et l 'autre n ageoi r e impaires
s o n t composées d'environ douze rayons, qui décroissent
d ' a v a n t en arrière avec assez de rapidité, cl commencent à
s e dichotomiser non loin de leur b a s e . Il existe de petits fulc
r e s aux p r emi e r s rayons de la dor s a l e, de m ême q u ' a u x rayons
s u p é r i e u r et infér ieur de la caudale. Ils soni très-faibles. Je
n ' e n vois pas à l ' a n a l e , ni aux nageoires pai res ; il est vrai que
les uns cl les autres sont moins observables sur les échantill
o n s . Les v ent r a l e s sont p lacéesà égale dislance de l 'anal e et
d e s pectorales, et, comme cellcs-ci, elles n 'ont pas un dével
o p p e m e n t qui soit relat ivement plus considérable que celui
d e s a u t r e s nageoires. L'ensemble de ces a])pendices indique
u n médioc r e nageur.
u J 'ai dit q u e les côt e s é taient e x t r êmeme n t petites cl faibles,
Les a p o p h y s e s épineus e s sonl , ainsi que cel les des Caturus,port
é e s sur de pet i t s b o u t o n s ou apophyses articulaires, et se rej
e t t e n t en arrière; elles sont droi tes, fortes et courtes. Eutre
l e u r s ext rémi té s supér ieures prennent naissance des apophys
e s musculaires, inermes, qui sont u n peu plus longues que
l e s épineuses , mai s qui sont pour tanl loi n d'atteindre le dos ;
e n sorte que celui-ci ne devait présenter qu'une épaisse
m a s s e mus cul a i r e jusqu'à l 'origine d e l à dorsale. Les osselets
s u r - c p i n c u x qui portent les r ayons de la dorsale sont longs
e l cyl indr iques. Leur tête articulaire n e présent e qu'un faible
r e n f l e m e n t . Les qua t r e preui iers de ces osselets s'intercalent
i n f é r i e u r c m e n l entre les dernières apophyses musculaires;
p u i s celles-ci disparaissent , et en même temps les apophyses
é p i n e u s e s se redres sent , se renforcent et s'allongent u n peu,
p o u r recevoi r entre elles les extrémités inférieures des huit
o u neuf derniers osselets sur-épineux.
« L ' appa r e i l a p o p h y s a i r e de l ' ana l e est s ymé t r i q u e avec celui
d e la dor sale, il cor respond à des apophyses épineuses infér
i e u r e s b ien d éve loppé e s , qui succèdcnt aux vestiges de côtes
d e la r égio n abdominale, et qui, après avoir r e ç u ent r e elles
l e s extrémi tés s u p é r i e u r e s des osselets sur lesquels s'articule
l ' a n a l e , conservent une forme et une direct ion semblables à
c e l l e s des neurapophyses, jusqu'à ce qu'à l'approche de la
c a u d a l e elles deviennent plus fortes et plus droites et reç
o i v e n t entre elles les rayons du lobe inférieur de la queue,
f.a disposi t ion de ces rayons offre u n e irrégularité qui t ient à
la r e n c o n t r e oblique des deux axes de symétrie bi-latérale,
s u i v a n t lesquel s sont ordonnés, d'une par t les apophyses des
v e r l è b r e s , e tde l'autre les r a y o n s eux-mêmes delauageoire.
L e s rayons correspondant à l'extrémité des apophyses infér
i e u r e s des v e r l è b r e s qui rcmonlei U au-dessus de l'échancrure
(S) Agass., loc. cil., l.lf,2<! parUe, p. U6 cl pl. Ut'.
(i) Le type des_ Thr i s sops est pour moi le T. formes us (Agassiz).