incisivcs; par les ìicnnires en relief du bord anlévicur de
leurs ccaillcs; 3° par les lames antérieures des apophyses
épineusesi 4" enfin, mais moins sûrement, par la forme
allongée cl symcti-iijue des 7iagcoires iinpaires qui bordent le
dos et le post-abdomen jnsqu^à la naissance de lu caudale.
J e m; pense p:is (¡u'aucun clo-ccs cnraclcres, pris isolcnicnl,
a i t n n c v i i l e i i r d c c i s î v e . Ainsi, ]cscni-(:ScrobocUis(i\]iinslcrXt)
(jiii a, dil-oii, la dentition, et n'a pas les écaiUes ni les nag
f o i r e s des Pycnodonles , appartieni U'cs-probablemcnt à un
aiili-e gi-oupc. Encore moins serais-je disposé il placer dans los
Pyciiodonlcs le Te I r a g o n o I c p i s seinicinctns (Bromi),
bien que les écailles de ce pcisson, d'après Qurnsi.dt (5),
soient plein-olcpidJcs ; ;Ulci)d(i qne les dénis n'ont pas la fornie
ni la disposition lypiqnes de cotte famille. J e ne dirai rien des
genres que Ton n'a ctablis que sur des dents isolées , ni mcnie
de ceux qui l'ont elé sur des fragmenis de mâchoires ; tant que
Ton ne possédera pas de données plus étendues sur ces genres ,
l e u r valeur et, à plus fòrte raison, leur position parmi les
T y c n o d o n t e s , restent douteuses. Tels soni les Gyroncluis,
A c v o t e m n u s , Splioerodiis, Clobniodus, Capitodus,
I M i y l l o d u s , etc.
Par ces retranchements definilifs ou provisoires, la famille
o t e i n l e des Pycnodonles se trouve réduite, pour le moinent,
aux quatre genres : P y c n o d i i s , î\Iesodon. Gyrod
P l a t y s o m u s . \'oyons rapidement comiiienl on pei
l e s
distinguer les uns des autres.
r Les P latysomus (Ag.)doivcnl aux observations de sir
P h i l i p Grey Egerlon (3) leur position parmi les Pycnodonles.
Ce genre est le plus ancien dont on connaisse des individus à
peu près entiers, pour cette famille. Suivant M. Agassiz, qui
l'avait d'abord range avec ses Lépidoïdes, il aurait eu des représentants
dés l'époque carbonifcrcj mais la généralité des
P l a t y s o m u s est permienne. Leurs dents trouvées isolément
avaient ilunné licJu à la création du genre Globulodus
CMiìnster). On distingue ces poissons des autres Pycnodonles
•I l 'aide des fulcres dont le bord exicnie du lobe" supér ieur de
la caudale est garni , et des écailles qui recouvrent ce lobe et
non le lobe inférieur. L'on se rappelle, en oulrc, que
M. lîeckcl a annoncé que la portion ossiOée du squeletle intér
i e t n ' é t ; i i t à peu près la même que celle des U n d i na , moindre
par conséquent que chez les autres Pycnodonles. J e n"ai pas
d'exemplaire de Platysomus. Il
j les poissons qu''un a rangés dans ce genre
des Pycnodonles, car s'il en est qui aient
mme il. Agassiz a cru ra\oir vu, il
, jusqn a present,
, ont la cotn'onnc
l ' o c c a s i on d'exair
r e s t e à vérilÎcrsi ton:
ont bien la dentition
des dents en brosce
faudrait les piacer ailleurs.
Les Gyrodus (Ag.)qui n'ont été trouvés,
que dans les gisement s jurassiques on crétai
de leurs dents molaires marquée de sillons circulaires, cl de
stries rayonnant autour d'un mamelon central, niais la détrition
eiTace peu à peti ces scnlpUires. Les incisives sont plutôt coniques
que tranchantes. Il y en a, je crois, six ou liuii au bord
a n t é r i e ur de chaque mâchoire. i\I. A. Wagner, de Munie!»,
auquel on doit ime revision des Gyrodus des schistes lithographiques
de la Bavière (-'j), a ajouté à la diagnose du genre
les données suivantes : I'' la face est pour ainsi dire tronquée
m avant, les mâchoires n'ayant pas aulanl de saillie «¡ne chez
les autres Pycriotionles ; la colonne vertébrale est placée
vers le liers de la haulciir du corps, en parlant du dos, tandis
q a e l l c partage moins inégalement les deux régions dorsale et
ventrale des Pycnodus ; S" la queue forme deux lobes
dislincts et largement écartes, tandis qu'elle est plutôt Icrmi-
()) Bciiroegc c/c., II. V, p35- î 1.1,
(2) l/aMuch eu-.,
(3) Voyez Pvrminn fossils in Paloeonlogrophicnl Sncioly.
) , p. 221 (
Quart. Jouri.aloflhoGcol. doc., l. V, i)arl. I, p. 32D.
(4) Voyez /îc iriBjB ;Kr Kanntnis^ dcr in tTi'n lilh. Schiefora ohgclaj. Fi'schc
AUi. dcr n 6Vos58 d. K. Mad. d. JViss. FI lid. 1 AM. Munidi 4830.
née en arc rentrant ou même coupée verticalement chez les
autres genres. 4® Enfin, j'ajouterai que la squammation est
r n général plus développée chez les Gyrodus que chez les
P y c n o d u s , soit en ce^ que les écailles sont plus épaisses,
soit en ce que les rangées pourvues de nervures .saillanlcs
couvrent non-seulemenl la portion antérieure du corps, comnu!
sur les Pycnodus , mais aussi le dos cl les lianes jusqu'au
voisinage de la queue.
3 " Le genre M e s o d o n a été établi récemment , par le savant
professeur allemand que je viens do citer , pour recevoir deux
espèces des schistes lithographiques de Kchlheim que M . Agassiz
avait placées dans SOS G y r o d u s , et qui en diiïèrenl surtout
par un plus grand développement des nageoires impaires.
I . ' a n a l e et la dorsale ont leur contour extérieur arrondi suivant
un arc de cercl e dont le ccntro est placé en dedans de la ligne
du dos. Chez les autres Pycnodontes, la portion antérieure de
ces nageoires se détache en nn lobe souvent très-aigu, cl la
courbe qui limite extérieurement les rayons a sa concavité
tournée en dehors. La caudale des M c s o d o n est en forme
d ' é v e n t a i l , c'est-à-dire qu'elle se termine en arrière par une
courbe phitùl saillante en dehors que rcnlrante. Les dents et
les autres détails participent des formes de celles des Gyrodus
et des Pycnodus.
4 ^ Q u a n t aux P y c n o d u s , lypesde la fami l le, ils l 'ont repré.
sentée depuis le Keuper jusque dans l'époque eocène. Plus var
i a b l e s dans les proportions do leur corps que les genres pré.
cedents , ils sont tantôt plus allongés , tantôt plus hauts et plus
courts qu'aucun d'eux. Les dénis en pavé sont disposées comme
c h e z les Gyrodus, cl tantôt subcirculaires, tantôt subcylindi'iques;
mais 'ce qui les distingue , c'est que la surface en esl
lisse et arrondie. Les incisivcs sont plus fortes et plus tranc
h a n t e s que celles des G y r o d u s , cL leur nombre n'est, pour
l ' o r d i n a i r e , que de quatre à chaque mâchoire. Les écailles sont
t r è s - m i n c e s , sans stries ni granulations, el cel les de la nuque
c l d'une partie des (lancs sont les seules ordinairement pourvues
do nervures en relief. Les nageoires dorsale cl anale atteignent
leur plus grande hauteur près de leur origine, et constituent
d ' a b o r d deux ailerons taillés en pointe aiguë , puis leurs rayons
se rac cour c i s sent rapidement en arrière , et bientôt ne forment
plus qu'une espèce de frange qui borde le dos' et le ventre
a naissance de la caudale. L'anale esl ordinairement
1 peu plus en arrière que la dorsale. La queue est
. i s qu a
p l a c é e
forte et se termine en deux pointes séparées par une échancrure
peu profonde, quand la nageoire est pleinement ouverte. Ses
grands rayons ont leurs articulations découpées en gradins. Le
museau est plus allongé et plus poiniu que chez les'Gyrodus,
et l'orbite est placée trcs-haut. L'axe vertébral partage en deux
moitiés à peu près égales la hauteur du t ronc, du moins à partir
e l en arrière de l'origine de la dorsale cl de l'anale; car en
avant de ces nageoires, la colonne-dorsale se rapproche plus
de la nuque que de la gorge.
J e n'ai pas fait mention du genre M i c r o d o n , qui avait été
établi pour les P y c n o d u s à molaires petites et subcirculaires ,
parce que les espèces que i\I. Agassiz atlribuait à ce genre,
r e n t r e n t , d'après les observations de M. Wagner, les unes
dans les G y r o d u s , les autres dans les P y c n o d u s . l lya d'ailleurs
tous les passages entre la dentition des Pycnodus à molaires
allongées cl celle des espèces à molaires subcirculaires.
J ' a v a i s déjà reconnu le fait en ISyO à propos d'une des espèces
du lîugey ; aujourd'hui je crois même qu'il eu est dont la mâchoire
supérieure pourrait être rapportée au type des !\1 i c r o d o n
de i\L Agassiz , et la mâchoire inférieure à celui des Pycn
o d u s . L'emploi du caractère tiré du volume et du contour
des dents doit être restreint à la distinction des especcs, cl
e n c o r e exige l-il beaucoup de circonspection.
Les gisements du Pugey sont riches en P y c n o d u s , tandis
que les Gyrodus y sont très-rares. Sur plus de trente eM'inj
— Ili —
plaires (entiers ou en fi'agmonts) de ces poissons que j'ai
r e c u e i l l i s , un seul appartient au dernier de ces deux genres.
Dans les schistes lithographiques de laSouabc, les Pycnodus
sont au contraire bien moins abondants que les exemplaires de
G y r o d u s .
Après avoir ainsi cherché à caractériser la famille et à
distinguer les divers genres de Pycnodontes , j e vais décrire les
espèces d e P y c n o d i i s q u i se trouvent dans les gisements coralliens
du Jur a des bords du Rhône. J'emploierai, pour différenc
i e r ces espèces, les caractères que me fournit l'examen comp
a r a t i f des proportions du corps entier, de la tête, des
nageoires et des dents; j'utiliserai aussi le nombre des apophyses
épineuses, des rayons des nageoires, et celui des rangées
de iilets osseux qui représentenL les nervures des écailles.
Pycnodus Sauvaîjausi (Thiol.).
(Voyez lo |ilandic porta ni ce lilre.)
Celte cspcco, la plus grande de ce genre que j e connaisse,
a déjà été annoncée dans ma notice de 1850. Il n'en a été
trouvé qu'un seul exemplaire; la planche le représente de
grandeur natm-elle. On voit que la port ion dé la plaque oii s'étendait
le bord de l 'abdomen, a été malheureusement perdue.
Pour con)])lcter, par la pensée , le contour inférieur du corps ,
on a les deux données suivantes qui résultent de l'examen
c o m p a r a t i f des autres espèces. D'abord, la courbe du bord du
post-iibdonien, jusqu'à l'origine de l'anale, doit être symétrique
à celle que suit le dos jusque sous la nageoire dorsale; le"
développement des deux nageoires ne diffère que d'une manière
peu importante; puis, entre'la naissance de l'annle et l a gorge,
la carène abdominale doit avoir une direction à peu près
p a r a l l è l e à celle de la colonnc vertébrale. D'après ces données,
il est probable que le profil de l 'abdomen, s'il était complet,
passerait à un centimetre au-dessus de la ligne supérieure de
l a lettre du lilre de la planche.
Quoique la forme générale du corps fût moins haute cl un
peu plus allongée que celle du P. e legans (Microdon
e l e g a n s , Ag.), ce poisson avait cependant un contour plutôt
s u b c i r c u l a i r c qu'ovale, si l'on fait abstraction de la queue. La
tète est forte, sa longueur entre pour les deux cinquièmes
dans celle du corps. La queue est grande, largcmenl ouverte
et même bilobée ; ses plus grands rayons ont perdu, sur le
f o s s i l e , près de la moitié de leur développement originiiirc.
Les proportions des nageoires anale et dorsale n'ont rien qui
s ' i ' l o i g u e du type des Pycnodus .
L ' e x a m e n des détails de la structure de la tcte nous montre
d'abord un museau saillant et incliné vers le bas ; la distance
e n t r e le bout de la mâchoire supérieure el l'orbite est égale à
quatre fois le diamètre de cette cavité , et ce diamètre se trouve
environ sept fois dans la longueur totale de la tele. Deux os
allongés en forme de lames garnissent l'intervalle entre l'oeil el
la bouche. Celui du haut dépend sans doute de l 'ethmo'ùlc, celui
de dessous du sphénoïde. On ne voit de trace ni d'os maxillaire,
ni d'os transverse qui recouvre l'espaee angulaire limité par le
bord estcrne de la [ilaqiie voinérienne , et par la lige montante
du prémaxillaire ; celui-ci est double et n'a pas de branche hor
i z o n t a l e . La convexité du profil est faible, si ce n'estàl a partie
.supérieure du erànedont la forme n'est, du reste, appréciable
(pie par rempreint e laissée sur la pierre, les os ayant disparu.
On peut cependant juger que la voûte du crâne ne devait pas
être composée de pièces bien épaisses, ni surmontée de crcles
osseuses fortes el saillantes, parce qu'on en verrait les traces
en creux à la surface de la plaque calcaire. La boîte cérébrale
n e devait [lass'allonger beaucoup en arrière, lien sera question
avec plus de détails à propos du P. Bernardi, dont la description
suit celle du P. Saumnausi.
l ù i l r o ta lame du s[>héno'i'dc cl les pièces opcreulaircs, se
montrent les restes d'un tympanal et, en dessous, ceux d'iui
os jugal . Tous ces os ont leur surface semée de granulations
i r r é g u l i è r e s , cl là ou celte sin-face est entamée, le tissu semble
l â c h e , comme si le cartilage y dominai t : pourtant la structure
est fibreuse, surtout à la superficie.
La mâchoire inférieure est remarquable, d'abord parl a séparation
qui existe entre l'os double qui porte les incisives cl
l ' o s dentaire, puis par le prolongement de ce même os dent
a i r e en une branche montante , innlanl une apt)physe corono'ide.
La saillie latérale de la branche montante est affaiblie
sur la figure lithograpliiée ; la pièce s'atlaehait à la niàchoire
s u p é r i e u r e , au-dessus de la plaque vomérienne, par un épalemcnl
à base dcmi-circulaire qui devait fournir un vigoureux
point d'appui aux muscles qui déterminaient les mouvements
de la mandibule.
Quant d e n t s , les incisivcs ne sont qui ombre de
quatre à chaque mâchoire, deux pour chaque intermaxillaire.
De ces quatre dents, les deux du milieu sont beaucoup plus
développées en tous sens que les deux externes. Ces dernières
sont assez semblables aux incisives humaines pour les dimensions
et pour la forme; mais les deux autres, vues de face,
ont le tranchant de leur couronne oblique; l'angle interne
constitue le sommet ; en sorte que l'ensemble des quatre incisives
rappelle la disposition en forme de bec de l'armure dentaire
des balistes cl des tétrodons. La couronne de ces dents
e s t , du resle, fortement comprimée d'avant en arrière ou de
dedans en dehors, mais le talon intérieur esl épais.
Les dents en pavé qui bordent la mâchoire supérieure ont
leur face latérale externe aplanie, comme si elles avaient été
limées ; il y a même des indices de slries, dirigées d'avant en
a r r i è r e , qui semblent indiquer qu'elles ont été produites par un
frottement dans ce sens, et non par celui qui résultait du
mouvement de haut en bas des deux mâchoires. L'usure est
moins sensible à la face inférieure de ces dents. La rangée
q u ' e l l e s constituent est en partie cachée par la branche mont
a n t e de la mandibule inférieure; leur nombre est de dix ou
o n z e , dont sept sont visibles en avant el une seule en arrière
de cette branche montante. L'on voit, plus en arrière encore ,
deux autres dents, mais je ne sais à laquelle des deux mâc
h o i r e s elles apparliennenl. Les autres séries de dents que le vomer
supporte ont été dérangées par la pression, et la plus grande
partie de ces dents n'est pas visible. A la mâchoire inférieure ,
les dents de la rangée externe sont seules exposées, encore no
le sont-elles que par une portion de leur contour; toutes les
autres sont cachées par la gangue ou par l'os dentaire. La
bi'isurc qu'on remarque au travers de l'os frontal et des souso
r b i t a i r c s , et qui passe en arrière des mâchoires, rend libre
le fragment de la plaque calcaire auquel adhère la partie antérieure
de la icle ; quand ce fragment est enlevé, on voit sur
la tranche deux grosses dents placées plus bas que toutes celles
qu'on peut altribuer à la mâchoire supérieure, cl en même
temps beaucoup plus reculées qu'aucune d'elles , car l'une des
deux est a peine recouverte par le bord du fragment libre. Il y
a lieu , d'après cela, d'admetlre que les rangées de dénis en
pavé qui sont cachées, se prolongeaient fort loin dans l'arrièrebouche
; cependant il n'est pas impossible que la mandibule
g a u c h e , dont aucune portion ne se montre, n'ait élé refoulée
en arrière, cl que les deux dents dont il s'agit ne soient plus
à leur place normale. Toutes les dents ont leur email intact,
leur couleur brune tranche sur la leinte blanchâtre en dedans ,
cl rosée en dehors des autres os de la tête. Leur dureté est cons
i d é r a b l e , mais comme leur base est étroi t e , elles se détachent
f a c i l e m e n t des mâchoires. Le collet des incisives est creusé
d'un alvéole inlcrnc.
L e préopcrcule a sa branche moulante étroite, trcs-allongée
et à bords parallèles. Le retour en éqiicrre se fait par un
coude arrondi , et la branche horizontale est très-courte.
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