.npophyses iiifJrieures. Leur cp.nissem- diminue , leur largciiv
augmente en rtiricre clils s'ccnrlent clavanlagc entre eux, à mesure
qu'ils s'insùreiit pins près du milieu de la nageoire. Les
articulations transversales et les lilcls longitudinaux dans lesquels
ils se stdjdivisenl, deviennent aussi plus nombreux et
plus rapprochés en suivant le même rapport avec la position
([u'ils occupent. Je termine ces détails sur la nageoire caudale
du P. Bcrnardi, en indiquant la formule générale des rayons
dont elle se compose : 2 , 1 , 9 , 9 , 1 , 3 . La distinction entre les
detix séries des rayons internes est artificielle, comme on le
comprend , la ligne mo'diane n'c'tant pas précisée.
Les téguments du P. Bcrnardi me sont aussi incomplctenicnt
connus que ceux du P. Sauvanausi cl des autres especes
du Bugey. Ce que Ton en voit encore se borne aux filets osseux
et obliquement articulés qui croisent les apophyses épineuses
de la partie entérieure du corps, et dont le nombre est de
1 3 ou 14. Les deux ou trois filets qui se rapprochent le plus
de rinsertion delà nageoire dorsale, restent beaucoup plus
courts que les pre'cédents; cettx-ci traversent l'espace vide entre
les demi-vertèbres supérieures et inférieures et se confondent
ensuite parmi les osselets des côtes. Il est vraiment surpi'enant
que les nervures des écailles soient aussi bien conservées , tandis
que les écailles elles-mêmes ont (olalement disparu, cl Ton a
peine à croire que le tissu de celle-ci ait clé osseux ou émaillé.
Le dessinateur a omis d'indiquer les traces de deux ûlamenls,
très-minces et Ircs-rapproclics l'un de l'autre, de consistance
analogue sans doute à celle des filets osseux eux-memes, et
qui suivent la courbe du dos à une petite distance en dessous,
depuis l'occiput jusqu'à la base de la nageoire dorsale. La fonction
de ces libres osseuses semble avoir été de relier entre eux
Jes filets, près de la ligne oii ceux d'un fiane venaient s'unir
à ceux de l'autre. On peut les voir sur la figure du . Egertoni.
Le nom que j'ai donné h cette espèce est destiné à rappeler
aux géologues cl aux botanistes le souvenir de W. I3ernard
(de Nanlua).
PvCNODUS IvlER! (Thiol.) (1>
J'ai étudie celte espèce sur l'exemplaire qui est figuré dans
SCS dimensions naliu-elles, cl sur im grand fragment d'un
second individu dont la taille est un peu plus développée: L'un
et l'autre proviennent du gisement de Cirin.
Le P. liieri est, de tous les P y c n o d u s connus , celui dont
le corps est le plus allonge par rapport à la hauteur. Pour la
forme générale, il n'a pas d'analogue dans le terrain jurassique,
et le P. p l a l e s sus du I\Ionle-Bolca est le seul qui s'en
rapproche ; encore chez ce dernier le diamelre vertical le plus
grand n'est pas même compris deux fois dans la longueur du
corps, tandis que la hauteur du P. Ideri n'est que le liers de
la distance qui sépare i'exti'émité du museau de la naissance
de la caudale.
La forme généraie de cette dernière espèce présente encore
cette particularité que le maximum de la hauteur n'est pas
sous l'insertion de la nageoire dorsale, mais vers la ceinture
lumiérale. Aussi la ligne du dos qui, chez tontes les autres
espèces, s'élève de l'occiput à la dorsale, reste droite chcz le
P. Itieri. La position des deux nageoires dorsale et anale est
aussi plus reculée ici que dans les autres formes de Pycnodus.
Le contour de la trte ne diÎK're pas de celui des autres espèces
jurassiques d'une manière bien marquée. La queue, que je
n'ai pas vue dans son enlier développement, me semble moins
largement ouverte que d'ordinaire, mais ce qu'il en reste
montre que la forme allongée de ses deux lobes devait correspondre
à celle du corps..
Quelle que soit d'ailleurs la diiTércnce entre les proportions
exlcricures de celte espèce et celles des deux précédentes , la
(J) Vn_Yf2 la pl.mclie où ccllc cspfccc csl rcpruscntéc.
structure cl le nombre des pièces qui composent le squelette ,
n'offrent pas de variations remarquables. Ainsi l'arrangiimcnl
des écussons au-dessus el au-dessous de l'espace que remplissait
le cordon central, ht disposition des apophyses articulaires,
de pari cl d'aulre des tiges des apophyses épineuses , la forme
des crêtes ou lames dont le côté antérieur de ces liges était
pourvu , et memo le nombre de ces pièces restent les uicmes
chcz le P. Itieri que chcz ceux que je viens de décrire. Les
osselets interépineux et les rayons des nageoires anale et dors
a l e , sembleraient, en raison de la position plus reculée de
ces nageoires, devoir être beaucoup moins nombreux, niais
CJnime ils sont plus serrés que chez les P. Saw'anausi cl
Beviiardi, les nombres ne diilcrent que de cinq ou six.
Je trouve pour les apophyses épineuses supérieures : onze
avant la dorsale, vingt-deux sous cette nageoire cl neuf pour
la queue, total quarante-deux ; et en dessous de l'axe vertébral
: treize côtes (1), quinze apophyses épineuses posl-abdominalcs
et huit ou neuf caudales, total trente-six ou trente-sept.
Aux vingt-deux apophyses supérieures et aux quinze inférieures
correspondent quaranle-huil rayons cl porte-rayons pour la
dorsale, cl quarante pour l'anale, 11 y a par conséquent, pour
une même quantité d'apophyses épineuses plus d'osselets intorc
pin eux el de rayons à l'anale qu'à la dorsale. C'est imc observation
qui s'applique aussi aux autres espèces. Les lobes
antérieurs de ces deux nageoires comprennent Ttm dix-huit et
l'autre quatorze ou quinze rayons, dont les quatre ou cinq
premiers, à l'une comme à l'autre, sont plus courls que le
principal rayon qui les suit.
La formule des rayons de la caudale donne les nombres :
2 , 1, 9, 10, 1, 4. Ainsi les rayons les plus rapprochés
du pédicule caudal, soit en dessus, soit en dessous , sont moins
nombreux qu'au P. Sawanausi. La descriplion de la caudale
du P. Bernardi s'applique du reste à celle du P. Itieri, assez
cxaclemcnt pour qu'il soit inutile de donner d'autres détails à
ce sujet. J'ajoute seulement que celte nageoire, admirablement
exposée sur le fossile, a très-bien clé rendue par le dessinateur.
Pour montrer le mode d'arliculalion scalariforme des
grands rayons, il en a été tracé une portion grossie au quintuple
, au-dessus de la queue de l'individu représenté.
Une des nageoires ventrales est visible, quoique ses rayons
Ircs-fins aient e'ié mutilés; elle est placée assez près de l'an.^le
et à l'avant d'un fragment du tube inleslinal qui est encore en
place. Les pectorales étaient plus grandes, à rayons bien pins
nombreux , mais encore faibles cl minces ; elles semblent
avoir été portées par quatre ou cinq os carpicns formanl un
pédicule un peu ))lus long que large. L'empreinte de ccitc
nageoire existe sur le fossile figuré, mais le dessinateur l'a négligée
; elle est mieux visible sur le fragment de mon second
individu, sa position est vers le coude extérieur de l'os huméral
ou claviculaire.
La tête est moins large par en haut qu'elle ne paraît l'ctrc
d'après le dessin, parce qu'une portion du côlé gauche des os
frontaux est figurée en dehors de la ligne médiane. La bouche
est trop fendue, le dessinateur a interrompu lu branche monlanle
de la mandibule inférieure pour représenter des dents que
cet os recouvre, mais laisse deviner. Enfin , l'os scapnlaire n'a
pis le relief, ni même la forme qui lui a été donnée sur la figure ;
mais les détails de l'opercule sont exaclemcnt reproduits. On
ne voit pas les os ethmoïdaux sous l'encroûtemenl que le dé[)ôl
calcaire a laissé sur la région qui s'étend de la voûte de l'orbite
jusqu'à la mâchoire supérieure. Du reste je suis porle à croire
que la têle ne différait que fort peu de celle du P. Bernardi,
h part le renversement et raplalissemcnl général du crâne ;
(1) Pdr lin méscnlcnrlii, le (Icssinnteur n supprimé sur la njinre les cûlcs du llnnc
gaiiciie et les iilols osseux ties ¿cailles pi eu roi ¿pi dies qiil soni visiljlos fc i'aljilomen,
mais Irès-conTusÉmcnt cxposfie», eur lo Tossile. Uno nutre erreur juin rjijlrqirfisi'iilrir
l'osselel pelvien, qui se lorminc par un rcnilumont prfcs rJc l'Inserlion de l'annie, comme
si c'élall le còle, landis que CCI 0 lurrpiii
circonstance qui est la conséquence de celle de la forme moins
haute de la nuque et du dos.
De tous les Pycnodus du Bugey, le P. Iiieri est celui dont
la dentition m'est la plus complélemcnl connue. J'ai prcccdemmenl
exposé, à propos des généralités sur la famille des
Pycnodonles, d'après quels malcriaux il m'avait clé possible
de constater le nombre des séries longitudinales de dents en
pavé pour chacune des deux mâchoires. J'ai réussi, en outre, à
développer la mâchoire inférieure d'un autre exemplaire , dont
les deux mandibules étaient repliées et appliquées Tune contre
l'autre, tout comme l'étaient celles de mon premier c'chanlillon.
Ainsi ouverte, el les deux fragments étant juxtaposés, celte
mâchoire montre ses huit séries de dents molaires, telles que
la figure que voici les reproduit dans leurs dimensions naturelles.
La portion ombrée est une resfauralion faite d'après les
données que mon autre exemplaire m'a fournies; il faut seulement
y ajouter, de chaque côlé, une troisième pelile incisive
dont le graveur a laissé la place vide à la suite des deux autres.
O O
Le second dessin montre la face infériein-e de la mâchoire
supérieure , également de grandeur naturelle. Les dents étaient
en désordre sur Tcxemplaire fossile dont il s'agit, parce que la
pression ne s'était pas exercée exactement dans la direction
perpendiculaire au plan du pave'; mais il était facile de retrouver
leur disposition, puisque j'avais sous les yeux un
autre exemplaire à peu près intact, cl isolé, de celte mâchoire.
Ainsi, la dentition complète des deux mâchoires d'un même
individu nous est connue aujourd'hui.
Le poisson auquel appartenaient ces appareils était d'une
taille qui ne dépassait que d'un dixième, loul au plus, celle
de l'individu que représente, dans ses dimensions naturelles,
la planche lithographiée qui accompagne le texte. Or, qu'on
réduise d'un dixième les proportions de la mâchoire inférieure
dont le dessin est sous les yeux du lecletu-, cl qu'on examine
comment cclte mâchoire pourrait s'adapter à une tcle dont la
hauteur cl la longueur seraient conformes à l'exemplaire lithographie
; l'on reconnaîtra que l'ajustement a dii exiger que la
mâchoire fùl forlement concave dans le sens transversal. C'est
à ce résultat que l'on est aussi conduit, comme ou l'a vn précédemment,
quand on cherche à se rendre compte, soil de la
disparité qu'offre la largeur'des deux mâchoires, soit delà
li'oncature latérale que l'attrition produit siu- les dcnls des ran.
gécs externes de la mâchoire supérieure, chcz les Pycnodus en
général. Or ces deux circonslanccs sont Irès-é vident es chcz le
P. Itieri cii particulier.
Celte espèce a les dents des deux principales rangées de sa
niâchoire inférieure beaucoup plus allongées Iransvorsalemcnl
que celles de la rangée du milieu du vomer ; mais ni l'allonge-
(iicnl, ni la forme cylindrique au milieu delà longueur, et dcmisphérique
aux deux extrémités de ces dénis, ne sufliraient poiudistinguer
, par la denlilion , l'espèce dont il s'agit, de ccllcs
qti'ou coimais.-iait déjà. Les modificalions qu'on observe dans
la disposition des dents qui tapissent le palais, n'oilrcnl pas non
plus un caractère d'une valeur absolue ; ou a déjà vu, en cfTet,
qu'une autre espèce de nos gisements, le P. Benmrdi, possédait
les mêmes particularités de la position oblique des dents
de la deuxième et de la quatrième rangées, ainsi que du
moindre nombre et de récarlement plus grand des dcnls des
trois rangées internes, par rapport à celles des deux rangées
externes de la mâchoire supérieure.
Des faits que la dentition de celte nouvelle espèce nous
apprend , concluons que les déterminations spécifiques des Pycnodus
qui ne reposent que sur des dcnls et même des mâchoires
isolées manquent de certilude. On croyait que la forme des
dcnls du vomer étaient totit à fait semblable à celles de la
mâchoire inférieure {Recherches ele.^l. II, part. 2, pag. 183);
l'exemple du P. Itieri, après celui du P. Bernardi, achève de
nous démontrer que c'est une erreur. Enfin, remarquons
que si ces deux espèces possèdent des mâchoires armées d'une
manière identique, elles s'éloignent pourlant beaucoup l'une
de l'aulre, sous le rapport des proportions extérieures du corps.
Ce qui démontre que les données que l'on voudrait déduire de
ccs proportions, pour deviner les variations de l'armure dentaire
chcz les diverses espèces de Pycnodus, ne sauraient
suppléer au défaut d'observations directes.
J'ai dédié celte espèce à M. Jules Itier, dont les recherches
géologiques cl paléontologiques sur le Bugey, méritaient bien
ce faible hommage.
Pycnudvs WAfiNEui (Thiol. 1S53)(1).
Cette espèce, qui n'atteint pas une taille aussi développée
que les précédentes, et donl le squelcltc est moins robuste, h
dentition plus menue, présente une telle ressemblance avec le
P. c l e g a n s (Wagner), ou Mi c r odo n c I c g a n s (Agassiz),
que pendant longtemps je ne l'ai considérée que comme ime
simple variété de ccllc-là. 11 a fallu que j'obtinsse une série
d'exemplaires plus nombreuse, cl dans laquelle les divers degrés
du développement de la taille fussent représentés, pour que
je reconnusse que les caractères auxquels je n'attachais pas d'abord
une imporlance spécifique , méritaient au moins , par le
fait de leur persistance cl de leur réunion, lu valeur que je leur
accorde aujourd'hui.
Le P. Jragneri á\ñhi-c du P. e l e g a us, en même temps que
du P. Bcrnardi et des aulres espèces connues, d'abord par
une taille plus ramassée; la partie postérieure du tronc, audelà
de l'insertion des nageoires dorsale et anale, clant plus
haute el plus com-le que chcz tous les congénères. En outre, la
série des osselets qui représentent les nervures des écailles
plcurolépidécsj au lieu de ne couvrir que la partie antérieure du
corps, s'élcnd au-dessous de la dorsale cl le long des flancs,
beaucoup jilus en arrière qu'aux autres Pycnodus. i\I. Agassiz
avait compté quinze de ccs rangées d'ossicules (osselets en V),
sur le P. c lcgans , et aucun des exemplaires des autres espèces
du Bugey ne m'en a montré un nombre plus grand ; mais sur
lous les individus du P. Ifagncri, les filets donl il s'agit dépassent
le chiffre de vingt-quatre. On ne cesse de suivre leurs
hùcluu-es passant en décussation siu- les apophyses épineuses supérieures,
qu'en arrivant aux trois ou quatre dernières vertèbres
du tronc, avant ccllcs de la queue.
Par ce caractère, la nouvelle forme se rapproche un pru
des Gyrodus, mais avec celle diiTércnce que les filets d'ossicules
de ce Pycnodus ne s'élèvent pas , comme chez les
G y r o d u s , jusqu'à la base des rayons de la nageoire dorsale,
et qu'ils ne couvrent que le milieu des flancs ; d'ailleurs , leindirection
reste ici parfaitement rccliligne, tandis qu'elle est
arquée chcz les Gyrodus.
(J) Vojcï la planclie où co Pycnodus est roprtseniii.
üjifc ^tr-NU'. ¿