Voici la noinciiclaturo dos fossiles que îious avons trouves
et qui se rapportent à ces couches iiiférieurcs :
Belemniles kaslattis (BUINVILLE).
Bdemnitcn Saiivanausus (D'OHDICNY).
Aitanoniles heclicus (REINECKE).
Ammonites canaUcalalus (ZIETEN) .
AmmoiiUes Jason (REINECKIÎ).
Ammonites perannalus (SOWERBY).
Des marnes grises, oncluensos, sans mékingc île roches
solides, et épaisses (rune quarantaine de mètres recouvrent
les calcaires marneux que nous venons de décrire. Elles renferment
une grande quantité de fossiles pyrileux et de petite
dimension, de nombreuses Ammoniies, des Turbos, des Trocims,
des Turilelles, des Bivalves variés, des Aphjchus, des
Crinoïdcs. Les eaux de la pluie allaquent facilement ces
couches tendres; elles entraînent les parties marneuses et
déposent dans les dépressions du sol les nombreux fossiles ou
fragments de fossiles ferrugineux. Ces fossiles, qui étaient
dans la roche en place, à l'état pyriteux, s'oxydent rapidement
à Tair et souvent ne forment plus qu'une masse ocreuse
irrcgulière. A Dénonces, à Jlonlagnieu, à Cerin, sur la route
do. Marcliamp, à Lompnas, à Vercras, on peut recueillir ces
petits fossiles, dont les suivants peuvent donner une idée :
Ammonites Collini (OPPEL).
ce. Ainmoniles plicalilis (SOWERBY),
cc. Ammo7ntes kecUcus (HARTMANN).
Ammonites scapkitoîdes (COQUAND).
Ammoniies Rangeri (OPPEL).
Ainmoniles Lamberti (SOWERBY).
Ammoniies Eugeni (D'ORBIGSV)
Ammonites Pichleri (OPPEL).
ce. Ammonites Erato (D'ORBIONV).
Ammonites velox (OPPEL).
Amvioiiites glabellits (LECKEUBY).
cc. Ammonites crenatiis (BRUGUIÈRES).
Notidanus ìlimsteri (ACASSIZ).
Au-dessus de ces marnes, on voit se développer un calcaire
de couleur grise, quelquefois rougeâtre, tantôt compacte,
tantôt marneux, tantôt à grain grossier, rugueux et caverneux
: c'est le calcaire à scy]diies ; des bancs entiers sont
composés de ces fossiles et d'autres spongiaires. On y trouve
aussi des Ammonites, des Térébratules, des Gastéropodes,
des Crinoïdes; mais voici les noms de quelques-uns des
fossiles qui donnent une physionomie particulière à ce groupe:
Ammonites oculalus (BEAN).
Ammonites canaliculaïus (MUNSTER).
Ammonites Constanti (D'ORBICNY).
Amjnonites Eiicharis (D'ORBIGNY).
Terebratula relicuUita (SMITH).
Ceriopora radlcifonnis (GOLDFCSS).
c. Eugmiacrinites iiutriTis (GOLDKOSS).
0, Eìujcniacrìnites Uoferi (MU.SSTER, GOLOF).
c. Eugertiacriiiites angulatas (D'ORBIGNY).
c . Scyphia Schlotheimi (MUNSTER, GOI.D.).
c. Scyphia veirucosa (GOLOFVSS).
c. Scyphia Neesi (GOLDFUSS),
e . Maiion marginatum (MONSTER).
c . Tragos palella (GOÌDFUSS).
Ce calcaire à scyphies peut avoir une épaisseur de 20 à
30 met. 11 est recouvert par une nouvelle série de marnes
grises, schisteuses, avec fossiles souvent pyriteux. Ces marnes
ressemblent à celles qui sont au-dessous des calcaires précédents;
elles oiîrent uno masse de 40 met. environ d'épaisseur,
sans intercalation de roches solides. Leurs fossiles
ont beaucoup d'analogie avec ceux qui précèdent les scyphies;
nous ne répétons donc pas la liste qui peut servir aux
deux groupes, uiais nous mentionnerons, en oulre, les es-
|)èces suivantes :
Akcto intermedia (D'ORBIONV).
Aslerias jurensis (GOLDFUSS).
/ I S I E M S tubiilata (GOLDFUSS).
On y trouve encore de petits cristaux de sulfate de chaux,
des plaques de sulfate de strontiane et une mullitude de
petites concrétions tuberculeuses, calcaires ou ferrugineuses.
Ces marnes soni recouvertes par des calcaires à grain lin,
parfois lithographique, en bancs plus ou moins épais, toujours
régulièrement slratiliés, séparés par de minces feuillets de
marne. Leni' couleur varie entre lo jaune clair cl le gris, suivant
que le bitume a été plus ou moins décomposé. Lorsqu'ils
ont perdu leur teinte grisâtre et qu'ils prennent la texture
lithographique, comme dans l'cscarpemcnt qui domine la
partie supérieure du sentier qui conduit de Saint-Germaindes
Paroisses à la Croix-de-la-Rochc et dans le village d'Inimont,
ils deviennent semblables aux dalles des carrières de
Cerin. Ainsi, au premier abord, on prendrait tout cet énorme
paquet de couches qui s'élèvent à pic au-dessus des sources
de l'Agniens et qui ont été repliées sur elles-mêmes, on le
prendrait, disons-nous, pour un affleurement magnifique du
Rimméridgien, du calcaire à Zamiles Fcneonis; mais la position
de ces assises, à peu de distance au-dessus des marnes
oxfordiennes de la vallée d'Appregnin et en dessous de la
pisolithe dolomitique de la zone à Am. polyp locus, sufiit pour
démontrer l'évidence de cette eri'cur stratigrapiiique. Du
reste, lorsqu'on a tracé, dans le village même d'Inimont, une
route au milieu de ces calcaires, on n'a trouvé aucun fossile
caractéristique du Ivimuiéridgien de Cerin.
Ces assises, au nord de la Croix-de-la-Ilochc, passent audessous
d'un lambeau de calcaire de la zone à ^l?«. polyplocvs,
pour aller former plus loin la crête et le versant ouest de la
montagne de Lâchât. On retrouve les mêmes couches au
molard d'Alouvrc, près Saint-Germain-des-Paroisses, puis vers
le moulin de Collomieu, à Vercras e t à la montagne de Soye,
au-dessus de Montagnieu et de Serrièrcs-dc-Briord.
Cet ensemble mesure une soixantaine de mètres environ;
les marnes renferment peu de fossiles; les calcaires contiennent
des Ammonites, de grosses Bivalves, des Térébratules,
des Spalangues, des Spongiaires et quelques dents de poissons.
Du reste, voici les noms des fossiles que nous nous sommes
procurés en étudiant cette subdivision :
i\mmonites Stephanoldes (SOWERBY).
Ammonites iotharl (OPPEL).
Ammonites biplex (SOWERBY).
Ammonites Lala?idcanus ? (DORBIONY).
Ammonites bispinosiis (ZIETES).
i'leuroto7naria mpra jurensis (HH-.MER).
Pi-cten subpunctatus (MUNSTER).
Ceromija spatkula (AGASSIZ).
Oxtrea blandina (D'ORBIGNY).
Tcre-bratula Kurri (OPPEL).
Terebratula bisuflarcinala (SCHLOTIIEIM).
Terebratula loricata (SCIILOTIIEISI),
Rhynchoriella lacunosa (SCÌILOTÌIEIM).
Me.gerlea peclunculìis (SCHLOTIIEIM).
Cidaris filograna (AGASSIZ).
Disaster granulosns (AGASSIZ).
Sphcentes punclatns (QUENSTEDT).
Conodictyum striatum (MUNSTER).
Si on s'élève au-dessus de ces calcaii'cs à grain fin, on voit
l'aspect de la roche se modilier; le grain change, il devient
uioins fin, la dureté diminue et le faciès devient marneux;
on est en présence d'une nouvelle zone; c'est elle qui, pour
nous du moins, termine l'Oxfordien supérieur. Ce qui nous
semble motiver cette classification qui n'est, il est vrai,
que le résultat d'observations locales, c'est la présence de
nombreuses empreintes de fucoïdes el de quelques débris de
crustacés qui nous paraissent indiquer une sorte d'exhaussement
du sol comme il s'en est produit très-souvent à la fin de
la sédimentation de plusieurs étages. Après cette période de
dépôt dans une mei' peu profonde un aiTaissement.se serait
produit et les caractères delalaune auraient été de nouveau
modifiés, c'est alors que se seraient déposées la Zone à Ain.
polyplocus. Couches de passage entre l'Oxfordien et le Corallien.
Les fucoïdes de ce niveau sont mal conservés, pourtant
ces espèces de gerbes, que présentent toutes les surfaces des
fragments de cc calcaire, ne sauraient être le résultat d'un
simple accident de sédimentation, car on les retrouve avec
une identité parfaite sur les afdeurements analogues dans
tout le I5as-Bugey, à la montagne de Soye au-dessus de Monlagnieu
ctdeSerrièrcs, à la Croi.vde-la-Roche, sur la route de
Collomieu àUelley vers le moulin de Collomieu. M. le comte
de Saporta, à qui nous avons présenté quelques échantillons,
conserve des doutes. Pour M. Schimper ce sont bien des em-
])rcintes de fucoïdes, mais elles sont indéterminables. Quoi
qu'il en soit, ce calcaire appartient encore à l'Oxfordien et il
aflleure dans la partie la ¡ilus supérieure de l'étage. Du reste,
il ne faut jamais attacher trop d'importance à ces questions
de limites qui ne peuvent jamais avoir dans la nature la précision
que nous sommes forcés de leur donner dans un
tableau de classification. Tous les détails que nous venons
de donner ne sont consignés ici que pour mieux indiquer le
faciès d'une des subdivisions que nous avons observées au
milieu de nos terrains,
Il nous reste à donner les noms des fossiles que nous avons
recueillis à cc niveau, où ils sont peu abondants.
Patte de cmstacd.
Cercomya spatula (AGASSIZ).
Cercomya sUiqua (AGASSIZ).
Corimya lata (AGASSIZ).
Kujais SîteuiCfl (AGASSIZ) .
Goniomya trapezina (BUVIGNIBR sp.).
Trigonia clavellata (SOWERBY).
Terebratula.
L'étage oxfordien du Bas-Bugey ne mesure pas moins de
200 met. de puissance.
Ses marnes et ses calcaires marneux oll'rent peu de résistance
et forment généralement des pentes douces, couvertes
de vignes ou de prairies, étalées en dessous des escarpements
des terrains oolithiques supérieurs qui les couronnent. Les
calcaires qui constituent le dernier terme de la série oxfordienne
viennent souvent se confondre avec la base du Corallien
et se prolilent avec elle au pied des escarpements;
il'autresfois les terrains plus récentsont été emportés par des
dénudations, et le revêtement extérieur des montagnes se compose
des bancs de l'Oxfordien supérieui'. Ce sont même ces
bancs qui forment les crêtes les plus élevées des montagnes
du Bas-Bugey, le Molurd-de-Don (1219"'), hi montagne de
Lâchât ( 1170'"), la montagne de Soye ((382'"), (bois de laRaiïe,
carte de l'état-major). De l'autre côté du massif d'Inimont,
l'Oxfordien supérieur s'élève à une moins grande altitude,
mais il termine plusieurs saillies, toiles que les molards de
Meyricux et de Siiinl-Germaiu-des-Paroisses. Ailleurs les
couches ne fontque s'inllécliir doucement et l'Oxfordien reste
au niveau du plateau. Celle dis[)osilion est évidente entre le
lac d'Armaille et le molard de Cessieux, le long de la route
de Bellcy à Lhuis; les marnes oxfordiennes servent alors de
cuvette à un grand marais.
Malgré la puissance de son développement, cet étage est
diflicilc à étudier; la mobilité des couches cnipoche qu'on
puisse rencontrer une coupe complète, il l'aul changerde station
et raccorder ses observations. ¡Vous l'avons déjà dit, les
parties inférieures se reconnaissent mieux à Montagnieu, à
Bénonces, à Marchamp, en bas de Vercraz, à Saint-Uambert,
à Lupicu, àVilleboiSjà Ordonnas, enfin à Chanaz qui jieut
servir de type. C'est dans les mômes localités, et en outre dans
le vallon d'Appregnin, qu'on peut étudier l'Oxfordien moyen.
Ce sont les crêtes que nous avons signalées précédemment
qui oiîrent les fossiles caractéristiques du groupe supérieur.
Il en existe des types à Tciiay, à Évoges, à Lhuis, à Saint-'
liauihert, à Oncieu, Collomieu, etc.
Couches de passage. Zone à Am. polyplocus. — Lorsc[ue
les dénudations ont respecté la disposition de l'ensemble des
terrains du Bas-lkigey on aperçoit au-dessus des bancs de
l'Oxfordien supérieur une puissante série de calcaires à grain
fin, durs, blanchâtres ou grisâtres, alternant avec des couches
assez épaisses de mai'nes ou de calcaires marneux. Au milieu
apparaît, souvent en saillie, une coiiclie de plusieurs mètres
(l'épaisseur, d'une dolomie grisâtre, fine, renfermant des
oolithes de toutes grosseurs jusqu'à celle d'une noisetto; la
puissance verticale de cet ensemble ne parait pas être moindre
de 80 mètres environ.
Parses marnes et ses calcaires marneux, cette série semble
appartenir encore à l'Oxfordien, mais, par ses calcaires, elle
parait se rattacher aux assises de l'étage supérieur ou Corallien;
les caractères paléontologiques ne sont pas plus tranchés,
quelques espèces, entre autres les Terebratula bisitffarclnata,
les Terebratula insicjnis, plusieurs Spongiaire-s sont
i-emontés de couches véritablement oxfordiennes; d'autres
fossiles, tels que la Rynchonellainconstans, Terebratula {7Taldemld)
Moeschi (Mayer), etc., passent dans le Corallien. C'est
donc simplement pour mieux faire com])rcndre le faciès local
de ces couches et non pas pour créer un terme nouveau de
classification que nous leur donnons le nom de couches de.
passage entre l'Oxfordien et le Corallien.
Du reste, dans la nature, les séparations d'étage sont loin
d'être aussi tranchées que dans nos méthodes scientifiques,
et dans une monographie, si l'on veut se rapprocher de la
vérité, môme dans les détails, il faut souvent admettre le
caractère transitoire des couches. Après cette explication,
nous devons nous hàler de dire que si nous avons hésité à
attribuer ces couches à l'Oxfordien ou au Corallien, notre
indécision n'est plus la même pour les assimiler aux couches
à Am. tenuilohatus des auteurs allemands.
L'été dernier(1872), nous nous sommes livrés à une élude
plus régulière de cette subdivision. Nous avons suivi ses affleurements
dans tout le Bas-Bugey, el nous avons reconnu la
constance de ses allures stratigraphiques et de ses caractères
paléontologiques depuis Pierre-Chàtel, le village et la cascade
de Glandieu, le moulin de Collomieu, le Molard de Buirin
au nord du lac d'Armaille, jusque dans le massif pittoresque
qui domine la Croix-de-la-Roche à l'est d'Inimont. Au mois
d'août de la même année, dans une exploitation faite pour
agrandir la cour de la maison qui est en face de la vieille
auberge de Glandieu, nous avons recueilli r.lni. polyplocus
(Rein.) cl l'Ain. Lothari (Op.)? caractéristiques de celte zone ;
]uiis, au nord de la cascade, sur la route de Belley, nous
avons trouvé VAm. Schilleri (Pi).), l'A?n. iphicerus (Op.), des
Terebratula insiguis (Sch.), des Terebralida bisiiffareinuta
Ziet.), des Lima twnida (Roemer) et de nombreux Spongiaires.
Cet automne nous avons coni[)lété celte récolte de
fossiles dans un champ, sur le molard de Buirin, au nord du
hic d'Aruiaille et a[)])artenanl au sieur Bisternel, do Brognien.
En brisant les jiieri'es des murs qui entourent le
champ nous avons recueilli une Jiùlemnite indéterminée
et une Ammonite très-voisine de l'.bn. abscissus (Zitlel)
i