fossile (jni vieul d'ulrc décrilo ii'csl pas la seule sur hujucllc
repose ta preuve du Hiit que les Py c n o d u s n'avaient que
triiKj rangées de dents à la m'iclioire supcrietirc. J'ai d'autres
(•cluintillons, on moins bon élat il est vrai , mais qui pouviant
sont bien snflisanls ponr établir la demonstration materielle
(jiie In mâchoire du P. Bernardi n'e'tail pas pourvue d'un plus
qrand nombre de séries de dents en pavé que celle du P. hier!.
(Iniin, pour aucune espèce , je n'ai l'cnooiili'é d'indice qu'il en
ait clc autrement. Voilà pour IcsPycnodus.
Quant aux Gyrodus , nous avons vu tout à l'heure que leur
mâchoire inlerieure élait consiruile tout à fait sur le même
plan que celle des Pycnocîus ; Ton reli-ouvc aussi la mémo
.Tnalogie entre les plaques vomeriennes des deux genres. Il est
par eonséqucnl inutile de s'arrêter à démontrer que la position
de ces plaques dentaires élait identique chez les uns el hs
a u t r e s , et il ne faut pas se préocctiper de l'assei-tion émise par
M. Agassiz , qu'il existait une rangée de dénis sur les maxillaires
des Gyrodus et des Mi c r o d o n s (1 ) . Ces maxillaires armés
de dcnls n'ont été signalés par aucun observateur, si ce n'est
par ceux qui ont donne ce nom aiix plaques vomeriennes (2).
On trouve d'ailleurs une preuve que les rangées des bords
du Yomrr formaient chez les Gyrodus les bords de la mâchoire
elle-même, dans la circonsiance que ces dents se sont
usées par le frotiemcnt qu'elles cserraient contre celles de lu
mâchoire inférieure, non pas sur leur lablc, mais sur leur
roté externe. L'aitrition est d'autant plus facile à constater,
chez les G y r o d u s , (ju'elle entame parfois les sillons coni-cn-
Iriqucs de la couronne , el que le mamelon qui dans l'origine
('lait central, devient marginal. Evidemment, quoi qu'en ail
dit i\I. Agassiz (3) , ce ne peut être là une irrégularité congénitale.
Inutile de faire remarquer que les dents des rangées
internes n'oiTrent rien d'analogue.
ftlais allons un peu plus loin, Nous avons vu que la mâchoire
supérieure est Leaueoup plus clroiie que la mâchoire
inférieure, el que tes dents dont sont composées les rangées
voisines des bords de celle-ci, n'ont pas une saillie suffisante
pour avoir pu exercer une friction latérale contre les bords de
la plaque dentaire supérieure. Par là nous nous trouvons
amenés à supposer que la mâchoire inférieure avait ses deux
c»>lés relevés, comme ceux d'une auge, cl que les dents qui
garnissaient la paroi intérieure de ces rebords devaicnl ainsi
présenter leur couronne, dressée sur champ, an contact et au
frotlemeut des bords de la mâchoire supérieure. Celle-ci,
lorsque la bouche se fermait, élait reçue dans la concavité de
la mâchoire inférieure, el il est probable qu'un mouvement
alternatif d'avant en arrière délermiisait alors , entre les deux
mâchoires, le frottement qui Irilurait les crustacés, les coquilla"
cs, etc., dont le poisson faisait sa nourriture. Les rapports
des deux mâclioires dans l'étal naturel sont reproduits par la
ligure ihéorique que voici.
DÛS TÏKSODUS.
ins. - Coupo transversale.
c les den 1 pave
Cl leurs quatre rangées Jo dent
rliaquecôiù.
lantes des os deniaires.
irc des deux os cjiii porlcfi
ijciioiro inférieure.
Les séries longitudinales des dents en pave s'elcndaicnt sans
doiile jusque dans rarricrc-bouche, mais il ne paraît pas
qu'il y ait eu des dents pharyngiennes, propromenldites, chez
(I) /îccAire/i«, cii
t2) Les os mnNiil
1 faite M. Agasfiz lu
-I la pag. 12 du mér
du dome; ilei
., I. II, pnrl.
.ires di, Cyr , d'après lî> dólcrmi
C3) Loc. at., p. •
vover la fig. 1
, la drli'rimiiation
les Pycnodoules. Je n'ai pas trouvé d'indice du remplacement
des dénis usées par d'autres dénis, poussant de l'inlérienr à
Pcxtérieur des os dentaires, comme chez les Daurades , eie.
Tels sont les resulUils de l'étude de la dentition chez les
deux genres de Pycnodontes sur lesquels on a les données les
moins incomplèles. Il esl probable que les Wesodon de
I \ I . Wagner n'olTraient pas de dilTcrenec importante avec les
G y r o d u s , dans la conformation générale de leurs mâchoires.
Écailles.— Les écailles des Pycnodontes, demcineque celles
d<; beaucoup d'autres genres fossilos, sont osseuses, émaillées,
à contour à peu près rhouiboïda!, et pourvues d'onglets articulaires
qui lient Técaille inférieure à celle qui lui esl immédiatement
supérieure, dans la rangée dorso-vontraîe dont elles
dépendent ; mais voici ce que nous observons ici de singulier :
Le côté antérieur de Técaille est muni d'un rebord étroit, et
épais, formant une nervure saillante. Les deux exlrémllés de
ce rebord s'allongenl au-delù de la partie niince et plate de
r é c a i l l c , el s'edilent soit en haut, soit en bas , pour s'aiiisler,
en bec de flùle, avec les parties homologues des deux écailles
voisines. L'ajuslemenl s'opère d'une manière iellemenl cxacle,
quoique par simple juxta-posilion , qu'il est souvent nécessaire
de recourir à la loupe pour apercevoir le joint des deux pièces.
Chaque rangée d'écaillés qui descend obliquement , cl d'avant
en arrière , <lu dos vers le \x;nlre , est ain.-i lioi déc d'un cordon
n a propos du P. ücntarái.
Qlet c lef, et iible continu. Ce cordo:
étant beaucoup plus fort que la palette des écailles, il arrive
trcs-souvent que celle-ci esl très-peu visible ou incine
(ju'clle est disparue, avant ou pendant la fossilisation, tandis
(¡ue les nervures du bord antérieur se montrent presque toujours
intactes et en place. On est porté, quand on considère la plupart
des excnipl.lires de ces fossiles, à prendre les nervures de
chaque rangée d'ccailles pour de véritables osselets longs,
analogues aux cotes cl aux apophyses épineuses , et dépendant,
par conséquent, du squelette intérieur. Mais l'on s'étonne, en
même lemps, de voir qu'au lieu de suivre la même direction
que les apo[)hyses et les côtes , ces prétendus osselets intérieurs
croisent celles-ci de manière à former avec elles un l'éscau de
losanges.
Trompe par ces apparences , W. Agassiz ( t ) avait assimilé
les nervures des écailles des Pycnodontes aux osselets en V que
l'on observe le long de Tabdomen de plusieurs genres vivants
de dupes. C'est à sir Philip Grey Egerlon que rcvienl le
merili: d'avoir donné le premier l'explication qui précède. J'ai
p u vérilier parfailement l'exaclilude de cette explicalion sur
un Gyrodus de Solenlu)fen, dont les écailles sont désarticulées.
Les P y c n o d u s d e Cirin ne se prêtent pas , à heaiicoup
pre i facilement à la constatation de celle struclure
pleuvo-lépidée, comme l'a nommée M. Qucnsledl (2) ; et cela
paraît tenir à ce que, dans les espèces de ce gem-e , la [)arlie
plane de l'écaillé esl relalivement plus mince , el les nervures ,
au contraire, plus fortes et plus élroilemenl ajustées entre elles,
que chez les Gyrodus ; par suite , il devient fort diilicile de
(lislinguer de la peau la partie mince et plate des écailles,
landis que les lilets osseux des nervures deviennent d'aulant
|i!us sai l lants, et prennent tout à fail l'apparenre d'osselets indépendants
de l'enveloppe sijuarnmruse. Du reste > comme on
peut en voir un exemple sur la nuque du Pycnodus Suuvan
a i i s i , il arrive très-souvent que les nervures des écailles des
espèces de ce genie ont seules résisté aux causes (pii ont dé-
Iriiit le reste des légitmcnls.
Suivant les genres et les espèces , la surface cntièi'e , ou ^culement
une portion du corps du Pycnodonlc , est revêtue de ces
écailles à nervure articulaire antérieure furmanl un (i let saillant.
JVafjCoires.— Le système loconioleui •desPycnodonlesn'aricn
de bien vigoureux. La caudale est la seule nageoire un peu pnis-
(1) lic'ch. iur ¡US poisf. fois.. Il, pari. îi, p. 184.
(2) UnnMuch dj Pclref. buridc , p. 20D.
saute. Le coté postérieur de cette nageoire est le plus souvent
échanoré et même partagé en deux lobes. Le dos et le venire
sont bordés, depuis le milieu du corps jusqu'à la queue, par
une dorsale et une anale donl les rayons peu serrés présentenl,
d'une nageoire à l'autre , une disposilion et une hauteiu- symétriques,
el en général décroissent de l'avant à Tarrière. Les
ventrales existent, mais sont irès-peliles, el les pectorales ne
sont guère moins faibles.
Tontes les nageoires ont leurs rayons articulés sur la plus
grande partie de leur longueur, et elles sont dépourvues de
fulci-es, du moius chez les Pycnodontes jurassiques. La forme
allongée et symétrique de l'anale et de la dorsale des Pycnodontiis
ne se retrouve, jusqu'à présent, chez aucune aulre
fauiille des couches coralliennes ; mais comme le lias renferme
(les poissons qui ressemblent aux Pycnodontes par leurs
organes locomoteurs, sans en avoir les autres particularités ,
et qu'il est très-possible que l'on découvre aussi des genres
analogues dans la faune de l'étage moyen du Jura , on ne doit
pas ici attacher autant de valetn- aux caractères tinis des nageoires
qu'à ceux de la denlilionet de la squammation.
Forme générale du corps Les Pycnodoules sont des poissons
en général courts, hauls el compi'imés latéralement, le
[)lus sonvent à |)roiil snbi-lli|)li([ne , el dont la lêle est forte,
niais parliculièremenl développée dans le sens de la hauteur.
On les a conipurés aux Slromalées , aux Vomers, etc., de
l'époijue acluelle; mais la ressemblance s'arrête a\ix proportions
cxlérieiu'es du corps.
Squelette. — Comme tous on presque tous lesrrrtîs Ganoïdes
de la même époque, ces poissons n'ont pas de corps de vertèbres
distincts et ossifiés, et l'axe du squelelle est représenté ,
sur lous les exemplaires trouvés dans nos gisements, par im
espace vide, qui s'élend de l'occipul à la caudale , et qui sépare
fort nettemenl le râtelier des apophyses épineuses supérieures
de celui des apophyses inférieures el des côtes. L'intervalle
médian était occupé, sans ntd doule , pendant la vie, par
une corde dorsale continue et gélalinetise, comme celle
qui, dans la faune actuelfe, se retrouve chez les Esturgeons;
m a i s , entre les Esturgeons et les Pycnodontes, auxquels il
faut joindre presque tous les genres de poissons à écailles
ganoïtiiques du Jura cl des épOf|ues anlérieurcs , il existe celle
dilTérence, savoir: que chez les Pycnodoules le système des
cùles et des apopliyses est à l'élal osseux , tandis que loules ces
pièces sont carlilaginenses chez les Esturgeons.
]\I. lleckel, dans les mémoires que j'ai cilés, a remarqué que,
si les Pycnodoules jurassiques n'ont que des dcmi-verlebres ,
c'est-à-dire des bulbes ou des écussons ossifiés à la base dos
apophyses et des côtes , soit à la face dorsale , soit à la face
abdominale du cordon géhilincu\ , les Pycnodonlos des terrains
plus réccnis ou plus anciens olirent des degrés d'ossification
vertébrale inférieurs ou supérieurs à celui des espèces du Jiu'a.
Ainsi, d'après les recherches du savant ichthyologisle autric
h i e n , les P l a l y s omu s du Zechslcin (1) , poissons qui ont
été dernièrement rangés, avec raison, par sir Philip Grey
Egerlon, dans la famille (jui nous occupe, n'auraient pas do
renilcmeul osseux à la base dos côtes el des apophyses , mais ces
osselets longs se bifuriiueraient simplement, comme chez tes
U n d i u a , potu- laisser passer la cortle dorsale entre les deux
branches (le la foiu'cbe. Chez le Pycnodus plalesstis du
Monle-lîolca (2) , par contre, non-seulement les éctissons se
retrouvent comme chez tous leurs congénères de Soleidiofcn el
do Cirin, niais, en oulre, ces espèces de demi-vertèbres tendent
àse souder tes unesaux aulres, soit latéralemonl, soit dehauten
bas , par des prolougemeni s «Icntelés qui s'engrènent cnsenible.
II semble résulter de ces irois degrés , dans le passage de
(1) SUztimjshericMo aie., I. V, p. 5G3.
(>2) LOQ. vit., i. V,p. 5'OD elSliO.
l'élal cartilagineux à l'iiat osseux des [¡iècrs périphériques de
la corde dorsale, chez les Pycnodontes, (ju'à mesure que le>.
représentants de celle famille onl passé d'une formalion plus
ancienne dans une (|ui l'est moins, ils ont en même temps
progressé vers rossificalion [)Ius complète de leurs vertèbres.
Dans lous les cas , si la famille des Pycnodoules nous monlro
imecorrélalion enlre le degré d'ossification du squelelle et l'âge
des gisements , il ne faul pas que l'on se presse de conclure que
les autres familles qui oui traversé plusieurs époi^iies géologiques
, doivent toutes avoir subi des transformations analogues ;
car les Célacanthes delà craie, représentés par les Ma c rop
o m a , cl ceux du Jin-a par les U n d i n a , ne paraissent pas
posséder un squelelle plus avancé en ossificalion que celui des
Cétacanihes de roid red sandstone. Les verlèbres des raies et
des squales trouvés dans les gisements coralliens du Pugey, ne
sont pas moins osseuses quo. celles des genres de raies et de
squales vivants , qui n'oni pas letu- racliis à l'élat de cartilage.
J e reviens aux caraclères du S(|ueleltc chez les Pycnodontes.
Ces poissons sonl les seuls, jusqu'à présent, parmi ceux de
la faune corallienne, donl les apophyses épineu^cs sonl garnies
anlérieurcinent d'une lame mince, qui occupe toute la distance
d'une apophyse à l'aulrc , près de leur base. A partir de
l à , la lame s'efiîie ou se rétrécit peu à peu, en s'élevanl vers
l'extrémité libre de l'apophyse qui la porte , poiu- di.sparaîlre
avant d'avoir atteint celle extrémité. Les osselets apophysaires
qui supportent les rayons des nageoires sonl dépourvus de ces
appendices lamelliformes. Dans les genres vivants qui ont le
plus d'analogie avec les Pycnodontes, soit par les proportions
du corps, soit par la dculition , lels que les C h r y s o p h r i s ,
L e l h r i n n s , V ome r , J5a 1 i s t e s , clc., ce sont au contraire
les apophyses surépineuses qui sonl élargies par de semblables
lames , landis que les apophyses épineuses proprement dites en
sont à peu près dénuées. On conroil facilement, en eiTct, que
les rayons faibles cl écarlés des nageoii'cs dorsale et anale des
Pycnodonles n'avaient ih¡1 besoin de supports aussi solides que le
sonl les osselets inlerépincux des Sparoïdes clc. ; landis que le
rachis osseux de ces derniers rend inniiles au maintien de la
[losition de leurs apophyses épineuses, les développements de
sru-face que ces osselets recevaienl de leurs lames accessoircs
chez les Pycnodontes.
Les osselets apophysaires des Pycnodonles sonl encore remarquables
par la forme cylindrique de leur ligo. Je ne pense
j)as qu'ils aient été lubuleux ; du mojns Je ne vois d'indice ni
d'une cavité intérieure quelconque, ni d'un remplissage par
une matière adventive, en examinant à la loupe la coupe transversale
de ceux du Pycnodus Sauvanausi, bien que le
diamèlre de ces osselets ait plus d'une ligne. Leur extrémité
libre était plus molle ; la pression l'a aplatie et fendue. Il en
est de même des inlerépincux ; par conséquent l'ossification du
S(|uelctlc n'a pas suivi la direction exclusive de la circonférence
au centre.
L'osléologie de la têledes Pycnodontes présentera sans doule
(les caraclère's qui seront valables pour lous les genres que la
f.imille comprend; mais comme je ne l'ai étudiée jusqu'à présent
. (pie sur les P y c n o d u s , je crois prudent de renvoyer ce que
j"ai à en dire à la description des espèces de ce genre.
Maintenant si l'on résume ce que nous savons des caractères
de la famille des Pycnodontes, on verra que ce sonl des
poissons à écailles ganoïdiques (1), à squelelle chondrorachidé
(2) , à nageoires de Malacoptcrygicns abdominaux ,
se distingxiant des aulres Ganoïdes vrais ou réguliers , 1 " par
loirs dents molaires en pavé, arrondies et disposées en séries
longitudinales , dislinctes cl régulières, et par leurs fortes
(1) Ces i-dirc 0
;l,.s onsleis.
(2) C-csl-h.,li;
rlioiilée elles 1
.1 les apoplivscs sonl ossifiées.
4