nesLiìai-Uciilièi-c à l'cpoquo doni il s'agit, savoir : les Lopicioïdcs,
lesSiUi i-oïdes, les Ccl¡\canllios, les Pycnodonics cl les
Acdliensi'ridtfs. Voici les olisei-valions criliqucs auxquelles
les familles proposées donnent lieu :
« Sur les Aecipensérides, l'on ne peiil rien dire ici, car la
p i e s e n c c d ' u n reprcsenlanl de ce type dans'ce terrain, n'est
indiquée que parmi nom donné à une pièce Tossile qui n'est
ni décrite, ni figurée (1).
(I La famille des Célacanthes comprendrait à la l'ois, suivant
son auteur, les Sudis de la faune actuelle, le Glijplo-
Icpis leplopiei'us du vieux grès rouge et le Coelacnnlhus
granulosas du terrain ])erniicn. Ce sont pourtant là trois
types iclilhyologiques l)eaueoup trop différents pour être
ainsi réunis. Mais, si l'on exclut les deux premiers, et qu'on
associe au genre Coelacanlltus lui-môme les Macropoinn
de la craie et les Undina du Jura, on obtiendra le noyau
d ' u n e famille réellcmeut naturelle, el que, pour éviter la
confusion, M. Thi olii ère désignera par le nom iVOiihocélaconi
h es.
« Les Pycnodontes, sauf une caractérisation plus précise,
el par suite après le retranchement des genres qui
n ' y ont été placés qu'en vertu d'analogies insuffisantes
o u trom))euses, tels que les Plalusomns, Tcinigonolcpis,
Phyllodiis, etc., sont à conserver au même titre de famille
n a l u r e l l e (2).
« Il n'en esl pas de même des deux dernières familles proposées
]iarM. Agassiz, lesSauroîdes el les Lépido'ides. Ce ne
sont Kl que des groupements tout à fait artificiels et qui sont
entachés du double défaut de séparer ce qui doit être réuni,
el de réuni r les types qui diffèrent le plus entre eux. Les
Lepidotus dies PhoHdophorus, par exemple, sont placés còle
à còte; les ¡Megalunis sontassociés aux I\[ac)-ose7niiis, tandis
que ces derniers sont séparés des Nolagogiis et des Propterus,
q u i n e s'en distinguent pourtant que par l'interruption de la
dorsale et l'allongement partiel des r a yons de cette nageoire.
Les Thrissops, \Q.S Pachycm-mus, les Polyplères et les Lépidoslées
se trouvent rémois dans une même famille. Peut-on.
après cela, blâmer Cuvier d'avoir placé les deux derniers genres
à la suite de ses Clupéoïdes?
a Objelsde Injuste critique de .1. Mül ler , les deux prétendues
familles des Sauroïdes et des Lépido'ides doivent donc
être considérées comme non avenues, et, eu définitive, il ne
reste de la distribution qu'avait faite JI. Agassiz doses Ganoïdcs,
en ce qui concerne du moins les poissons jurassiques,
que la famille des Pycnodontes et celle des Célacanthes ; encore
celle-ci doit-elle être rest reinte au g r o u p e des Or thocélacanth es.
(( Le classement propose en 1851 par M. Pictet n"a pas
offert à M. Tliiollière de nouvel les l'essources pour la distrib
u t i o n des genres du .iura (|ui appartiennent aux Gano'ides,
considérés comme un sous-ordre dans l'ordre des .'^lalacoplér
y g i e n s abdominaux.
« Les Leplolépidcs du savant auteur du Traitéde paléontologie
con&iWucni hicn une amélioration dans la méthode de
M. Agassiz, puisqu' i l s reçoivent et séparent ies genres à vertèbres
ossifiées el à écailles minces cl arrondies de ceux qui,
par la persistance d'une corde dorsale ou pai' des écailles osseuses
el émaillées, méritent seuls, suivant M. Thiollière.
d'être placés dans les Gano'ides juras s iques ; mai s la difficullé
(1) Le Cliondrostens accipenseroïdcs, Agass., du Lias de Lymo Régis.
Sir Pliilip Egerton a publié, vers l'époque oii ces lignes ont été écrites par .\r. Tiiioilibre,
une description détaillée du poisson dont i) s'agit, dans son Mémoire intitulé :
On Ihc Cliondrosteus, an cxlincl geim of Ihe S/urionitioe, found in Ihc Lias
Formalion at Lymc ¡Icgis. {Philos. Trans. 1858, p. 871, pl. 07 à 70.)
Les Ccphalaspis, ks Coccaslcui, etc., propres aux terrains dévonicns. el les ;1/euaspis,
qui lus représentent clans le pÉnéen,sont regardés par quelques atileurs comme
appartenant au même ordre que ies Esturgeons.
1! existe aussi des rapports évidents entre les Lépldosiréiiides (gcnru icpidoshcna,
n ' e s t plus là aujourd'hui , puisque les L e p l o l é p i d c s de i\l. Pictet
ne sont que des abdominaux téleosles pouvant twoir u n enduit
émaillc sur les écailles el même des fulci-es à quelques nageoires.
Ce qui manque inaintenaul à l ' ichUiyologi e de l'époque
du.ltn-n, c'est un classement en familles naturelles des genres
nombreux, de Gano'ides chondroraehidés qui ne rcnlrenl ni
dans les P ycnodontes , ni dans les Orthocélacanthes. Ces genres
sont réuni s par M. Pictet en une seule famille, \cs Lêpidostéïdes,
repartis entre deux tribus, dont l'une reçoit les
Saui-o'ides el l'autre les Lépido'ides de M. Agassiz; or, l 'on a v u
que cette séparation n'avait point de valeur sérieuse.
« Les recherches de M. Thiollière sur les poissons fossiles
du Ougey lui permettent de proposer une seconde faitiille qui
réduira un peu le nombr e de ces formes génériques encore
Hollantes. Elle aura pour type le genre Macrosemius, Ag., et
comprendi-a les Disticholcpis,'núoW., Ilisiionoltis, Egert.,
Nolagogus el Proplems, c[m sont bien connus , el peutêtre
les Lcynonotiis, Egert., et Bynchoiicodes, Costa, sur la
valeur génériquedesquel s on peut encore avoir des doutes.
« Semblables par le degré d'ossification et la courbure
ierminalc del à colonne vertébrale, par les fines stries dos
écailles, par les fulcres aux nageoires, la forme générale du
corps et de la tète, la structure du crâne et des mâchoires,
par la dent i t ion, etc., les poissons de cette famille présentent
n n caractère exclusif parmi les chondrorachidés de ['éjioque,
celui d 'une dorsale qui commence près de la nuque et s'étend
j u s q u ' à la caudale, sauf parfois une interruption qui la divise
on deux lobes. Les genres se di s t inguent en Ire eux par les détails
de la dorsale et de la squamation. M. Thiollière ne voit
pas pourquoi M. Agassi z avait rangé les Nolagogus et les Propterus
dans une fami l le différente de celle o ù les ñlaa^osemiiis
étaient placés dans sa classificalion.
c( En dehors des P y cnodontes , des Orthocélacanthes et des
Macrosémiés, on pourrait, sans doute, dès à présent, indiquer
quelques genres, tels que les Lepidolus, les Pachycormus,
les Caliirus qui se détachent assez, du reste, des chondrorachidés
pour qu'il y ait de g randes ¡irobabilités en faveur de
leur indépendance définitive, comme types de familles ; mai s
ces genres n'en resteraient pas m o i n s isolés parmi les autres,
et ce dont il s'agitici, c'est de rechercher et de constaterles
affinités qui peuvent réuni r plusieurs genres en u n groupe natui
el. Celle recherche est néces sai rement subordonnée à l'état
de nos connaissances sur les genres eux-mêmes, et il faut
savoir attendre les données que de n o u v e a u x matériaux el des
éludes plus approfondies ne peuvent manquer de n o u s fournir.
<( En résumé, M. ThiolUere est d'avi s :
<( P Que la méthode ichthyologiquc de Cuvier donne de
meilleurs résultats pour la classification des poissons fossiles
de l'époque jurassi(]ne ([ue celle de M. Agassiz;
f 2° Que tous les poissons de cette époque qui ne sont pas
des Sélaciens upparliennent aux iMalacoptérygiens abdominaux
; seulement il convienl de comprendre dans ce dernier
ordre les Sturioniens, (|ue Cuvier ])laçait au commencement
de ses Chondroptérygicus; les .Malacoptérygicns abdominaux
fossiles témoignent en effet d'un passage gi'aducl des téléos-
(és aux chondrostés ;
i( Parmi les iMalacoptéi-ygiens abdominaux de l'époque
jurassi(|ue, l 'on n' a l'cnconlré jusqu' à présent aucune trace des
Kälterer, et Protoplorus, Owen) et Ips Esturgeons. M. liunllicr vient d'iijoiiter dc.s
faits Importants il riiistoiro do ces poissons, en montrant que leur groupe e»t représenté
en Australie par un genre que sa dentition somiilo idcnliiicr ii celui des Cténodus,
considérés jusqu'à cc jour comme limités à l'époque Iriaaiqtic et au Jurassique
inférieur. P- ß^nv.
(2) Il importe également de rappeler qu'ils ont dans certains cas do tcllDs annioglos
avec les Sparoldes, que M. Agassii a plusieurs fois rapporté au genre SpliiDrodiis dos
dents de Chrysoplirys, quoique ces dernières eussent été trouvées dans les terrains
tertiaires. ''
- 11 -
Siluro'ides ni des Cyprinoïdes, mais les Chipes et les Esoces
s ' y retrouvent. Une partie des genres qui représentent ces
familles ont une mince couche d'émai l sur les écailles et parfois
des fulcres aux nageoires, montrant déjà par ces deux
particularités une tendance vers les (îauo'ides ;
« 4" Les riano'ides(l) doivent n'être considérés que comme
une subdivision de l'ordre des Malacoptérygicns abdomin
a u x , e t ne comprendre que les genres qui possèdent au
moins l'un des deux caractères : écai l les o s seuses , épaisses et
émaillées; axe vertehra! non complètement ossifié, De là,
trois groupes distincts :
u Les Gano'ides holostcs (Millier) qui suivant M. Thiollière,
n ' e x i s l a i e n t p o s dans les eaux de l 'époque jurassique, et sont
réduits aux deux genres vivants : Lépidos lée el Polyplère;
c( Les Gano'ides chondrorachidés ou hémiehoudriens qui,
à l' inverse des holostés, n'existent plus aujourd'hui, mais
étaient nombreux et var iés lors des dépôts secondai res el jilus
a n c i e n s ;
« Les Gano'ides chondrostés (Muller) des lleuves de notre
époque ; cc sont lesAccipenscrides de M. Agassiz, ([ui en aurait
retrouvé une espèce dans le lias de Lyme Uegis, mais il
n ' e n a été donné ni description, ni figure (2), et Ileckel n'y
croyait pas ;
« 5" Le groujie des Gano'ides chûudi'orachidés, i[ui compi'cnil
déjà environ quarante genres pour la seul e époque jtirassi([
U0, e s t , sans contredit, le pl i i s impor tont du sous-ordre.
L a disti'ibulion de toutes les formes génériques de chondrorachidés
en un petit nombre de familles fondées, non pas
s u r lin ou deux traits, mais sur tout rensembl c de l'organisation,
est l 'oeuvre dont l'à-propos el l'utilité ont le plus atiiré
l'attention de M. Thiollière. Malheureusemenl, a|u'ès a^'o¡r
admis deux des familles indiquées par M. Agassiz et en avoir
proposé une troisième, .'\I, Thi o l l ièr e est obligé de reconnaître
que les deux tiers à peu près des genres de Gauoïdcs chondrorachidés
qui ont été signalés dans le terrain du .lura
restent encore isolés les uns des autres. Des recherches ultérieures
sont donc encore nécessaires pour resserrer dans des
bornes de plus en plus étroites nos incertitudes sur les affinités
(iui doivent exister entre ces formes éparscs, et M. Thiol -
lière espère que les gisements du Bngey continueront à lui
fournir pendant longtemps encore les moyens de poursuivre
celle attrayante, mai s délicate étude. »
CHAPITRE 11
lîNUMÉUATION DES ESPKCES DE POISSONS FOSSILES ItECUElLLlES A CiîRlN RT DETAILS DESCmPTIFS
SVW UN CEimi X iSOMDRE D'EiNTHE ELLRS
11 était intéressant de refaire la liste complète des poissons
dont M. Thiol l ièr e a signal é des débri s dans les calcaires lilhog
r a p b i q u e s d e Cerin, et d'ajouter à la citation d 'un certai n nombre
d'entre elles, qui ne sont pas déciùtes dans la première
l i v r a i s o n des Poissons fossile.'^ du Bugey, les détails relalifs à
leurs cai'aclères distinelifs, que ce savant avait publiés dans
ses précédentes notices. C'est à ce Iravai lque sera principalement
consacré noti'e second chapitre. A|)rèsy avoir parlé des
Raies el des Squales, appar tenant à la grande division des poissons
plagioslomcs, nous y passerons successivement en revue
la famille des Pycnodontes, plus longuement décrite dans la
première livi'aison, celle des Lépidosléi'des et celle des Cyclifères,
familles rapportées toutes les trois par M.Agassizàson
ordre des Gano'ides, mai s dont les deux premières sont aujourd'hui
réunies en u n ordre à part, sous le n om de llhouihifères,
et doni le troisième conslitue l'ordre des Cychfères.
P O I S S O N S SÉLACIENS
F A 1 I 1 L I . E O E S KVIKH
.M. Thiol l ièr e a ctuhli. d'après des fossiles de Cerin, deux
genres de la g rande famille des Haies, ([u'il ci")usidérail comme
distincts de ceux ([u'on avait proposés avant lui. Le premier,
recevait le nom dûSpalhobatis, le second celui lieBdomnobalis.
L e geni'C Sputhobalis diffère peu par sa forme exiérieurc
des Uhinobatesaetuels. Cependant, l'espèce qui lui sert de
type {SpathobaUs bugesiacui!, Thioll.) avaitle disque, c'esl-àdire
la partie du corps qui comprend la tète et les nageoires
(1) M. Tliloiliero no fait évidemment allusion, dans cc passage, qu'iuix Ganoîdcs
proiircmcnt dits, et non ii l'oiiscmhle dos poissons réunis sous ce nom par M. Agassiz.
Il y comprend toulefois les Sturionides, GERV,
(2) Voir plus haut la citation du Mémoire do sir Pliilip Egerton.
pectorales, sensiblement moins étroil, el, parmi les autres
caractères que l'auteur lui atlribue, on doit surtout signaler
la forme plus aplatie et plus large des rayons constituant les
nageoires ainsi que le nombr e moindre des articulations propres
à c h a q u e rayon.
M. Thiollière avait d'abord (3) considéré le Spathobatis du
B u g c y comme élant peut-être le même poisson que le Thnnmus
aliferi.\\i comte de Muns ter ( i ) , supposant que leThatimas
(3) Sur H'i iioiiucrtii genre d.: poi'sons fossiles daus le Jiirachi département de
l Ain {5oc. d'agric., Iiisl. nat. cl arts utiles de Lyon; juin ISÎS).
(i) Munster, Drih-age Peiref., t. Y, p. 02, pl. 7, llg. 1. — U. V. Meyer,
Palcontographica, I, V, p. 3 (Th. speciosa).