fil
luiiu-c la donlilion d'une des mâchoires d'un PycnocUis, pour
j)oiivoir, â priori, déterminer lu forme précise des dents de
celle (juc l'on n'a pas encore vue. Le P. Bernardi avait d'ailleurs
, comme tons ses coiigéncres , le pavé de la mâchoire
iiiférieure beaucoup plus développe en largeur que celui de la
plaque vomerienne ; la différence est ici à peu près la même
qnc chcz le P. liiert, c'csl-à-dire qu'elle excède la proportion
du double au simple.
J e ne puis rien dire des caractères qui distinguent les dents
molaires du P. Bernardi de celles du P. Sauvanausi,
faute de connaître assez bien les dernières; mais l'on verra,
un pei 1 plus loin , qu'il existe une ressemblance surprenante
cuire le P. Bernardi cl le P. Itieri, sous le poinl de vue
de la denlilion, En renvoyant le lecteur aux figures qui sont
intercnlées dans le texte de l'article où ce dernier Tycnodus
est décrit, je ne trouve même pas de earaclcrcs réels à lui
signaler poor rempêcher de confondre l'armure dentaire figurée
avec celle du P. Bernardi. Sur quelques exemplaires de ce
dernier, il est vrai, je vois que les dents en pavé des rangées
principales, soil des mandibules, soit du palais, sont moins
allongées transversalement, et deviennent plus quadrangulau-es
([uc celles du P. hicri; mais d'autres échantillons me
montrent aussi les mêaies dents ayant un contour elliptique
lout aussi comprime d'avant en arrière et tout aussi arrondi
par les deux bouls, que celui des molaires principales inférieures
de l'autre espèce. La figure 2 de la planche du P. Bernardi
est celle d'une mâchoire dont la dentilion appartient au
lype subqiiadranguîaire. Elle est bien peu différente de celle
du Microdon notabilis (Münster) ou P. notabilis
( W a g n e r ) , dont on ne connaît, il est vrai, que la mâchoire
inférieure.
J e n'éprouve pas la même difficuîté à distinguer les espèces
de Pycnodus qui ont clé décrites et figurées dans les ouvrages
soit de M. Agassiz, soit du C"^ de Münster, des deux espèces
du Eugey qui onl entre elles une analogie si grande, sous le
rapport de la dentilion. Ainsi, je ne vois guère que le
P . P r e u s s i i (Münster, Bcitr. VU. p. 4 ¡5 ef 2, /fi?. 25),
dont la plaque vomérienne ail les dents de ses trois rangées du
milieu espncees et alternantes entre elles, comme chez les
P. Bernardi el Tlieri. Mais l'espèce du calcaire corallien des
environs de Hanovre diffère de celles-ci, soit par les fossettes
dont ses dents sont creusées , soit par la direction du grand
axe de rdl ips e des di'nis qui forment les deux rangées latérales
internes ; au lieu d'être oblique, cet axe est parallèle à celui
de la plaque, et perpendiculaire à celui des dénis de la rangée
principale. Ensuite les dents de ces deux rangées latérales ren-
Ircnt davantage dans les intervalles que laissent entre elles les
dénis de la rangée du milieu ; enfin, celles des deux rangées
externes sont moins serrées chez le P. P r eus s i i que chez les
deux espèces du Dugcy.
L'appareil vertebral et apophysaire du P. Bernardi est
construit absolument sur le même type que ccIui du P. Sauvanausi,
sauf les modifications qui dépendent de la taille, et
celles que j'ai signalées , dans la forme des nageoires impaires,
en indiquant les caractères qui distinguent l'espèce dont il
s'agit de la précédente. Tout en évitant les redites, je n'en aurai
pas moins à entrer dans des détails assez étendus , pour
compléter la description de celle portion du squelelle.
Ainsi, le bon état de conservation de quelques-uns de mes
exemplaires du P. Bernardi me permet d'observer, dans la
structure des vertèbres antérieures qui correspondent à la
nuque, cerlaines particularités que nous n'avons pas pu étudiev
sur le P. Sauvanausi, bien que j'aie lieu de penser qu'elles
appartiennent au genre entier, et non pas à quelques espèces
M-uIcmcnt.
J e rappellerai d'abord que les apophyses épineuses snpéricurrs
des vertèbres nuchalcs se distinguent des suivantes par une
coiu-bure im peu différente. Chez le P. Samanausi, les apophyses
(|ui décrivent une courbe concave en avant ne sonl
(ju'au nombre de six, tout au plus de sepl ; ici nous en trouvons
huit et quelquefois neuf. Le dessin qui représente le squelette
du P. Bernardipcrmcl, en effet, de reconnaître que la huitième
apophyse épineuse s'unit au rachis sous un angle plus atgu
que la neuvième el les suivantes. Mais l'ou peut aussi s'assurer
sur celte figure que ce n'est poinl là le seul caractère diliérculiel
qui se montre entre les demi-vertèbres nuchalcs et celles
du dos. Les dernières, en effet, sont formées chacune d'iuie
seule pièce osseuse, sans sohilion de conlinuilé dans la longueur,
ainsi que nous le savons dt'jîi ; tandis que, chez les premières,
l'arc qui rcfouvrail cl embrassait le dessus do la corde
dorsale est nettement séparé de l'apophyse cpinciise qni le
surmonte. On serait tcnlé, au premier coup d'oeil, de croire
que l'articulation dont il s'agil, avait lieu entre les portions infériein
e et supérieure de la tige apophysaire elle-même; mais
il n'en est pas ainsi : d'abord, parce que la séparation s'opère
au-dessous des apophyses articulaires qui restent toujours attachées
à la base de l'os supérieur, tandis qu'elles devraient faire
corps avec la pièce inférieure, si celle-ci représentait, non pas
même une partie de la tige de l'apophyse épineiise , mais seulement
l'arc entier qui couvre le canal médullaire; puis, je signalerai
la régularité cl la conformité avec laquelle scsuccèdenl
cl s'alignent la série des ossicules vertébraux de la nuque el la
rangée'^dcs écussons des drmi-verlèbrcs qui veconvrent le reste
de la corde dorsale ; les écussons ne diffèrent des ossicules des verlèbres
nuchalcs que parcequ'ilssonl intimement soudés, comme
uous l'avons dit, avec h-s apophyses épineuses ; et les ossicuirs
ne sont pas autre chose que l'arc supérieur des vertèbres, dont
le centre, par suite de son état gélatineux, a disparu ; seulement
ils onl des dimensions un peu plus ioi'tcs et peut-être
un degré moins avancé d'ossification que les arcs des dcmiverlîbres
suivanles.
La question de savoir s'il existait deux de ces petites pièces
pour chaque demi-verlèbre niichale, ou si celle que l'on voit en
proiil était impaire, reste douleusc à mes yeux. Je n'ai pas
encore eu l'occasion d'examiner un seul exemple d'une colonne
vn-téhralc de P y c n o d u s désarticulée. Ce que je puis seulement
îijouler aux détails qui préeèdenl, c'est que la tête de l'osselet
inférieur donne l'articulation ii deux tiges apophysaircs ; cellesci
s'élargissant el se bifurquant même un peu à leur base ,
r i ne s'enfoncant pas, en forme de coin, entre les deux osselets.
E n f i n , il faut remarquer comme une dernière particularité,
que les lames osseuses qui s'adossent à la face antérieure des
apophyses épineuses nuchalcs , au lieu d'augmenter de largeur
depuis l'extrémité supérieure jusqu'à la base de la tige qui les
porte, s'allénuent par en bas comme par en haut, sans desc
e n d r e , comme sur les liges des autres apophyses, jusqu'aux
apophyses articulaires. Celles-ci sont pclites et recourbées vers
le haut.
On voit que les modifications dont sont aiTcctés les clémenls
vertébraux de la région nuchale sonl assez nombreuses et assez
étendues. Pour les étudier, il ne faut pas s'attacher aux deux
ou trois vertèbres les plus rapprochées des os scapulaircs, à
cause de l'étal rudimcntaire oii elles se trouvent. Le motif
physiologique de ces modifications esl sans doute dans le besoin
(le donner un peu plus d'amplitude aux mouvements de la tête,
siu-toul dans le sens verlical.
Nous avons dit que les demi-vertèbres nuchales étaient au
nombre de hui t ou de neuf; l'on en compte ensuite vingt-sept
sous le dos et neuf pour la queue, lotal quarante-quatre ou quaranle
cinq. C'est deux ou trois de plus que n'en possèdent les
P. Saumnaiisi, Itieri cl fFaijneri; le P. Egerlonicn a encore
deux ou trois de moins que ces derniers. Le P. e l e g a n s paraît
en avoir le même nombre que le P. Bernardi.
Comme les détails de la stiucture de la nageoire caudale
sont mieux exposés sur la figure que je donne de celle espèce ,
qu'ils ne Télaicnt sur l'exemplaire d'après lequel le P. Sauvanausi
a etc décrit et représente , je vais tâcher de fournir sur
Toslcologie de cette nageoire dos notions plus complètes que
celles que l'on avait déjà, en ce qui concerne le genre
P y c n o d u s , lout en mentionnant les parlicularités spécifiques
qui pourront appartenir exclusivement au P. Bernardi.
D ' a b o r d , si l'on en considère Taxe , indépendamment des
osselets apophysaires et des rayons, on voit de suite que la colonne
vertébrale ne s'efiîle pas en diminuant graduellement de volume,
comme chez l e s C a t u r u s , et qu'elle ne suit pas exactement la
ligne médiane, comme chez les U n d i n a ; mais que son extrémité
s'arrondit en forme de moignon et se relève sensiblement
vers le lobe supérieur. C'est là , par conséquent, un exemple
parmi les Ch on d r o r ao h i d é s d'une demi-héléroccrcie analogue
à celle que les S a lmo n c s etc., nous offrent parmi les
T e l é o s t é s .
Autour de l'axe spinal ainsi recourbé et tronqué, les apophyses
épineuses, avec les bulbes de leur base, forment une première
zone d'osselets, dont la largeur varie de manière à racheter le
défaut de symétrie de la position el de la direction de la colonne
dorsale, par rapporLaux contours, soit intérieurs, soit extérieurs
de la seconde zone d'osselets , celle des rayons natatoires. Ainsi
se trouvent réunis dans la caudale des P y c n o d u s , quoique
d'une manière moins frappant e que chez le genre Oligopleuriis,
par exemple, le fait de l'équilobie avec celui de l'hélérocercie.
Quant à la forme et à la distribution des osselets qui occupent
chacune des deux zones dont la terminaison de la corde
dorsale s'entoure, voici d'abord ce que l'on observe au contact
d e l à corde. Les bulbesqui vepre'senlent les premier s rudiments
de l'ossificalion des corps de ver lèbre, suivent, dans leurs dimensions
, le décroissement graduel qui commençait déjà à être
sensible à la partie postérieure du ivonc. Ce décroissement est
plus marqué au-dessus qu'au-dessous de l'axe. Il en résulte
qu'ordinairement les dernières bulbes des apophyses épineuses
supérieures, près de rext rémi t e del à corde dorsale, sont détruites
ou peu visibles. Une ou deux ont ainsi échappé au dessinateur
qui a lithographie les planches oit les P. Bernardi cl Ilieri
sont représentés.
Les apophyses épineuses supérieures de la queue sont plus
faibles, plus pointues et plus'courles que les inférieures. C'est
la conséquence de la position asymélrique de la corde. On remarque,
cnoulrc, que le nombre des premières dépassant celui
des rayons qui les surmontent, un de ceux-ci reçoit parfois
l'cxtrémitc de deux des apophyses, dans la bifurcation par laquelle
il se termine inférieuremenl. Ce fait est surtout visible
vers la naissance de la nageoire. Plus en arrière, la confusion
entre les deux sortes d'osselets qui s'allénuent, se pressent et
s'enchevêlrent ensemble, outre les accidents du passage à
l'étal fossile , rend diilicile la lâche de suivre et de tracer individuellement
les dernières apophyses.
A l'inverse des apophyses épineuses supérieures, celles qui
partent des bulbes inférieures du cordon, se dilatent d'autant
plus par leur cxlremité, qu'elles occupcnt une position qui
s'avance davantage vers le milieu du bord postérieur de la nageoire,
et toutes sont plus fortes, plus longues, plus rcgulièrcmenl
espacées que celles du dessus de la colonne. La raison de
ces différences se trouve dans la nécessité de fournir une surface
d'attaché plus développée à des rayons plus nombreux, et
d'augnicnter la force des osselets qui servent de base à ces
rayons, en proportion de la plus grande longueur que les uns
et les autres doivent posséder, pour aller de la corde dorsale au
bord inférieur de la nageoire.
Vers l'cxtrémilc de la corde dorsale, et à la séparation entre
la série des apophyses inférieures élargies en palette, et la rangée
des apophyses supérieures et subulces, on remarque qu'un osselet
renflé et allongé en forme de grain de blé, prend place
dans la zone apophysaire , sans cire pourvu d'une bulbe vertébrale
à sa base. Celle pelile pièce osseuse se trouve aussi chez
d'autres P y c n o d u s que le J îmmr i i z , mais elle semble quelquefois
se bifurquer inférieuremenl, ou se diviser en deux moitiés
longitudinales, Cinq ou six des rayons du lobe supérieur paraissent
s'y rattacher; au-delà, vers l'arrière, rien n'indique la
moindre trace d'un prolongement du cordon spinal, les rayons se
serrant les uns conlre les autres, ainsi que la figure les représente.
Je ne vois pas encore, je dois l'avouer, comment la manière
dont se termine la colonne vertébrale des Pycnodus
concorde avec celle des I l o 1 os t é s vivants (les Icpidoslés et les
polyptèrcs), plutôt qu'avec celle de cerlains T é l é o s l é s de la
division des Slcguri de M. lleckcl ; mais il faut attendre
l'exposition détaillée des faits sur lesquels s'appuient les conclusions
avancées par le savant que je viens de nommer, relativement
aux caractères de la terminaison de la colonne vertébrale
chez les G a n o ï d e s , avant de juger la question de savoir
si elles s'appliquent aussi bien aux Ganoïdes chondrorac
h i d é s fossiles qu'aux ïloloste's vivants.
La zone qu'occupent les rayons nalaloires autour de celle
des apophyses épineuses, a son contour à peu près symétrique
par rapport à la ligue médiane du profil. L'aire triangulaire
dans lequel elle est circonscrite, est entamée en arrière par
l'échancrure arrondie et profonde qui sépare l'extrémité aiguë
d'un lobe de celle de l'autre, et en avant par leconlour elliptique
de la zone des apophyses. Je crois avoir suffisamment indique ,
en décrivant celles-ci, les rapports entre les osselets des deux
zones, il ne reste à examiner que la forme et la structure des
rayons eux-mêmes. Si les rayons des nageoires sont en général
susccplibles de se partager longitudinalemenl, il faut admetlre
que chez les P y c n o d u s , par l'eû'et d'une coalesccnce réelle ou
a p p a r e n t e , les premiers de ccs osselets , dans la partie de leur
longueur qui s'élève au-dessus des apophyses épineuses, semblent
se souder deux à deux, en sorte que de leur réunion résultent
de grands osselets fulcroïdes, à base bifurquée. Nous
avons déjà remarquéque les deux poinles de celte base s'ouvrent
pourrecevoir les extrémités des deux ou Irois apophyses épineuses
antécédentes, et que cette disposition des apophyses cl des
rayons externes contraste avec celle des osselets de la partie
interne ou d'entre les deux lobes de la caudale ; car ceux-ci,
nous montrent, chez tous les Pycnodus , que chaque apophyse
correspond à deux ou Irois rayons. Les rayons les plus
près du pédicule caudal, et qui précèdent le grand rayon de
chaque lobe sont dépourvus , ainsi que nous l'avons vu chez le
P. Sauvanalisi, d'articulations transversales. Ils s'allongent
graduellement de plus en plus à mesure qu'ils se succèdent en
approchant du grand rayon avec lequel ils présentent une
direclion parallèle. Nous ne voyons jusqu'à présent que le
P. Saiwanausi où le parallélisme dont il s'agit ne se retrouve
pas. Ces rayons qu'on peut qualifier d'externes par rapport à la
fourchcllc représentée par les deux grands rayons , sont au
nombre de deux en dessus et de cinq en dessous de l'axe vertébral
chez le P. Bernardi et chez le P. JJ'agneri. Il y en a un
do moins en dessous au P. Ilieri, cl le P. Egertoni n'en a
que irois.
Le grand rayon du lobe supérieur paraît s'implanter surla
cinquième apophyse épineuse du dessus , et celui du lobe inférieur
sur la troisième du dessous do la colonne vertébrale ,
en les comptant depuis l'cxtrémilc du tronc. Ces rayons se subdivisent
en articulations transversales à partir du premier quart
ou du premier tiers de leur longueur, et se dichotomisciit seulement
vers leur extrémité , du moins avec une certaine évidence.
Des rayons qui garnissent l'intérieur de la fourche , les
trois ou quatre du haut s'insèrent encore sur ou entre les apophyses
épineuses supérieures ; tous les autres s'attachent aux
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