de lu vie, pourrait révéler la présence iVun nouvel étage. Con-
Umions donc noire examen. Ces calcaires presque sans fossiles
se relicnL d'une manière inliine avec d'antres qui al'ileurcnl
de chaque coté de la route et dans lesquels M. Lory (1)
Il trouvé des Gastéropodes, des Natices qu'il a rapportes à
des espèces portlandiennes. Depuis la course rapide que le
professeur de Grenoble a faite dans ces localités avec notre
ami M. Louis Pillet, de Cliambéry, on a ouvert de pelites carrières
dans ces mêmes calcaires et on a exploité un banc pétri
deis'crinécs. Un petit mnrbàl i lelong de la route, au midi de
lu ferme duTrappon, est construit entièrement avec celte
roche à Nérinées; ces cchanlillons sont difliciles à extraire;
pourtant nous avoiis pu y reconnaître laA'er/îîcff sxiprajwensis
(Volt-/). A Cordon, M. Ébray a constaté la présence de la
même couche dans une situation analogue et avec d'autres fossiles
porllandiens plus nombreux. Au-dessus des carrières de
Ceriu, en montant à Ininionl par un petit sentier, on rencontre
de nouveau ces mûmes calcaires à Nérinées. Ce sont ces calcaires
qu'on exploite sur les bords du Rhône, près de Peyrieux,
sous le nom de Choin de Fay, dans des carrières ouvertes de
puis l'occupation romaine. On les retrouve à Chenavel.
Ils ne forment donc pas un simple accident, mais ils conslitncnt
un horizon parfaitement distinct.
S'il restait quelques doutes, si l'on pensait que ces couches
à Périnées que traverse notre coupe ne nous ont pas donné
un nombre suffisant de fossiles pour permet tre d'en déterminer
le niveau géologique, il nous serait facile de les raccorder
avec des couches analogues d'une autre localité des montagnes
du Bugey, dont l'étude nous fournirait le moyen de
combler cette lacune: nous voulons parler des roches de la
montée de Teney, à Hauteville (Ain), près de la cascade de
Charabotte, avant d'arriver au village de INantuy. Les couches,
sur ce point, placé à 20 kil. au nord de Cerio, sont évidemment
le prolongement des mêmes calcaires lithographiques :
les fossiles et les caractères minéralogiques le prouvent ; en
un mot, lout appartient au Jurassique supérieur du Bugey.
Remarquons en passant, el tout dans celte monographie nous
le démontre, que le développement considérable des couches
jurassiques dans celle région du Jura méridional permei
d'étudier avec confiance les superpositions, dans une série de
terrains qui paraissent s'être déposés sans dérangement, sans
interruption et avec un grand développement vertical.
M. Sauvanau, qui avait si bien exploré cette contrée, estimait
à plus de 700 mètres l'épaisseur totale des dépôts jurassiques
du déparlement de l'Ain, sans y comprendre le Lias.
Voici la coupe (juc nous avons relevée à Nanluy, pour
montrer les relations des calcaires lithographiques avec les
couches supérieures :
COUPE DU JURASSIQUE SCPÉRIEUR ENTRE LA C.VSCADE DE Cli.-Ul-VDOTrE ET LE
VILLVOE DE XASTLY, PRKS HAUTEVILLE (AIS)
J -l.oloralcgn-nucd'u. 1 grli jauiiilrc, sur le clicmln avant
1 In Crolï. . . . 3= SO
H - Dolomie grenue en piai uelU-s, ', '. '
G • Colcoirc oomiiadi;, blanc, Ü grain liti, avtc Inülces de
; lierforalions. sans rossllcs
P0UTL,\ND1EN ' ologue, avcc iinUtcs, bcauconp
*
é - Calcaire scmWalilc fossUcs, en gros liancs de 1 ii.
imèires, bonne i : de lalllc '5 »
• - Calcaire bl.inc jaui liîlrc , i\ grain lln, prcsqu« llUioura
l'hiquc 8 •
- Colc.Tirc manieiis l)ICl li^re ou jaunlire, lr6i-lourmcnlé,
nvcc plerocvroi
lillIlIKIUDGUiN. , B - Calciiire llUiograpbliiuc , cn pellls bancs asser. irrigu-
( liera
c o n \ L M F . \ . . . 1 A - Cnlcnlrc à grain 1) 11, en gros bancs
1 - Éhoulls.
(1) Miimoire citi, p. Oli.
Le calcaire compacte à gros bancs A est la partie supérieure
du Corallien. Près de la cascade, on retrouve les mômes
fossiles, les mômes Polypiers qu'à Collomieu, que vers Pierre-
Cliàtel et que le long de la route de Cerin à Lhuis, près de
la pelile carrière indiquée par M. Lory dans sa note.
Le calcaire lithographique B est bien semblable à celui qui
est exploité à Cerin et que nous avons considéré comme
Iviinméridgien ; il no nous a pas oiïert de fossiles, mai s on n'y
a pratiqué aucune fouille et nous savons que, lorsqu'on a
ouvert la nouvelle route d'Hauteville, on a découvert, dans
des couches semblables, des empreintes de poissons. Nous
en ]iossédons une qui provient d'une localité voisine, la
grange des Teliières, à Cormaranche, où afnenrent les mômes
couches, imprégnées d'un peu de bi tume. S'il restait quelques
doutes sur ridcntité des calcaires lithographiques de Nanlny,
de Cerin eUl'Armaille, ces circonstances les feraient évanouir.
La couche marneuse C avec Plérocères parait manquer dans
le Bas-Bugey; mais, sans doute, elle représente le Kimmél'idgien
supérieur else relie aux couches analogues du Jura,
a u x marnes à Plérocères de M. Contejean, aux marnes du
BannéAe'W. Marcon,auPiéj-ocenen d'Élallon : leur apparilion
en Bugey ne fait que conlirmer noire classification.
Les calcaires blancs jaunâtres D e tE, en gros bancs, sont
identiques à ceux que nous avons observés un-dessus des
schistes d'Armaille et que traverse la roule.
Nous trouvons la môme analogie entre la couche F, remplie
de Nalices et de Nérinées, el celle des pelites carrières an
' midi du Trappon, dont nous avons déjà parlé. Or, celte
couche F renferme un grand nombr e de fossiles bien conserv
é s ; ces fossiles ont élé étudiés avec soin par M. Pellat, qui a
déclaré que c'étaient des fossiles du Portlandien inférieur.
Donc, les calcaires (jui recouvrent les sclnslos d'Armaille,
ainsi que les plaques lithographiques de Cerin, el qui sont
semblables à ceux de Nantuy, sont du Port landien. Par conséquent,
ces mêmes schistes et ces plaques lithographiques
sont du Rimméridgien et non du Corallien moyen, comme le
pensait à tort M. Thiollière.
Nous allons donner la nomenclature des fossiles étudies
par M. Pellat :
Natica Mnrcousana (D'ORBto.vY).
ChmnilziaBmmi (RfEMER sp.).
Nerinea Elsgaudioe (TIIURMANN).
Neiinea saUneJisU (D'Onmosy).
Nerinea Erato (D'ORRIGNV).
Nerinea bruntrniana (THUHMASN).
Nerinea, plusieurs autres espèces do grande ialite et nn
grand nombre.
Pleroceras Oceani (DRONCNIART).
Cardium Ferio/i (BUVIGNIEH)
Arca lexta (RCEMER).
Mjjlilus Morrisi (SCIIARPE).
Trigonia bavrcnsis (BOVIGNIER).
Triijonia concentrica (ACASSIZ).
Geruillia linearis (BUVIONIER).
Avicula credneriana (DE LOIIIOL),
La môme similitude se retrouve dans les couches supérieures.
Au Trappon, entre Cerin et Inimonl, sur la route de
Belley à Parves, nous trouvons, au-dessus delà couche fossilifère,
des calcaires à grain fin, com|iacles, durs, sans fossiles,
analogues à ceux delà coujic précitée G IL A iVantny, comme
dans le Bas-Bugey, ces calcaires sont fortement fissurés,
corrodés parles eaux el percés de perforations cylindriques,
irrégulières, rcm])lies d'une matièi'C mai'no-calcaire. Le Fi'ère
OgcHen, dans sa Géologie du .înra (2), cite une fornuUion
tout à fait semblabl e dans le Portlandien su])éricur, en dessous
des Dolomies. A Nantuy, comme près de Belley, ce sont éga-
(2) T. I, p. «70.
— 59
lement des Dolomies 11 J, grenues, blanches ou jaunes, qui |
recouvrent ces calcaires perforés et qui terminent l'étage
portlandien. On peut s'en assurer en parcourant les environs
do la ferme du Trappon el la route de Belley à Lhuis, vers le
kil. 5.
Il est donc permis d'établir un parallélisme exact entre le
Jnrassique supérieur du Bas-Bugey et celui de Nantuy ; on n'a
qu'à comparer^Ia coupe ci-dessus avec noire tableau synoj)-
lique pour s'en rendre compte.
A la partie supérieure des dolomies portlandiennes nous
avons trouvé dans la petite carrière du Trappon, à l'est de
celle ferme et au nord de la roule de Lhuis, kilom, 4,600,
ainsi que sur tonte la colline voisine, une brèche ou poudin-
, g u e , que nous avons revue sur la roule de Parves et audessus
da Portlandien de Cerin. Cette brèche est composée de
fragments de calcaires jaunâtres ou grisâtres, mal roulés et
unis entre eux par une pâle marneuse et ferrugineuse ; elle se
lie par en bas à de gros bancs d'un calcaire dur et lin sans
fossiles (G. coupe de Nantuy). La partie supérieure parait
avoir été usée avant d'être recouverte par une dolomie blanche,
grenue, en plaquettes.
MM. Lory et Pillet n'ont pas reconnu celle brèche qui n'a.
il est vrai, sur le trajet de leur excursion, que quelques centimètres
d'épaisseur. Pourtant ce terrain ne dépend pas d'un
fait local, il occupe une grande surface. Ainsi M. Guirand nous
a remis des échantillons conformes à ceux du Trappon el provenant
de Montcpile, ])rès Sainl-Claude, où celle couche se
trouve également intercalée dans les dolomies portlandiennes
supérieures qui supportent le Purbeck.
M. Ébray l'avait déjà indiquée à Cordon et au-dessus do
Cerin. Ce géologue attache une grande importance à cette
formation qu'il a poursuivie depuis Cerin, Morestel, jusqu'à
Berrias par Talloires, Lemenc, Grenoble, Aizy, Chomérac,
Vogué, Chandolas, el" qu'il regarde comme la limite supérieure
des terrains jurassiques. Pour lui, comme pour nous,
d'après cette élude monographique du Bas-Bugey, tout ce qui
est au-dessous de la brèche est jurassique; tout ce qui est
au-dessus est crétacé; parfois pourtant, dans certaines contrées,
près de Belley, par exemple, et à .Montépilc (Jura), s'intercalent,
entre la brèche et le Valangien, les assises du
Purbeck, formalion restreinte, locale. A propos de cette
brèche, nous ne voulons pas prendre part à cette discussioii
qui occupe depuis si longtemps les géologues pour fixer les
limiles du Jurassique et du Crétacé et établir le niveau de la
Terebralula diphya ; nous avons entrepris cette étude dans un
but tout différent et simplement pour compléler les travaux
de Victor Thiollière ; mais peut-être pourra-l-on considérer
indirectement l'ensemble de nos observations comme une
(le ces études monograpliiques que réclamait en 1870
M. Pictel, dans ses Etudes puléonlologiqites sitr la faune à
TKHKHRATULA DIPIIVOIDES de Berrias. Nous n e d i rons donc que
quelques mots relatifs à certains fossiles qui appartiennent à
ces couches en question. Ainsi, la présence de l'^biunont/cs
Calislo dans les schistes d'Armaille, dans les calcaires de
Cliambéry, de Chomérac et de Vogué, avec une situation
slraligraphique analogue, montre une nouvelle liaison de
tous ces lorrains. De plus, avant de terminer ces observalions
sur les couches de Cerin cl du Bugey, nous devons
encore mentionner un fait intéressant qui concerne les .\mm
on lies de Solenhofen. Oppel, dans ses Paleontologisciie
Mi(lhcilunfjeii{S[i\l[gi\vi\, I8lj2), décrit, page 248, une Ammonite
de Soleuhofeii, l'.lm. lilhographicus, dont il donne la
ligure (t, LXVllI, fig. 1-3). Cette curieuse espèce vient d'ôlre
retrouvée il n'y a pas longtemps, en compagnie de la Tere-
(I) Méraoii'o cité, p. 514.
lirai ula diphya, par M. l'abbé Val let, dans les couches supérieures
de Lémenc, dont le niveau correspond à celui de
Bogocznik, en Gallicie.
L'échantillon de Lémenc esl de la môme taille que ceux
des bords du Danube. Il a conservé tous ses ornements et ta
forme de la bouche. De plus, il a l'avantage de ne pas être
comprimé comme les échantillons figurés par Oppel.
Purbeck. - Nous ne ferons que mentionner les couches
marneuses qui séparent la brèche et les dolomies du Portlandien
d'avec les calcaires durs du Valangien. Dans les
environs de Belley el dans le massif d'inimonl, où on les
retrouve dans une position symétrique, ces marnes forment
des combes marécageuses dans lesquelles on n'aperçoit
aucun afdeurement,
M. Lory( l ) regarde ces marnes comme représentant la
formation d'eau douce supra-jurassique, le Purbeck, le Wealdien.
Dans la chaîne du Jui'a ce géologue est le pi'emier qui
ait découvert des fossiles de celle zone. Il fit celte inléressanle
découverte à Charix, près de Nantua; mieux que personne
il pouvait donc établir un rapprochement entre ces
deux stations. Du reste, les mômes marnes vertes à rognons
noiràlres et fossiles d'eau douce ont été reconnues sur des
points intermédiaires enValromey, à Vaux près Vieux, et à
Charancin. Tout fait donc croire qu'elles existent entre Bcllev
et Armaillc, entre le Valangien et le Portlandien, ainsi qu'audessus
de Cerin, dans cette longue dépression marécageuse
que suit la route d'inimonl et que dominent les calcaires crétacés
inférieurs redressés sur eux-mêmes. M. Pillet a déjà
signalé cette formation d'eau douce sur la route d'Venne à
laBalme, vers la Maladière, ainsi qu'au Monl-du-Chat (2).
T E R R A I N S CRTITACÉS
Dans le Bas-Bugey les terrains crétacés ne sont représentés
que par les Irois étages inférieurs de cette grande formation :
le Valangien, le Néocomien et l'Urgonien, étages qui résultent
du démembrement de l'ancien Néocomien primitif.
Ces terrains conservent encore ie faciès qu'ils ont dans la
chaîne du Jura ; ils appartiennent donc au iype jurassien de
M. Lory. Ils paraissent s'être déposés régulièrement au-dessus
de la forjnation d'eau douce supra-jurassique el des terrains
oolithiques supérieurs, dans une mer dont le fond s'abaissait
graduellement ajirès avoir subi pendant la période précédente
un mouvement ascensionnel. Reposant directement sur les
formations jurassiques, le Valangien, IcNéocomien etl'Urgonien
ont parlicipé à tous les mouvements de fiexion et do
rupture qui ont soulevé et brisé ces couches, mais il faut remarquer
que, formant la croule la plus extérieure, ils ont été
plus violeunnent disloqués et plus profondement attaqués
par les dénudations. Ainsi, sur le parcours du lac d'Armaille à
Serrière-de-Briord, on ne rencontre les calcaires diu'S du Valangien
que resserrés dans un ]ilissement de roches au pied
d'Inimont sur le versant de Cerin, Partout ailleurs sur la montagne
de Soye, au-dessus de Montagnienx, sur celle de Luide,
à la montagne de Lâchât, au Molard-de-Don, partout, ils ont
été emportés sans laisser le moindr e vestige.
Pour retrouver la succession de ces terrains, il faut revenir
pi cs de Belley, où ils forment, à l'ouest de la ville, de longues
collines parallèles au cours du Furand et à l'est, le revêtement
extérieur de la montagne de Parves, en face de la Savoie.
La coupe la plus facile à dresser, la plus complète, esl celle
qui va du Furand au lac d'Armaille ou au molard de Rivière au
nord-ouest da lac de Cliaillou, commune de Contrevoz. Après
ces rapides considérations générales, nous allons aborder la
description succincte de chacun do ces étages.
(2) Description géot. des IS (VAix, 1SG3, p, 20,