alors député de cette province au Congrès national, a fait entendre, dans le
sein de cette dernière assemblée, les paroles les plus pathétiques contre la
cession d’une partie du territoire : ses chaleureux accents, partis d’un coeur
profondément sensible et droit, ont fait au Congres, comme dans le pays,
la plus vive impression. — Parmi les discours favorables à l’acceptation du
traité, on en a remarqué aussi plus d’un dont l’éloquence fait le plus grand
honneur à la tribune belge.
Le traité de séparation de la Belgique d’avec la Hollande a été ratifié à
Londres le 8 juin 1839. Le 1 0 , les instruments des ratifications ont été
apportés à Bruxelles par Mr Drouet, attaché à la légation belge.
Le 9 du même mois, a paru la loi par laquelle le Boi a été autorisé à
conclure et à signer les traités qui règlent la séparation, en conformité des
actes du 23 janvier précédent, sous telles clauses, conditions et reserves que
S. M. pourra juger nécessaires ou utiles dans l’intérêt du pays.
L’échange des ratifications du traité signé le 19 avril, ayant eu lieu le
8 juin, l’évacuation et la remise des territoires, villes, places et lieux qui
changent de domination devant s’effectuer dans l’espace de quinze jours,
aux termes de l’article 2 4 du traité, S. M. a nommé commissaires chargés
de procéder à cet acte : 1° Mr Teichmann, inspecteur général au corps des
ponts-et-chaussées, à l’effet de prendre possession des forts Lillo et Liefkens-
hoek et de faire la remise du fort Isabelle ; 2° M' Monville, membre de la
députation permanente du conseil provincial du Limbourg, et M Van
Caubergh, greffier de la même province, pour la remise, aux commissaires
à nommer par le gouvernement hollandais, des parties cédées du
Limbourg, et 3° Mr le baron d’Huart, membre de la députation permanente
du conseil provincial du Luxembourg, pour remplir la même mission
dans le Luxembourg.
Le 22 juin, la prise de possession s’est effectuée, tant de la part de
la Hollande que de la Belgique.
Ces deux médailles frappées en Hollande sont relatives à cette prise de
possession. La première la été au moyen d’une souscription. La seconde
a été commandée par la régence de Maestricht, et offerte a S M.
Guillaume II, lors de son avènement au trône, par une commission
composée de Mr le Gouverneur, deMr le Bourgmestre et de deux Echevins.
N° CCLXXXIY. P l . 40. — Médaille.
Sur le tour: F. DAVID, BOURGMESTRE DE VERVIERS, MORT
LE 30 JUIN 1839. Dans le champ: buste de Mr David. En dessous:
F. LECLERCQ F.
R evers. Dans le champ : une étoile à cinq branches. Au-dessous : A
SON DIGNE MAGISTRAT, LA VILLE DE VERVIERS RECONNAISSANTE.
_______
Le 30 juin, Mr le bourgmestre David, s’est tue' en tombant d’une fenêtre
de son grenier. Il était né le 9 janvier 1771. Son inhumation s’est faite avec
une grande pompe.
A la révolution liégoise Mr David, âgé d’à peu près 18 ans, se fit distinguer
de ses concitoyens par son patriotisme, qui à peine pouvait être comprimé par
ses parents. II resta cependant dans la vie privée, avec la réputation d’un
vrai patriote, jusqu’au 7 germinal an VII (2 7 mars 1 7 9 9 ), époque à laquelle
il fut appelé, par les assemblées primaires du canton, au poste d’officier
municipal. Installé dans cette qualité, le 1er florial suivant (20 avril),
il commença sa carrière administrative.
Le 15 messidor an VIII (4 juillet 1 8 0 0 ) , il fut appelé par la confiance
du gouvernement aux fonctions de maire ; il déploya alors tous ses talents,
toutes ses capacités, qui lui ont valu le nom d’administrateur des plus distingués;
il sut imprimer à l’administration une marche ferme et régulière.
Continué dans ses fonctions par un décret impérial du 18 mars 1808,
Mr David, sollicitant sa démission, refusa cette nouvelle nomination, malgré
les instances réitérées des autorités supérieures, II continua a siéger au