
Le comité patriotique d’Arlon a écrit, à la fin de juillet, à Mr de Mérodc,
pour le remercier du service qu’il a rendu au pays en publiant sa brochure
contre la séparation.
On ne peut qu’applaudir au sontiment de gratitude qui a fait décerner
une médaille a Mr le comte Félix de Merode, qui, dans les moments les
plus dangereux et les plus difficiles, a constamment fait preuve de dévouement
pour son pays. Si l’un de ses frères a versé son sang et donné sa vie
pour la patrie, lui l’a constamment servie avec le désintéressement le plus
pur et le plus complet.
Il est un de ces hommes qui naissent avec les garanties d’une considération
même supérieure à celle que donnent ordinairement les plus hauts emplois
de l’Etat ; mais il a compris qu’indépendamment des titres de famille, il y
avait à conquérir, dans les temps actuels, une noblesse qui ne le cède en
rien a aucune autre : il a voulu servir son pays dans les luttes parlementaires.
Mr le comte de Mérode s’est donc consacré à la politique, et il a
donné tout ce que donnent un esprit éclairé, l’indépendance de la fortune
et un amour réel des intérêts nationaux. Sa vie politique n’est donc pas une
lutte, un combat d’ambition, elle est surtout et avant tout une vie de
dévouement exclusif au pays.
Qu’on se rappelle d’ailleurs sa brochure de 1 8 3 8 , sa retraite du cabinet,
et l’on se convaincra de plus en plus qu’il a constamment mérité l’estime de
tous les partis, par la manière dont il a compris ses devoirs politiques : il
les a si bien compris, en effet, que souvent il s’est séparé même de ses amis
les plus chers, lorsque ceux-ci lui ont paru en défaut.
N° CCLVI. P l . 3 5 . — M é d a il l e .
CH* COMTE DE MONTALEMBERT PAIR DE FRANCE. Tête à
droite de Mr de Montalembert. Au-dessous du col : j . leclercq f . bruxl .
R e v e r s . Sur le haut : LA BELGIQUE RECONNAISSANTE. En
dessous, deux branches de chêne unies par un ruban. Dans le champ :
AU GÉNÉREUX DÉFENSEUR DE LA CAUSE DE LA JUSTICE ET
DE LA LIBERTÉ. — MDCCCXXXVIII.
Des listes de souscription ont été ouvertes afin de décerner des médailles
d’honneur à M. de Montalembert pour la générosité avec laquelle il avait
plaidé la cause de la Belgique à la Chambre des Pairs en France, ainsi qu’à
MM. de Mérode et Dumortier, pour la part qu’ils ont prise, tant par leurs
remarquables discours à la chambre des représentants, que par leurs écrits,
sur la question des 24 articles et contre la séparation du territoire.
La commission des récompenses nationales a décidé qu’aucun exemplaire
de ces médailles ne serait mis en vente, et que les coins seraient brisés
après que le nombre des médailles de souscription auraient été frappées.
Les souscriptions ont produit une somme de 6115 francs.
Mr Levae, administrateur du fonds social, est parti, le 9 février 1 8 3 9 ,
pour Paris, délégué par la commission des récompenses nationales, pour
offrir à Mr de Montalembert la médaille de reconnaissance qui lui avait été
décernée par le pays. Il y en a trois exemplaires : un en or, un en argent
et le troisième en bronze. La valeur intrinsèque de celle en or est d’environ
450 francs.
Mr de Montalembert était arrivé à Bruxelles, à la fin du mois de juin
1 8 3 8 , pour étudier l’influence des intérêts matériels sur la moralité de sa
population.
N° CCLVII. P l . 35. — M é d a il l e .
SOCIÉTÉ DES CHASSEURS VOLONTAIRES. Dans le champ, deux
fusils, un sabre, une giberne et une bocte à poudre, formant trophée; le