N° III. P l . l re. — Médaille.
DE MEULENAERE, VILAIN XIIII, ÉLIMINÉS DES ÉTATS
GÉNÉRAUX EN 1829. — LE POUVOIR LES PROSCRIT, LE
PEUPLE LES COURONNE. Cette légende est disposée en deux lignes
concentriques.
Bustes accollés de MM. de Meulenaere et de Vilain XIIII; au-dessus
une étoile.
R evers. PRO. ARIS. ET. FOCIS. L’autel de la patrie, contre lequel
est appuyée la constitution : PACT. INAUG. Sur l’autel, deux mains
jointes, sortant des nuages, tiennent un faisceau de flèches; au-dessus
est le chapeau de la liberté' ; à l’exergue : EX. ÆRE. BELG.
Lors des e'iections du mois de juillet 1 8 2 9 , des intrigues furent mises en
oeuvre pour e'carter de la représentation nationale MM. de Meulenaere et
Vilain XIIII, députés des deux Flandres. Le pouvoir avait été assez habile pour
ne pas combattre sur un 'terrain où il savait d’avance qu’il aurait e'tc'
vaincu : il simula une espèce de neutralité', tout en faisant jouer les ressorts
caches dont il pouvait disposer. Ces odieuses trames réussirent à
priver la représentation nationale de ces deux anciens de'pute's. A Bruges,
à la première nouvelle du résultat des e'iections, tout le monde se refusait
à y croire. Bientôt les rues et les places publiques, ainsi que les cafe's
furent encombrés. Les membres des États Provinciaux, que l’on soupçonnait
principalement d’avoir trempe' dans le complot, furent fort mal accueillis
partout, tandis qu’au même moment l’élite de la ville s’empressait d’offrir
à Mr de Meulenaere l’expression de ses justes regrets. Dans la soirée on
vit e'clater de nouvelles manifestations patriotiques; à dix heures, une
brillante se're'nade fut offerte, par des amateurs distingues, au défenseur
de nos droits constitutionnels, en présence de plus de 2000 habitants.
Des acclamations unanimes de Vive de Meulenaere ! Honte aux Etats
Provinciaux ! A bas les intrigans ! suivirent chaque symphonie ; mais
l’enthousiasme fut à son comble, lorsque Mr de Meulenaere se présenta à
son balcon pour témoigner à ses nombreux amis et à ses compatriotes
combien il était sensible aux témoignages d’intérêt qu'il recevait avec tant
de solennité.
Deux jours avant les élections, Mr le gouverneur avait assuré que la
réélection de Mr de Meulenaere ne souffrirait aucune difficulté , que le
gouvernement n’entendait y mettre aucun obstacle, et qu’il donnerait plutôt
sa démission que de s’y opposer.
Le pouvoir fit également éliminer Mr Vilain XIIII, malgré les titres
nombreux que ce représentant s’était acquis à la reconnaissance du peuple
pendant une période de douze ans. Personne n’oubliera l’impôt sur la
mouture qu’il a si courageusement combattu, quoique menacé directement
d’une haute animadversion personnelle, s’il persistait dans son opposition.
Il n'hésita pas un instant entre son devoir et son intérêt. On doit se rappeler,
en outre, avec quelle chaleur il combattit pour le redressement des griefs,
lors du pe'tionnement.
Voici la lettre que Mr de Meulenaere a écrite au Courrier des Pays-Bas
peu de temps après son élimination.
Bruges, 4 septembre 1829.
« Je lis dans votre journal de ce jour une liste nominative des membres
» des États Provinciaux qui ont voté pour et contre moi dans la séance
» du 4 juillet.
« Entièrement étranger à tous les débats qui se sont élevés relativement
» à mon exclusion de la représentation nationale, je crois que l’honneur
» et l’amitic' me font un devoir de rompre le silence absolu que je m’étais
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