donner au tir l’angle nécessaire. La bombe s’y plaçait avec lin appareil à
bascule, qui ressemblait à une grue. Cette machine n’était pas destine'e à
une grande portée. On conçoit qu’un pareil projectile, qui contenait en
quelque sorte une mine, devait produire un effet épouvantable s’il tombait
et éclatait à propos.
Le 20 décembre, toutes les batteries de brèche et les contre-batteries
e'taienl achevées. Elles étaient en mesure de faire feu ainsi que le mortier-
monstre.
Le 2 2 , à six heures du soir, toute la maçonnerie du mur battu en brèche
était tombée ; il ne restait plus qu’à produire l’éboulement de la terre en
quantité suffisante pour opérer le comblement. La brèche était praticable
pour une section.
Enfin, le 2 3 , à neuf heures du matin, sont arrivés au quartier général
deux parlementaires, M. Zelig, lieutenant-colonel d’artillerie, et M. Delprat,
major du génie, porteurs des conditions de la capitulation, au nom du
général Chassé. La capitulation a été signée très tard dans la soirée de ce
jour, sous réserve de ratification par le Roi de Hollande.
Voici les principales conditions de cette capitulation :
La garnison déposera les armes sur les glacis ;
Elle sera prisonnière de guerre jusqu’à la reddition des forts de Lillo
et Liefkenshoek ;
Les forts de Burght, d’Austruweel et la Tête-de-Flandre seront immédiatement
évacués ;
Le 2 4 , à six heures du matin, la porte de la citadelle donnant sur
l’esplanade et celle de la demi-lune seront occupées par les troupes françaises.
Ce jour, les troupes françaises, à l’heure qui vient d’être indiquée, se sont
rendues, en grande tenue, sur la chaussée de Boom, la tête de la colonne
touchant au fort de Kiel. Le maréchal Gérard, à la tête de son état-
major ; le duc d’Orléans, en uniforme de maréchal de camp ; le duc de
Nemours, en uniforme de colonel des lanciers ; les généraux Achard,
Lawoestine, Caslellane, et un grand nombre dofficiers formaient un brillant
groupe militaire. La garnison hollandaise a défilé devant les troupes
et a ensuite posé les armes sur les glacis. Les officiers ont conservé leur
épée.
La citadelle offrait l’image de la désolation la plus complète ; aucun des
bâtimens n’y était resté entier; tous étaient ou totalement détruits ou criblés
par les projectiles des assiégeans; pas un seul pied de terrain qui n’ait
été creusé ou bouleversé par les boulets et les bombes.
Un édifice important était encore debout ; c’était le principal magasin de
vivres. Le 2 2 , au soir, il a été brûlé avec tout ce qu’il renfermait. C’est
ce qui paraît avoir déterminé la garnison à capituler.
C’est le 31 décembre que le général Rhnlljère a fait remise de la
citadelle au colonel Buzen et aux troupes sous ses ordres.
Les Français ont ouvert leur feu le 4 décembre, fête de Ste-Barbe,
patronne de l’artillerie.
La citadelle a capitulé le 2 3 , fête de Ste-Victoire, patronne de France.
C’est à quoi fait allusion la médaille n° 170, Pl. XXI.
Des remerciements ont été votés par les chambres et le Roi à l’armée
française. Voici le texte de l’arrêté :
« Léopold, etc.
« A tout présent et à venir, salut.
« Considérant que l’armée française, toujours admirable par son génie,
» sa bravoure et sa discipline, a acquis à jamais des droits à l’estime et à la
» reconnaissance de la nation Belge, pour les services qu’elle lui a rendus
» en 1831 et en 1832.
« Nous avons, de commun accord avec les chambres, décrété ce qui
» suit :
« Article unique. La nation Belge adresse des remerciemens à l’armée
» française.