
Après le discours prononce par Mr de Theux, ce ministre, assisté de ses
collègues, a procédé à la pose de la colonne milliaire initiale, et les pièces
commémoratives de cet événement ont été placées et scellées dans sa base.
La médaille déposée dans la base porte, d’un côté, l’effigie du Roi, et au
revers l’inscription suivante : LE 5 MAI 1 8 3 5 , LA 4ME ANNÉE DU
RÈGNE DE LËOPOLD 1er, LE CHEVALIER DE THEUX DE MEY-
LANDT, MINISTRE DE L’INTÉRIEUR, A POSÉ LA PIERRE INAUGURALE
DU SYSTÈME DE CHEMINS DE FER DÉCRÉTÉ PAR LA
LOI DU jjH MAI 1854. SIMONS ET DERIDDER INGÉNIEURS.
Le procès-verbal d’inauguration a été signé par Mr le ministre de l’intérieur,
les ministres de la justice, des finances, de la guerre, le comte
Félix de Mc'rode ministre d’État, le président du Sénat et de la Chambre
des représentants, et les chargés d’affaires des diverses puissances.
A 4 V* heures, les voitures se sont mises en route de Malines pour
Bruxelles. Cette fois l’Éléphant remorquait seul les 30 voitures réunies et
les traînant avec rapidité, il est arrivé à la station de la porte de Laeken au
milieu d’un grand concours de spectateurs.
Les trois locomotives ont été d’une vitesse inégale ; la Flèche a fait le
trajet de Bruxelles à Malines en 45 minutes; le Stephenson en 50 et
l’Éléphant en 55. Un grand nombre d’étrangers étaient venus à Bruxelles
pour prendre part à cette fête ; on remarquait parmi eux Mr Stephenson,
celui qui le premier a appliqué la vapeur à la locomotion des voitures sur les
chemins de fer; MM. les présidents des régences de Cologne et d’Aix-la-
Chapelle; deux ingénieurs des provinces rhénanes; Mr le consul Belge à
Londres; le consul de Bavière et le consul Anglais à Ostende; et beaucoup
d’habitants d’Aix-la-Chapelle , de Cologne, de Liège, d’Anvers, de
Gand, etc.
MM. les ingénieurs Deridder et Simons ont dirigé les mouvements au
départ de Bruxelles. Mr Deridder était sur la Flèche; Mr Simons est parti
ensuite sur le Stephenson. MM. les ministres, les ingénieurs des ponts-et-
chaussées, les officiers de l’armée étaient en costume et en uniforme.
A sept heures, un repas de près de 200 couverts a été offert, a
Bruxelles, au corps diplomatique, aux membres des deux chambres, aux
principaux fonctionnaires civils et militaires et à plusieurs étrangers notables
qui avaient assisté à l’inauguration.
A dix heures, un très beau feu d’artifice a été tiré à la porte de Schacr-
beek. On a surtout remarqué, parmi les pièces , une colonne sur le fronton
de laquelle brillait un médaillon représentant le prince royal au berceau.
Celte réjouissance populaire avait attiré la foule ; la rue Royale, dans toute
sa longueur, était remplie de monde.
N° CCXXVI. P l . 28. — M é d a il l e .
Buste de Simon Lubin. Derrière la tête : SIMON LUB1N. Au-dessous
du buste : j . leclercq f .
R evers. A SIMON LUBIN, CCCLXXXIV DE SES CONCITOYENS
GUÉRIS DE DIVERSES MALADIES PAR SES SOINS DÉSINTÉRESSÉS.
BRUXELLES XIX AVRIL MDCCCXXXV.
L’ophthalmie faisait des progrès effrayants dans l’armée; le gouvernement
confia à Mr Lubin, possesseur d’un spécifique, un certain nombre de militaires
atteints de cette cruelle maladie. Les succès qu’il obtint justifièrent
complètement cette confiance. Plusieurs malades furent radicalement guéris.
Pour récompenser ses services le gouvernement lui a fait offrir un traitement
annuel de 5000 francs. Le désintéressement de Mr Lubin le lui a fait refuser,
et il n’en a pas moins continué à donner ses soins aux soldats.
Les intrigues n’ont pas été épargnées pour nuire à Mr Lubin. Malgré les
traits de noirceur dirigés contre lui, il a poursuivi sa mission philantropique
avec un zèle digne des plus grands éloges.
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